Si la mobilité verte est un sujet qui monopolise l’immense majorité des constructeurs, les moyens pour y arriver divergent. Ainsi, chez Audi, on tire sur plusieurs tableaux : outre l’hybridation, l’électrification et les études sur la pile à combustible, le constructeur aux anneaux propose dès à présent une solution simple mais redoutable : le gaz naturel !
Les modèles fonctionnant au gaz naturel sont, chez Audi, baptisés g-tron. Vous en trouverez trois dans la gamme : l’A3 Sportback, l’A4 Avant et l’A5 Sportback. Ce sont ces deux dernières que nous avons eu l’opportunité d’approcher et d’essayer. Ces modèles sont-ils réellement convaincants, par rapport aux motorisations traditionnels ? On décortique cela avec vous.
Avant de vous parler de la roue, nous allons vous parler du puits ! Car lorsque l’on parle de mobilité verte, il faut évidemment prendre le concept dans son ensemble et ne pas se limiter aux émissions à l’échappement. Audi fait donc les choses correctement en se préoccupant de la production du méthane.
Pour le constructeur, il est hors de question de le prélever sur les cultures alimentaires. Audi crée donc son propre gaz synthétique, partant des excédents d’électricité verte : après avoir scinder l’eau en molécules séparées d’hydrogène et d’oxygène, le constructeur méthanise l’hydrogène en le faisant réagir avec du CO2. Ce carburant peut à la fois servir votre Audi mais également votre maison, car le constructeur l’injecte dans le réseau gazier !
A vrai dire, à part un petit logo à l’arrière, rien ne vient vraiment différencier ces modèles de leurs homologues à essence ou au diesel. Sous le capot, nous retrouvons un moteur 2.0 TFSI retravaillé pour fonctionner à la fois à l’essence et au gaz naturel. Cela induit une petite perte de performances pour garantir une homogénéité de fonctionnement : ce 4 cylindres turbo délivre donc 170 chevaux et un couple de 270 Nm. Le gros réservoir d’essence se voit remplacé par une unité plus compacte de 25 litres. Des bombonnes de gaz permettent quant à elles, d’embarquer 19 kg de gaz. Question autonomie, cela donne environ 500 km au gaz et 450 km à l’essence.
Si l’on considère l’A5 Sportback à boîte S-Tronic par exemple, Audi annonce des performances intéressantes : 224 km/h et 8,4 secondes. Sur papier, aucune raison de se plaindre du petit déficit de puissance. En ce qui concerne la consommation, le constructeur promet 5,6 l/100 km lorsque le moteur tourne à l’essence et 3,8 kg/100 km lorsqu’il carbure au gaz. Dans ce dernier cas, les émissions de CO2 sont même limitées à 102 g/km ! Par rapport à leurs modèles essence, les Allemands promettent même une diminution des émissions de CO2 de 80 %, si l’on prend toute la chaîne de production en compte !
Cet essai de courte durée nous aura prouvé que les modèles ont profité d’une longue étude vu que nous... ne remarquons quasiment aucune différence par rapport au modèle essence traditionnel ! Très souple, silencieuse et disponible, la mécanique semble en effet un peu moins rageuse à hauts régimes, mais qui s’en soucie vraiment ? Les performances se situent à un bon niveau et le confort à bord n’est aucunement perturbé par cette motorisation « omnivore » !
La commercialisation des A4 Avant et A5 Sportback g-tron démarrera au mois d’août de cette année avec des livraisons dès le mois d’octobre. Les prix démarrent à 37.475 € pour l’A4 Avant g-tron à boîte manuelle à 6 vitesses et à 39.575 € pour l’A5 Sportback identiquement motorisée. Comptez 2.400 € supplémentaires pour la boîte automatique S-Tronic. A l’achat, la différence de prix par rapport à une classique version essence TFSI de 190 ch est de 1.500 € environ. A la pompe, le CNG réclame 0,850 € le kilogramme ! Soit une sérieuse économie par rapport à l’essence…
On en parle très peu. Voire beaucoup trop peu. Mais le gaz naturel est incontestablement une vraie solution à court terme, car propre et facile à mettre en place. D’ailleurs, les grandes entreprises pétrolières ne s’y trompent pas et proposent de plus en plus de « CNG » à leurs stations. Le consommateur y retrouve son compte car le véhicule ne se comporte pas différemment d’un modèle à essence et surtout, il lui permet de faire de belles économies à la pompe. Et la planète nous dit également merci car si ces modèles émettent toujours des émissions de CO2, le bilan est infiniment plus favorable qu’avec les modèles classiques. Messieurs les constructeurs, nous attendons plus de modèles comme ceux-ci !
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