Audi
La SQ8 Sportback e-tron détient officiellement le titre de SUV électrique de pointe dans la famille Audi. Un rang qu’elle pourra encore tenir même avec l’arrivée de la SQ6 e-tron ?
Mes confrères m’en parlaient avec des étoiles dans les yeux : « cette Mustang, c’est une révélation ! Quelle machine ! Et ce V8… Quelle musique ! ». Et puis vint ce jour du mois de mars de cette année où je posais pour la première fois mon auguste séant dans l’une de ces machines. Un cabriolet, qui plus est ! Mais voilà, il s’agissait d’une version EcoBoost dont le 4 cylindres fait un boulot remarquable, mais n’ensorcelle pas vraiment ses occupants… Et question pedigree…
Pas petite…
Donc cette fois, nous voici au volant de la V8. Et parce que V8, ça fait « sport », autant opter pour le coupé ! En boîte manuelle, s’il vous plaît ! Toujours aussi racée de ligne, la Mustang en impose malgré tout : il suffit de lorgner du côté des dimensions (près de 4,8 m de long et plus de 1,9 m de large…) pour se rendre compte que cette sportive a des gênes 100 % US !
Bienvenue aux Etats-Unis !
Nous revoilà dans cet environnement assez clinquant, pas forcément fini avec la même minutie que les produits européens, mais néanmoins bien présenté et assez ergonomique. Les dimensions généreuses de l’engin ne signifient pas que vous pourrez emporter toute votre famille, car l’espace arrière est plutôt compté ! A l’avant, en revanche, c’est Byzance…
Cette fois, c’est la bonne !
Contact, démarreur et cette fois, plus de doute, nous sommes bien dans une Mustang. Quand la 4 cylindres s’éveille dans un grognement fort banal et s’époumone en recrachant des notes artificielles par les haut-parleurs, le V8, lui, fait trembler le tarmac d’une voix rauque et naturelle. Ça commence bien ! Première, on relève l’embrayage et c’est parti ! La Mustang, avec sa voix de stentor et ses commandes assez fermes est une voiture « virile ». Tout le contraire, étonnement, des modèles des années 60 qui faisaient plutôt dans le chamallow fondu au niveau des commandes…
Cruising
Depuis toujours, une Mustang se déguste de préférence sur le couple, coude à la portière, les oreilles rassasiées des borborygmes graves. Ce qui les rend généralement très confortables à conduire. Et celle-ci ne fait pas exception, bien que sa direction consistante, son embrayage ferme et sa boîte un peu revêche ne la transforment pas en vélo. La ville ? Euh… non. L’autoroute ou les grandes nationales ? Là, elle y est royale ! D’autant que le confort de suspension est épatant et que le V8 sait barboter discrètement à allure stabilisée.
Des prétentions sportives ?
Avec son V8 de 5 litres délivrant 418 chevaux, sa boîte manuelle et ses suspensions indépendantes, cette Mustang, contrairement aux modèles qui l’ont précédée, incite à la débauche. Une débauche qu’elle ne transforme pas en rodéo, car la belle sait désormais tenir le parquet ! Certes, le modèle à 4 cylindres me semblait plus équilibré, moins lourd du train avant, plus prévenant aussi avec sa puissance moindre, mais cette version GT V8 ne manque cependant pas d’atout. Il faut un peu plus s’en occuper lorsque le paysage défile vite, mais quelle griserie ! Surtout lorsque, pied dans le phare, l’avant se cabre, le V8 tonne et que vous voilà dans le fond du siège !
Contrairement à l’image que l’on se fait régulièrement des V8 américains, ce moteur-ci aime grimper dans les tours. Au-delà de 4.000 tr/min, il semble trouver un second souffle, gronde de plus belle et s’envole vers les 6.000 tr/min avec une joie communicative ! Pendant ce temps, Miss America sauve les meubles avec un comportement prévisible et pouvant volontiers devenir joueur si votre pied s’appesantit sur la pédale de droite. L’amortissement confortable parvient même à limiter les mouvements de caisse !
Bon…
Un brin sous-vireuse en entrée de virage si vous ne soignez pas vos freinages, la Mustang V8 peut volontiers devenir survireuse en sortie. De manière très extravagante au besoin… La direction, quant à elle, pêche par un côté assez collant et un manque de retour. Vous l’aurez compris, cette Mustang n’a donc pas l’équilibre de funambule d’une GT européenne. Et sous la pluie, calmez vos ardeurs de toute urgence ! Mais on s’amuse malgré tout ! Et c’est bien là le principal…
Budget
C’est là que la Mustang V8 enfonce ses rivales européennes : en effet, elle est tout simplement deux fois moins chère ! Affichée à 40.000 €, cette Ford a de plus la bonne idée de s’équiper de tout ce dont vous avez besoin. Un prix absolument cruel pour la concurrence ! Après, bien sûr, il conviendra d’assumer les taxes et assurances, qui vous flingueront ce que vous avez mis de côté. Que ce soit à Bruxelles, en Wallonie ou en Flandre !
Car en effet, le V8 n’est pas ce que nous pourrions appeler un modèle de sobriété. Avec une consommation moyenne stabilisée à un peu moins de 13 l/100 km en conduite souple, la Mustang aime le Super et rejette le CO2 par grosse bouffée : 299 g/km ! Sachez également que vous n’aurez aucun mal à atteindre la barre des 20 l/100 km en forçant un peu le rythme… Gloups…
Conclusion
Avec son 4 cylindres volontaire mais raisonnable, la Mustang nous avait déjà bien plu. Mais lorsqu’elle chevauche un V8, alors, elle devient tout simplement irrésistible ! Certes, elle n’a pas le côté lisse et parfait de certaines européennes, mais c’est justement pour cela que nous l’aimons : son caractère bien trempé vous donnera le sourire à la moindre sortie ! Et à ce prix, il serait presque criminel de ne pas en profiter. Nous disons « presque », car les taxes s’occupent du reste…
