Essais

Ferrari California T Handling Speciale : Au Zénith !

Je vous le demande, comment rester de marbre devant tant de grâce et un logo aussi évocateur ? Une Ferrari, même dans son modèle d’accès, reste un mythe qui se doit d’entretenir la légende… Découvrons ensemble cette California T, agrémentée du pack « Handling Speciale ».

  • Piette François
  • 12 octobre 2016
  • Ferrari
Avantages et inconvénients
  • Comportement routier épatant
  • Confort étonnant
  • Magie du logo/design
  • Moteur charismatique, performances
  • Bruit à allure constante
  • Détails de finition
  • Ergonomie
  • Habitabilité arrière

C’est la moins chère des Ferrari. Et c’est également, la plus atypique : 2+2, moteur V8 biturbo avant, cabriolet à toit en dur rétractable. Une telle combinaison, au sein de la famille Ferrari, est tout simplement unique. Mais surtout, au-delà du descriptif, il y a la magie. La magie d’un logo qui envoûte les jeunes et les moins jeunes, la magie d’une ligne qui se laisse caresser du regard et la magie d’une sonorité qui évoque la compétition et les âpres batailles sur la piste. Allez, laissons-nous envoûter un bref instant…

Handling Speciale

Ce pack sublime quelque peu l’espèce en revisitant les suspensions : plus fermes tant à l’avant qu’à l’arrière, elles promettent un dynamisme supérieur en conduite dynamique, d’autant que le contrôle de stabilité a été recalibré pour l’occasion. La boîte profite de cette circonstance pour réviser sa gestion, alors que l’échappement se voit retravaillé pour fournir des notes plus hargneuses que jamais. Diffuseur, calandre, canules d’échappement et logo spécifique sont là pour démarquer la bête du reste des California T.

Le V8 biturbo, pour sa part, reste inchangé : d’une cylindrée de 3,9 litres, il délivre 560 chevaux et surtout, quelque 755 Nm aux roues arrière, au travers d’une boîte automatique à 7 rapports.

Une clé en plastique pour la boîte de Pandore

Elle est là, garée devant moi. Rouge, évidemment, mais ici élégamment contrastée d’un toit noir. La magie opère, les battements du cœur s’accélère. Heureusement, car, sinon, autant changer de métier ! Ouvrons la porte. La clé brise un instant ce moment magique, vulgairement finie dans un plastique rouge criard. Pénétrons cet antre…

Sentiments contrastés…

Prenons place à bord. Pas de doute, c’est une Ferrari : le volant arbore fièrement le cheval cabré, les diodes lumineuses surplombent celui-ci et les innombrables inserts en carbone vous rappellent le pedigree de la bête. La position de conduite est excellente, quoique légèrement trop haute pour les plus grands gabarits. Une broutille. Cuir, Alcantara et fibre de carbone se marient élégamment, mais… Comment vous cacher notre petite déception ?

La finition n’est pas optimale, les places arrière sont anecdotiques, quelques plastiques jurent, le système multimédia entièrement revu (compatible avec Apple Car Play) n’est pas au niveau de celui des marques premium allemandes et… l’ergonomie est un cauchemar pour les débutants : plus de commodos, mais des boutons sur le volant qui commandent quasiment tout, depuis les clignotants jusqu’aux essuie-glace en passant par le fameux « manettino » qui gère les modes de conduite… Voilà qui demande un petit temps d’adaptation…

Démarrage…

Clé tournée pour le contact, appuyons sur le bouton de démarrage pour réveiller la bête. Dans un souffle grave, le V8 prend vie. Rauque et sourd, il signale sa présence en claironnant au travers de la ligne d’échappement spécifique. Ajustons le « manettino » sur le mode confort pour nous sortir de ce dédale urbain. Pas de levier de vitesses, mais quelques boutons sur la console centrale et des palettes. Sur ce mode, les gestions de l’accélérateur et de la boîte favorisent les évolutions souples.

Une direction au micro poil !

Mais déjà, la première chose qui surprend à ce train de sénateur, c’est la légèreté et la précision de la direction. Rarement, de toute ma carrière d’essayeur, je n’ai eu l’occasion de tâter un tel joyau entre les mains ! Un vrai régal qui ne pêche que par son léger manque de réversibilité. Elle constitue néanmoins, l’un des plus gros atouts dans le plaisir que distille cette fabuleuse machine.

A un rythme de sénateur...

Badgée « Handling Speciale » ou pas, la California T est une remarquable dévoreuse de kilomètres. Etranglons une bonne fois pour toutes les rumeurs qui cataloguent les Ferrari comme de véritables « tape-culs ». Non, la California T n’est rien de tout cela et se révèle remarquablement filtrante, y compris sur les routes les plus dégradées. La boîte enchaîne les rapports rapidement, l’accélérateur fait preuve d’une vraie progressivité, mais le bourdonnement de l’échappement peut lasser…

Sonorité enchanteresse ?

Une Ferrari, c’est d’abord une musique, me répète régulièrement mon cœur de passionné… Même bâillonné par une paire de turbos, le V8 Ferrari s’exprime d’une voix rauque et claire, qui n’évoque en rien les V8 US « gargouillants ». Ici, c’est une sonorité rageuse qui vire vers un timbre féroce au fur et à mesure de la montée en régimes. Une voix qui donne le frisson… tant qu’elle est modulée ! Car à régime constant, le grondement sourd de l’échappement devient lancinant. Mais une Ferrari, on l’achète aussi pour sa voix unique, non ?

Du sport en vue !

Passons au mode « Sport ». Sur un tempo plus dynamique, la California T envoûte. Biturbo ou pas, un moteur Ferrari présente un caractère bien à lui : souple et disponible en bas, de plus en plus rageur en haut ! Une fois la barre des 5.000 tr/min dépassée, vous entrez dans le mode postcombustion : vos vertèbres sont sévèrement matraquées, l’échappement hurle à déterrer les morts, les diodes s’enchainent sur le volant et l’horizon semble tout à coup, nettement plus proche que tout à l’heure ! D’une pichenette sur la palette de droite, vous passez au rapport suivant et la Ferrari jappe dans l’air, le museau se cabre et vous revoilà vigoureusement propulsé vers le septième ciel automobile.

Une grosse MX-5

Dans les virages, la masse et la puissance de la Ferrari imposent une certaine circonspection… Théorique ! En effet, ce qui interpelle surtout, c’est la sensation de légèreté de l’ensemble. Rassuré par un freinage indestructible, vous freinez tard et plongez dans la corde des virages. Le train avant prodigieusement accrocheur et la direction vive comme l’éclair permettent d’enchaîner les virolos à un train d’enfer, que la bienséance m’interdit de chiffrer ici. Facile, la Ferrari se laisse guider du bout des doigts et des orteils. Un régal…

Tarif

Affichée à 188.713 €, la California T est la seule Ferrari affichée à moins de 200.000 €. Y compris dans cette version « Handling Speciale » qui peaufine le comportement routier sans vraiment compromettre le confort : les 7.018 € demandés pour ce pack, hisse l’Italienne entre une Porsche 911 Turbo Cabriolet et une 911 Turbo S Cabriolet. Du côté des émissions de CO2, le nouveau moteur turbo permet de réduire la note : 251 g/km. Un beau résultat, somme toute…

L’instrumentation digitale complémentaire demande une certaine habitude, à l’instar de l’ergonomie générale de la bête, mais se révèle archi complète. L’équipement ne recèle toutefois pas les dernières avancées en matière de sécurité active : alerte anti-louvoiement, régulateur adaptatif, détection d’angle mort… Vous êtes dans une Ferrari, soyez donc concentré sur votre conduite ! Logique, après tout, non ?

Conclusion

A l’instar d’un violoniste chevronné, vous avez rapidement l’impression de ne faire plus qu’un avec votre monture. Tel un stradivarius, votre instrument envoûte l’espace par les sons qui s’en dégagent. Puis, d’un bref coup d’œil, vous lorgnez sur le volant et c’est alors qu’apparaît dans toute sa gloire, le magnifique cheval cabré. Non, la magie n’est pas morte. La California T est une vraie Ferrari. Avec tout ce que cela sous-entend…

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette.

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