Tout comme
BMW, Audi semble raffoler des poupées russes. Partant de son A4, le
constructeur allemand a développé une incroyable gamme comportant une berline
tricorps, un break, un cabriolet, un coupé et un coupé à 4 portes que voici !
Mieux : toutes ces versions peuvent être déclinées en version S et le
coupé A5 a même droit à une bouillante version RS ! Et au sein de ces
innombrables possibilités, c’est donc l’essai de la S5 Sportback, soit la
version sportive du coupé à 4 portes que vous proposons aujourd’hui.
Le tour du propriétaire
Nous n’allons
pas vous faire une présentation détaillée : vous connaissez l’A5 Sportback
et vous connaissez la S5, mariez donc les deux et vous avez le modèle que
voici. Rappelons tout de même les grandes lignes : longue de 4,75 m, cette
version séduit par ses portes sans encadrement, son faciès spécifique et ses
lignes ramassées. Certes, vous nous direz que le calque maison a encore servi
pour le dessin mais il faut avouer qu’au micro trottoir, la voiture connaît un
petit succès…
Sous le
capot, cette S5 Sportback reprend tel quel le moteur des S5 coupé et cabriolet :
un V6 turbo essence de 3 litres délivrant 354 ch dès 5.400 tr/min et surtout,
un couple de 500 Nm dès 1.370 tr/min. Du côté de la transmission, Audi a opté
pour des valeurs sûres : une boîte automatique ZF à 8 rapports et une
transmission intégrale Quattro privilégiant à raison de 60 %, les roues
arrière. Rajoutons à cela un différentiel arrière sport optionnel qui répartit
le couple entre les roues arrière et des tarages de suspensions spécifiques.
Finition Audi
Dans l’habitacle,
les habitués de la marque seront aux anges : la finition est au sommet et
fait se côtoyer les meilleurs matériaux, l’instrumentation digitale spécifique
(compte-tours central pour les versions S) ajoute une vraie touche de modernité
et les sièges en cuir affichent un design pour le moins soigné. La voiture est
assez habitable mais ne peut prétendre à l’espace du break A4. Lorgnez du côté
du coffre et vous trouverez un volume de 480 litres banquette en place, une
valeur strictement identique à celle de sa concurrente directe, la BMW 440i
Gran Coupé. En revanche, banquette arrière rabattue, le volume offert par cette
dernière est plus important : 1.300 litres contre moins de 1.000 litres !
Confort préservé
Dès la mise
en route, la sportivité du modèle est mise en évidence par un échappement
subtilement ronflant et un V6 qui retransmet ses trémolos dans l’habitacle.
Mais pour le reste, cette S5 Sportback est aussi facile et agréable à manier
que n’importe quelle autre A5 Sportback : la boîte auto est douce et
intelligente, le confort se veut toujours prévenant et les sièges maintiennent
bien le corps sans le martyriser sur les revêtements dégradés. Il est bien
entendu possible de régler tous les paramètres de conduite (direction,
différentiel arrière, réponse moteur et boîte, sonorité moteur, amortissement…)
via divers modes, voire individuellement sur le bien nommé mode… « Individual ».
Action !
Place au
sport ! La S5 Sportback fait alors preuve d’une sacrée homogénéité :
le V6 rugit dans les tours avec un feulement cristallin qui file vers les aigus
au fur et à mesure de la montée dans les tours. Très disponible à bas régimes,
il pousse avec vigueur jusqu’à la zone rouge. La boîte suit le train de la
mécanique, sans brutalité. Ce n’est que lors des freinages que sa gestion peine
à rétrograder vivement. Mais il reste toujours le mode manuel pour les plus
sportifs.
Transmission
Quattro oblige, la sécurité et l’efficacité sont toujours assurées. Mais les
réglages spécifiques sur ce modèle, notamment au niveau de la distribution du
couple, rendent la voiture plus joueuse, plus agile. Si la tendance au
sous-virage est toujours légèrement perceptible, il est très facile de contrecarrer
cet équilibre en plaçant vigoureusement la voiture sur sa trajectoire. Et un « lever
de pied » en courbe aura tôt fait de réveiller le train arrière qui, joyeusement,
se sentira l’envie de déborder ! Que du bonheur, d’autant qu’il est très
facile de remettre le tout sur le droit chemin.
Le prix de l’homogénéité ?
Audi
affiche son modèle à 63.500 €. Mais rajoutez généreusement 10.000 € pour une
voiture équipée de la stéréo BO (excellente !), de quelques options de sécurité
et de confort. Si la voiture est vraiment brillante, ce tarif n’en reste pas
moins très difficile à digérer : sa concurrente, la BMW 440i xDrive Gran
Coupé, revient à 58.000 € hors options ! Un tel écart semble difficilement
explicable…
A la pompe,
le V6 Audi sait se contenter d’une petite dizaine de litres de Super tous les
100 kilomètres si vous préférez les grands axes à allure légale. Un résultat
dans la norme, mais attention toutefois à tout excès d’enthousiasme avec votre
jarret droit : la note peut vite flamber !
Conclusion
La S5
Sportback affiche une fabuleuse homogénéité : sa ligne racée n’est en rien
boursouflée par le renforcement de la cavalerie sous le capot, son confort
reste préservé et ses qualités dynamiques sont réelles. Mieux encore : son
V6 donne le frisson lorsqu’il miaule au sommet du compte-tours ! Et pour
couronner le tout, Audi termine son produit avec la finition et les équipements
à la pointe que nous lui connaissons. Certes, on peut lui reprocher un petit
manque de tempérament, mais ce serait mal comprendre la philosophie GT de cette
voiture. En revanche, ce que nous ne lui pardonnons pas, c’est son tarif
explosif !