Volkswagen
La 6e génération de la Volkswagen Polo est-elle suffisamment armée grâce à son facelift pour sortir de l’ombre de sa grande sœur, l’iconique et légendaire Golf ?
Pas toujours facile d’aller faire les courses avec sa voiture de « course ». Ce n’est pas trop le cas ici. Il faut dire que les deux bestiaux n’ergotent pas sur les centimètres de carrosserie. S’étirant sur près de 4m98, l’Audi RS6 n’est pas du genre chétive. Elle est même encore une poignée de centimètres plus longue que le X6 M (4m91).
Carrure d’athlète
Cela dit, plus que sa longueur, ce sont les épaules dopées aux stéroïdes de l’Audi qui impressionnent. Voilà qui aide le break à ne pas passer pour un petit poucet à côté du monstre proposé par BMW dont le pavillon culmine tout de même à 1m69, soit 23 cm plus haut que celui de l’Audi…
Du coup, côté coffre, ça déménage : 565l pour la RS6 et 580l pour le X6 M. A l’usage, le break prend tout de même les devants grâce à la hauteur du seuil nettement plus basse et à des formes plus facilement exploitables. Qui permettent d’ailleurs de jouir jusqu’à 1.680l à l’occasion contre 1.525l pour le BMW.
V8, bi-turbo
Par rapport à la précédente RS6 et son V10 5.0l Lamborghini dopé par deux grandes soufflantes, le V8 4.0l bi-turbo de la dernière génération paraît presque raisonnable. Sa consommation officielle passe, en tous les cas, de 14l à 9,8l/100 km. La consommation du V8 4.4l bi-turbo du X6 M baisse également de près de 20% par rapport à la précédente génération en passant de 13,9l/100km à 11,1l/100km.
Bon, évidemment, il n’est possible d’approcher ces valeurs théoriques qu’en mode « eco-run ». La consommation réelle peut plutôt varier de 12l à facilement plus de 30l/100 km en fonction du rythme retenu dans les deux cas. On retiendra juste que le break se montre globalement toujours un peu moins gourmand que le SUV…
Agilité sidérante
Si le bloc de la RS6 perd vingt chevaux, deux cylindres et 1.0l de cylindrée par rapport à celui de sa devancière, pas de panique : les accélérations demeurent démoniaques ! Mais c’est surtout l’agilité de l’engin (encore plus si l’on retient le différentiel Sport Quattro qui répartit la puissance différemment entre les roues gauche et droite à l’arrière) qui s’avère sidérante pour un break de ce gabarit. On peut même le placer au freinage (si l’on arrive à oublier un instant le prix de l’engin !) en entrée de courbe… Le gain en agilité par rapport à la précédente génération, plus pataude, est impressionnant.
Correcteur d’assiette
La capacité du X6M à virer à plat, malgré sa hauteur de caisse généreuse, surprend tout autant. L’efficacité de la suspension arrière à correcteur d’assiette automatique paraît indéniable. Par contre, attaquer une petite route assis sur un siège qui culmine si haut donne toujours l’impression de partir faire son jogging perché sur des hauts-talons… Le différentiel arrière à répartition vectorielle de couple aide également à « pivoter » plus efficacement dans les courbes. Difficile de croire que l’on commande un engin de plus de 2.200 kg !
Jamais à bout de souffle
Dire que les deux V8 à double suralimentation ne manquent jamais de souffle pour coller les passagers au fond du siège est un euphémisme. Sur le papier, le bloc 4.4l de la Bayerische Motoren Werke affiche les caractéristiques les plus flatteuses : 575 ch et 750 Nm contre 560 ch et 700 Nm pour le V8 4.0l Audi. Par contre, profitant de sa masse inférieure et de son coefficient aérodynamique moins pachydermique, c’est bien la RS6 qui sprinte le plus rapidement (0 à 100 km/h en 3,9s contre 4,2s) et qui atteint la vitesse maximale la plus élevée : jusqu’à 305 km/h contre 280 km/h pour le X6 M.
Docteur Jekyll et Mr. Hyde
Après avoir affolé les compteurs, et surtout les freins mis à rude épreuve pour ralentir ces paquebots, on apprécie pouvoir configurer ces engins à tout faire en mode confort. Dans cette configuration, la RS6 se montre la plus convaincante. Son amortissement piloté atteint un niveau de filtrage que la X6 M, toujours un peu plus figé, ne parvient pas à offrir.
Conclusion
Dans les deux cas, on peut profiter de la bestialité des mécaniques avec des performances inouïes tout en jouissant d’un confort d’utilisation quasi sans contrainte. Et tout ça pour le prix d’une Porsche 911… Il y a de quoi se laisser tenter ! Au final, le break RS6 profite tant de sa silhouette que de sa masse moins handicapantes pour se montrer plus convaincant. Mais le X6M possède un style charismatique indéniable que les amateurs du genre apprécieront.
