Un modèle, un flop : Lotus Elan M100

Elle aurait dû devenir le best-seller de la marque et entrainer Lotus sur le chemin du bénéfice et… ce fût tout l’inverse ! Rencontre avec une bien drôle de petite machine.





  • Piette François
  • 17 octobre 2017

Si les premiers exemplaires de cette Lotus Elan furent assemblés en 1989, il faut se replonger dans le contexte de l’époque, dans la seconde moitié des années 80, pour en comprendre toute la finesse. A cette période, les affaires vont très mal pour Lotus. A force de restylages et de lifting, la clientèle aura rapidement compris que l’Esprit n’est plus toute neuve et sa compagne de catalogue, l’Excel, est une catastrophe sur le plan de la fiabilité. Bref, il faut d’urgence un nouveau modèle pour repartir à la conquête des clients perdus !

Un nom légendaire

Et quoi de mieux que de s’inspirer du passé pour mieux faire revivre le présent ? C’est probablement la réflexion que se sont faites quelques dirigeants de General Motors, alors à la tête de Lotus, en ressortant du tiroir l’appellation « Elan » ! Dans les années 60 et 70, la Lotus Elan était une formidable sportive et c’est elle qui a véritablement fait pousser des ailes au petit artisan britannique. Sauf que la version de cette fin des années 80 fait tout de travers !

Les mauvaises roues motrices

En effet, si on ne peut remettre en cause les qualités esthétiques du modèle, bien dans l’air de l’époque, c’est la partie mécanique qui fait grincer les dents des amateurs ! Alors que Lotus est le prince de la propulsion légère, il nous propose ici une… traction avant ! Pire : sous le capot, on ne retrouve point de moteur Lotus, mais un moteur… Isuzu ! Les mauvaises langues diront que cela ne peut qu’être bénéfique pour la fiabilité, et ils auront sans doute raison, mais il n’empêche, les fervents défenseurs de la marque voient d’un mauvais œil cette sportive aux roues avant motrices et au moteur japonais !

De vraies qualités

Pourtant, l’Elan M100 était une voiture tout à fait valable pour son époque, mais aussi pour son badge : son comportement était aussi vivant qu’équilibré, le train avant affichait un très beau mordant et les performances pouvaient rivaliser avec des machines bien plus féroces. En effet, le moteur Isuzu annonçait fièrement 165 chevaux grâce à son turbo et la petite tonne de la voiture (merci les matériaux composites de la carrosserie) aidaient le tout à atteindre les 100 km/h en 7 secondes et une vitesse de pointe titillant les 220 km/h ! Enfin, cerise sur le gâteau : le double-arbre japonais était capable d’encaisser 300.000 km sans broncher, sans perdre d’huile et sans perdre ses boulons ! Une grande première pour la marque !

Un vrai problème…

Mais le destin fût injuste pour cette petite voiture. En effet, son plus gros problème était… la Mazda MX-5, moins chère, présentée quasiment au même moment, plus jolie et elle, dotée de roues arrière motrices ! De plus, l’électricité japonaise avait un vrai sens du devoir et des responsabilités par rapport au désastre des connectiques britanniques…

Carrière qui cafouille

Fin 1992, après moins de trois années de commercialisation, GM jette l’éponge et revend la marque à Romano Artioli. Ce dernier est un homme d’affaires italien, étant par ailleurs très occupé par la résurrection de Bugatti et du modèle qui va avec, la EB110 ! Artioli décide alors de relancer brièvement la production, proposant une Lotus Elan à un prix raboté, mais au moteur catalysé et perdant donc une dizaine de chevaux. Seuls 800 exemplaires seront produits, ce qui permet par ailleurs à la marque d’écouler les moteurs en surplus. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais c’est alors qu’un troisième intervenant arrive : Kia ! Le Coréen achète en effet les droits d’exploitation du modèle qu’il produit à 1.000 exemplaires pour l’Asie !

Aujourd’hui

Le moteur est le seul élément japonais et donc… le seul élément à ne pas poser trop de problème ! Solide, il encaisse les forts kilométrages sous réserve d’avoir été soigneusement entretenu. Pour le reste, soyez d’une grande vigilance ! L’électricité est fantaisiste, alors que le châssis-poutre et les éléments de suspension en acier sont sujets à la rouille ! Comptez entre 10.000 et 16.000 € pour un bel exemplaire, la fourchette haute désignant des modèles avec volant à gauche. Sur les 4.700 exemplaires, tâchez également d’en trouver un avec un historique limpide… Ce qui n’est pas une petite tâche !

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À propos de l'auteur : Piette François

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