Jeep Cherokee : Au régime, le Yankee !

Il faut tout de même avouer que sa calandre massive et ses LED menaçants lui confèrent un look assez insolite. Costaud et agressif, le Cherokee fait oublier les robustes engins taillés comme des armoires qui l’ont précédé ! L’évolution n’est pas que cosmétique car outre une toute nouvelle plateforme, il s’équipe aussi de moteurs nettement plus raisonnables que dans le passé. On parle ici de 2 litres diesel ! Le panache à l’américaine, mais avec d’économiques relents mazoutés, la solution idéale pour nous, pauvres européens ?

Les transmissions

Disponible en deux roues motrices, le Cherokee 4^ème du nom profite aussi de trois systèmes 4x4 différents : transmission intégrale dotée ou non d’un réducteur, voire complète avec réducteur et blocage de différentiel. Dans tous les cas, et dans le but de diminuer la consommation, l’essieu arrière est déconnectable. Enfin, si votre pied gauche veut prendre du repos, sachez que le Cherokee s’arme d’une boîte automatique à… 9 rapports !

Américain, disions-nous ?

A en faire le tour, on remarque vite que l’engin ne profite pas d’une finition aussi soignée que certaines berlines allemandes : ajustements inégaux et tolérance importante dans les accostages en sont les signes. Dans l’habitacle, l’influence Yankee est également perceptible, mais cette fois, c’est positif : l’habitabilité est largement suffisante pour quatre gabarits sevrés à toutes ces merveilles culinaires de l’oncle Sam ! Trêve d’ironie : si l’espace y est aussi vaste que dans les Grandes Plaines du Nebraska, on regrette toutefois que le cuir optionnel n’ait pas le moelleux d’un bon Burger ! C’est dur !

Cela reste à voir…

Au démarrage, le 2.0 MJet diesel de notre exemplaire s’ébroue dans un claquement disgracieux, à l’opposé des soyeux V8 de tonton Sam… Dans l’habitacle, sa sonorité reste encore éduquée et il se voit ici, accouplé à une boîte automatique à 9 rapports. A ce sujet, plus ce n’est pas forcément mieux, car la gestion hésite et refuse de temps à autre d’obtempérer lorsque vous sélectionnez le mode manuel. Dans l’ensemble, ce groupe moteur-boîte nous a laissés un peu sur notre faim, avec des performances très moyennes en dépit des 170 chevaux revendiqués par notre exemplaire.

Bon maintien

Sur la route, le Cherokee fait oublier les balancements et autres ondulations typiques de ses compatriotes. Il tient le parquet, lui ! D’ailleurs, on s’étonne de la qualité de l’amortissement qui le maintient bien droit, y compris quand ça tourne ! Dommage que les sièges en cuir donnent une impression de fermeté car, promis juré, ça amortit !

Hors de la route

Pour le tout terrain, tout dépend de la configuration choisie. Disponible en deux roues motrices, le Cherokee 4^ème du nom profite aussi de trois systèmes 4x4 différents : transmission intégrale dotée ou non d’un réducteur, voire complète avec réducteur et blocage de différentiel. Dans tous les cas, et dans le but de diminuer la consommation, l’essieu arrière est déconnectable. Dans sa version 4x4 « basique », il s’est déjà montré compétant, même s’il tarde un peu à renvoyer le couple sur le train arrière lorsque le train avant sature. Rien de rédhibitoire, surtout pour les néophytes !

Tarif

Le label « Jeep », ça se paye ! En diesel, le Cherokee est affiché à un prix de base de 36.900 € ! A titre de comparaison, Land Rover propose déjà un Discovery Sport à partir de 32.900 €… Sans grand-chose dedans, il est vrai. Disponible avec le 2.0 MJet de 140 ou 170 chevaux, il fait payer assez cher sa transmission intégrale : tablez sur un minimum de 39.300 € pour le « Longitude Drive I » de 140 chevaux et jusqu’à 51.700 € pour le « Limited Drive II » de 170 chevaux.

Notre monture 4x4 a également révélé un certain appétit pour le carburant, avec une moyenne d’environ 8,2 l/100 km. Conduite souplement, la version traction avant devrait afficher un score nettement plus favorable.

Conclusion

Incontestablement, Jeep est sur la bonne voie. La politique de renouvellement des modèles porte ses fruits : les antiques commodes bretonnes qui peuplaient la gamme Jeep disparaissent au profit de modèles plus en phase avec la réalité du marché européen. Le Cherokee s’équipe donc d’un arsenal sécuritaire absolument complet, cartonne aux crash-tests, se révèle pratique et spacieux au quotidien tout en tenant bien le parquet. Des arguments forts, hélas mal soutenus par un tarif défavorable, une qualité moyenne et un agrément quelconque…