Essais

Honda NSX : A nouveau, elle fait souffrir Porsche !

En 1989, Honda faisait trembler le monde des sportives de haut rang : en présentant une NSX aussi efficace que polyvalente, le constructeur reléguait toute la concurrence, Porsche 911 et Ferrari 348 en tête, au rang de sportives du dimanche. Nous sommes en 2017 et l’histoire se répète…

  • Piette François
  • 31 mars 2017
  • Honda
3,9
score VROOM
  • 4,5
    Performance
  • 5,0
    Tenue de route
  • 4,0
    Confort
  • 3,0
    Équipement
  • 4,0
    Sécurité
  • 3,0
    Prix/Qualité
  • 3,5
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Comportement routier sublime
  • Confort
  • Performances de premier plan
  • Technologie de haut vol mais conduite « naturelle »
  • Aspects pratiques
  • Bien trop rare
  • Détails de finition
  • Tarif salé

Cette fois, Honda n’a pas la prétention d’aller chercher la descendante de la Ferrari 348, la 488 GTB : avec une puissance approchant les 700 chevaux et un prix dépassant très largement les 200.000 €, cette dernière évolue dans une autre galaxie. En revanche, la NSX va chercher quelques ténors au nom prestigieux : Audi R8 V10, Porsche 911 Turbo et autres Lamborghini Huracan.

Technologie de premier plan

Nous ne sommes plus en 1989 et en 28 ans, la technologie a fortement évolué. Si la NSX embarque toujours un V6 en position centrale arrière, les comparaisons s’arrêtent là. En effet, ce tout nouveau moteur de 3,5 litres est aujourd’hui suralimenté, ce qui lui fait développer la coquette puissance de 507 chevaux et un couple de 550 Nm sur une large plage de régimes, allant de 2.000 à 6.000 tr/min. Et histoire d’enfoncer le clou, Honda le couple à… trois moteurs électriques : deux à l’avant et un dans le carter de la boîte automatique à 9 rapports ! Combinez le tout et vous obtenez une puissance de 581 chevaux et un couple de 646 Nm. Avec de tels atouts, le 0 à 100 km/h est prestement expédié : à peine trois secondes ! La vitesse de pointe est annoncée à 307 km/h…

Les temps modernes

Les moteurs électriques situés à l’avant ne sont pas là que pour donner une image éco à la voiture, voire pour rajouter quelques petits chevaux supplémentaires à l’équipage. En effet, ils rendent le train avant de la voiture encore plus incisif, en jouant sur la répartition du couple ! Le reste du châssis a profité d’études aussi poussées que le moteur, avec des suspensions en aluminium, des freins en carbone-céramique et bien entendu, un amortissement adaptatif à deux positions.

Style élancé

Racée et anguleuse, la NSX aime mettre en avant ses attributs, mais ne roule pas non plus des mécaniques : pas d’aileron façon étagère Ikea, une seule sortie d’échappement (certes du format d’un oléoduc) et pas plus de portière en élytre. Et c’est cette relative sobriété qui fait précisément ressortir la beauté naturelle de ses lignes.

Mi-figue mi-raisin

Moins intimidante que certaines de ses concurrentes, la NSX manque d’un peu d’ambition dans son habitacle. Certes, Honda a rajouté des louches de cuir et d’Alcantara pour justifier le tarif, mais quelques plastiques et commandes jurent encore à ce niveau de gamme. A l’instar de la NSX première du nom, ce n’est pas par son habitacle que la NSX séduira le plus… Ni par ses aspects pratiques d’ailleurs : les espaces de rangement sont quasiment absents et le coffre se résume à un espace de chargement étroit et au plancher « gondolant ». Et la proximité de cet espace avec le moteur vous dissuadera d’embarquer vos surgelés faire le tour du pâté…

Le meilleur est ailleurs…

Jusque-là, vous vous dites peut-être que la tentative de résurrection est valeureuse, mais que la belle Nippone peine à convaincre face à l’armada italo-teuton qui lui sert de concurrence… Mais il suffit de parcourir quelques mètres à peine pour mesurer la trempe de cette sportive. En effet, à l’instar de son aïeule, c’est au volant que la NSX se savoure le plus.

Sportive politiquement correct

La NSX se savoure d’abord à allure modérée, sur le mode « Quiet ». Trois autres modes sont disponibles : Sport, Sport + et Track. Le train de sénateur que nous lui imposons sur les petites routes de nos campagnes met en lumière l’excellent confort de suspension et la douceur de son groupe hybride, qui permet de rouler sur la seule énergie électrique sur une distance de 3 km maximum et à une vitesse de 50 km/h environ. Contrairement à ses concurrentes qui réveillent les zones habitées en transformant leurs échappements en trompette, quitte à attirer la malveillance, la NSX glisse sur l’asphalte sans éveiller la curiosité. La facilité de conduite qui a forgé la réputation de la NSX première du nom est donc à nouveau de mise ici. Un vélo ! La visibilité de trois quart arrière en moins, cela dit…

Chassez le naturel et il revient au galop !

A propos de galop, lâchons-lui la bride à cette sportive. Mode Sport + engagé, la belle range ses patins pour enfiler ses chaussures de sport. Et alors, plus personne ne rigole : l’amortissement se raffermit, la direction fait de même, le V6 se réveille et la boîte réagit : la monture est prête pour la chevauchée sauvage ! Et alors, chers lecteurs, quelle machine ! Une fois de plus, la NSX se permet de donner la leçon…

C’est d’abord le châssis qui subjugue : essayée sur le circuit de Mettet, la NSX y présente un équilibre absolument parfait avec qui plus est, un train avant au mordant surnaturel ! Avec sa direction à la précision de scalpel, la NSX affiche une efficacité diabolique que bien des sportives de renom peuvent lui envier… Et il est toujours possible de jouer avec le train arrière, même sur le mode Sport +, les réactions étant très progressives et l’ESP se montrant suffisamment tolérant. Sur les routes sinueuses, le potentiel est tel que la Nippone semble évoluer sur une autre planète par rapport au commun automobile.

Un V6 à la voix juste

En dépit d’un arsenal technologique capable de refiler la migraine à une équipe d’ingénieurs de la NASA, la NSX subjugue par son naturel. Jamais ses réactions ne semblent provenir d’un vaisseau spatial, dont sa technologie la rapproche pourtant. Lorsque le V6 entre dans la danse, il le fait avec souplesse et musique. Si votre pied droit se fait plus pressant, le groupe essence entonne alors une partition énergique, à la tessiture travaillée et passant des graves aux aigus rageurs, à plus de 7.000 tr/min ! Pendant ce temps, les neuf rapports de la boîte automatique s’égrènent et la poussée ne se tarit jamais. Très linéaire, cette dernière fait penser à celle d’un jumbo-jet solidement dopé au décollage ! Ça pousse très fort et ça n’en finit jamais de pousser ! Une hargne finement maîtrisée, en somme…

Tarif

Si la NSX première du nom fût un tel succès, c’est également parce qu’elle s’affichait à un tarif cruel pour la concurrence. Aujourd’hui, l’arsenal technologique a un coût et ce dernier est élevé : près de 200.000 €. Sachez également que Honda n’a pas de distributeur officiel pour ce modèle en Belgique, mais que vous pouvez vous rendre dans n’importe quelle concession et celle-ci servira d’intermédiaire avec un autre marché. Faites vite, cependant : 500 exemplaires seront produits, pas un de plus et à peine une grosse centaine est réservée à l’Europe. Une telle rareté devrait garantir une excellente valeur à la revente, ceci dit…

Conclusion

Honda a attendu plus de dix ans pour nous présenter la remplaçante de la NSX. Et le résultat justifie pleinement une telle patience… La NSX est sans conteste, l’une des plus formidables sportives du moment. Elle reprend les atouts de la première du nom (facilité de conduite, comportement routier, performances) et les porte à un niveau ahurissant, tout en soignant son image de sportive des temps modernes avec son groupe hybride. Avec une telle polyvalence, il est dommage qu’Honda n’ait pas plus soigné les aspects pratiques… Et n’ait pas envisagé d’étendre davantage la commercialisation !

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Marc Bossiroy.

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