Un bon placement?!

Cette série 7 n'échappa pourtant pas à la polémique née de sa ligne, fort discutée, d'aucuns réclamant même la tête du patron du design, Chris Bangle. La dernière série 7, présentée au Mondial de Paris, évite avec talent cet écueil. Elle abandonne le style controversé de la quatrième génération, fort massif et très "Limousine", pour se montrer beaucoup plus BMW, plus dynamique, plus proche dans l'esprit d'une Série 5, sans abandonner son statut de haut de gamme.

Deux empattements

Disponible en deux empattements, la carrosserie dans les deux cas révèle des proportions harmonieuses. La version longue échappe avec brio à cet aspect souvent un peu maladroit de la porte arrière rallongée, et il faudra un coup d'œil exercé (ou une comparaison directe des deux versions) pour distinguer le châssis long du court. Beau travail donc du designer Karim Antoine Habib, avec un jeu de lignes courbes tantôt convexes, tantôt concaves, transfigurant cette Série 7. L'intérieur, on s'en doute, concentre des sommets de raffinement dans le choix et l'ajustage des matériaux, tout en cumulant ce qui se fait de mieux en matière d'équipements.

Equipement

Certains ont déjà été découverts ailleurs, d'autres restent exclusifs à la 7, véritable carte de visite des compétences et des ambitions du constructeur allemand. De nombreux détails sont corrigés sur cette cinquième génération: la commande de la boîte automatique revient sur la console centrale, la commande des sièges retrouve plus classiquement sur le flanc extérieur de ceux-ci, les boutons de mémoire des réglages prenant place sur les accoudoirs des portes. iDrive complètement repensé lui aussi. Il faut avouer qu'il en a dégoûté plus d'un sur l'ancienne version. Encadré de quelques boutons de raccourci, il permet une navigation plus intuitive et plus rapide, bien aidé par un magnifique écran de 1280 x 480 pixels. La lecture tête haute de différentes infos bénéficie d'un "plus" non négligeable: une caméra capte les indications de limitation de vitesse des panneaux au bord des routes pour les confronter aux données stockées dans le système de navigation, pour afficher la vitesse autorisée à côté de la vitesse du véhicule et de la route à suivre. Un agrément de conduite incontestable!

Caméras partout!

Caméra thermique aussi, pour la vision de nuit, qui repère piétons et obstacles pour les signaler sur le vaste écran central, source inépuisable d'informations. Les aides à la conduite sont légion, comme le volant qui vibre lorsque vous déviez de votre bande, ou le témoin lumineux dans le rétroviseur extérieur vous signalant un véhicule dans l'angle mort, ou encore les deux caméras latérales sur les passages de roue avant, vous permettant de sortir d'un garage sans risquer d'écraser un piéton, ou de vous engager dans une rue en ignorant le cycliste qui frôle les voitures en stationnement. Caméra arrière, bien entendu dès que vous enclenchez la marche arrière.

Régime minceur

Cette débauche d'équipements et de technologies n'empêche pas la dernière Série 7 de s'alléger de 55 kg, grâce à un usage intensif de l'aluminium (toit, portes, capot, panneaux latéraux, suspensions,…). Trois moteurs équipent la 7. La 750i est mue par un V8 essence Twin Turbo de 4,4 litres. Il développe 407 ch, avec un couple de 600 Nm. Un six cylindres en ligne Twin Turbo de trois litres équipe la 740i (326 ch et 450 Nm) tandis que la version la plus sage, la 730d, reçoit un un six cylindres en ligne Turbodiesel de 245 ch et 540 Nm. Toutes ces motorisations bénéficient de l'Efficient Dynamics (récupération de l'énergie au freinage, gestion des périphériques en fonction des besoins,…), ce qui se ressent immédiatement lors du passage à la pompe. Ainsi la 730d que nous avons menée tant sur les routes sinueuses des environs de Dresde que pied soudé au plancher sur l'autoroute (en Allemagne, c'est permis!) affichait à l'ordinateur une consommation moyenne d'à peine plus de huit litres aux cent! Pas si mal par rapport au gabarit, à l'équipement et aux performances offertes.

Séduction

Cette 730d nous a considérablement séduit. La finition et l'équipement, nous l'avons vu plus haut, satisfera les plus exigeants. Sa ligne très "BMW" enchantera les accros de la marque et n'aura aucun mal à plaire à l'acheteur potentiel d'une telle berline. Le comportement routier se situe au top de ce que nous pouvons exiger. Si elle n'offre pas l'agilité d'une voiture de rallye en pleine "spéciale", force est de constater que les ingénieurs ont réussi à offrir un châssis bien agréable à mener à tous les rythmes, y compris les plus enlevés. Le contrôle dynamique du châssis permet de choisir entre les niveaux Confort – Normal – Sport et Sport+. Outre le contrôle de l'amortissement et le seuil de réaction du contrôle dynamique de la stabilité (DSC), le réglage influe aussi sur la commande de la boîte auto, de l'accélérateur et de la direction. Le mode Sport+ nous a permis d'emmener la 750iL sur les petites routes avec une vivacité digne d'une voiture sportive. La motorisation V8 transcende les qualités du châssis. Si la 730d satisfait tous les besoins, la puissance et le couple du V8 Twin Turbo propulsent en avant la voiture en vous plaquant aux sièges, dans un vrombissement parfaitement évocateur et très flatteur pour votre ego! Notre 750iL était équipée de la direction active intégrale, qui permet de faire braquer les roues arrière. A petite vitesse dans le sens opposé, ce qui permet de réduire le diamètre de braquage, tandis qu'à grande vitesse, les roues arrières braquent dans le même sens. La voiture réagit alors avec précision aux impulsions du volant. Notre châssis long fit preuve d'une remarquable souveraineté et d'une belle agilité sur les petites routes de campagne menées à bon train.

Bémol

Cette somme de qualités nous fait déplorer le léger sifflement du vent dans les montants de pare-brise, ainsi que des bruits de roulement parfois trop présents. Les larges pneus "Runflat" et les nombreux revêtements en béton des autoroutes allemandes y sont sans doute pour quelque chose. Il faudra sans doute aussi un peu de patience au conducteur pour tirer la quintessence de l'inépuisable dotation équipant de série ou en option la nouvelle Série 7! Et souhaiter que la crise lui ait laissé assez de liquidités pour signer un chèque oscillant entre 76.900€ pour la 730d et 105.500€ pour la 750iL, à majorer des toujours aussi nombreuses, désirables et coûteuses options qui font le sel de ce genre de véhicule… A noter que pour ce prix, BMW vous offre cinq ans ou 100.000km d'entretiens et réparations…