Essais

Lexus RC-F : Concentré de wasabi !

Quand les chevaliers teutoniques attaquent à coups de canon, le samouraï japonais sort son sabre ! Lexus répond du tac au tac à la M4 de BMW avec un produit pour le moins original et exotique : la RC-F ! Un gros V8 et 477 chevaux plus tard, qu’en est-il sur la route et… sur circuit ?

  • Piette François
  • 11 décembre 2014
  • Lexus
Avantages et inconvénients
  • Comportement facile et équilibré
  • Confort réel/sièges excellents
  • Equipement complet
  • Moteur d’enfer
  • Sonorité enivrante
  • Accessibilité et habitabilité aux places arrière
  • Ergonomie du système multimédia
  • Gestion de la boîte auto perfectible
  • Trop de boutons ?
  • Trop lourde pour être vraiment incisive

La berline IS affiche une plastique déjà dynamique, mais le coupé RC rajoute carrément des containers de wasabi ! Impressionnante avec ses ailes larges, ses phares sophistiqués et ses 4 sorties d’échappement décalées, la RC-F interpelle les badauds… Et puis il y a ce capot bombé qui laisse suggérer une ronflante mécanique et cet aileron arrière mobile! Tout n’est pas destiné qu’au « show », car les prises d’air ont pour but d’améliorer l’aérodynamique et de refroidir la mécanique.

Un bon vieux V8

Chantre de l’hybride, Lexus a toutefois réussi à nous surprendre avec cette RC-F qui ne semble pas sacrifier grand-chose sur l’autel de la consommation. Sous le capot, point de petit moteur survitaminé par une poignée de turbos, mais un bon vieux V8 atmosphérique de 5 litres ! C’est l’Amérique, dites-vous ? Dans le mille, c’est le marché de prédilection de ce modèle ! Ce V8 n’est cependant pas à la traîne question puissance et enterre même sa rivale, la M4 : 477 chevaux à 7.100 tr/min ! Côté couple, cela donne la fringante valeur de 530 Nm entre 4.800 et 5.300 tr/min.

… Et une bonne vieille propulsion !

La RC-F catapulte toute sa rage sur les deux roues arrière via une boîte automatique à 8 rapports. Comme la cavalerie est du genre copieuse, Lexus a la sagesse de monter en série un différentiel mécanique autobloquant. Pour les plus pointilleux, le Japonais propose un système piloté électroniquement baptisé « TVD » (pour « Torque Vectoring Differential »).

Selon trois modes différents (Slalom, Standard et Track), ce différentiel répartit plus ou moins la puissance entre les roues arrière du bolide. En clair, plus de stabilité ou d’agilité, c’est vous qui voyez, il suffit de sélectionner le bon mode ! Et… ça marche vraiment, avec notamment un comportement assez plaisant et plus incisif sur le mode « Slalom ».

Génération Manga ou PlayStation ?

Le design assez « Manga » est complété par un habitacle semblant tout droit dérivé d’un jeu vidéo : l’instrumentation digitale varie selon les modes de conduite (Eco, Normal, Sports S et Sport S+) alors que le système multimédia typiquement Lexus, se voit commandé par un pavé tactile faisant office de souris. Rajoutez à cela une sacrée pelletée de boutons disséminés un peu partout avec des abréviations sibyllines par-dessus et vous comprendrez que la conduite de ce joli joujou est un peu presse-bouton… Comme la M4 ? Oui, c’est rudement bien imité, mais les Japonais font encore plus fort !

Un coup de démarreur et on oublie tout

Au démarrage, le V8 s’ébroue dans un ronflement suggestif qui évoque la puissance, mais qui se veut malgré tout, assez feutré. Pas de démonstration flamboyante au programme. A bord, les superbes sièges cochent toutes les bonnes cases ! Et si vous entendez des critiques, elle viendront de derrière vous : c’est la crise du logement à l’arrière, avec une habitabilité exigüe (à mi-chemin entre une Porsche 911 et… une BMW M4 !) et surtout, une accessibilité hautement acrobatique !

Reposante…

Très homogène, la RC-F glisse sur le bitume en silence sur le mode Normal. Le confort est même plutôt étonnant pour une voiture de près de 500 chevaux ! Seule la gestion de la boîte sur le mode automatique laisse à désirer, avec un manque de réactivité handicapant. Relevons également un « trou » gênant entre les 2ème et 3ème rapports. Dommage… Heureusement, sur les modes Sport S ou Sport S+ la belle se rattrape, mais il vous faudra alors claquer manuellement les vitesses. Le V8, une fois la barre des 3.600 tr/min franchie, se met à gronder férocement jusqu’à vous électriser l’épiderme ! Magique ! Et la poussée ne semble jamais devoir se tarir…

Facile !

Essayée sur le fabuleux circuit Ascari, près de Malaga en Espagne, la RC-F a fait preuve d’un excellent équilibre et d’une surprenante facilité de conduite. Même toutes aides au pilotage débranchées, la belle ne se fait jamais piégeuse, avec un train avant assez mordant. La masse (1,8 tonne tout de même) ne se fait sentir qu’en la poussant très loin dans ses retranchements. Certes moins incisive et joueuse qu’une M4, la RC-F se rattrape avec une belle progressivité dans ses réactions. Deux petits reproches : une direction assez artificielle et des freins qui manquent de mordant.

Budget

A 85.910 €, la RC-F peut paraître plutôt onéreuse. En comparaison, une M4 semble presque bradée ! Oui, mais comme toujours, c’est une question d’équipement, car la RC-F est livrée avec tout ce qu’il faut pour répondre aux plus exigeants (régulateur de vitesse adaptatif, freinage d’urgence automatique, alerte au franchissement involontaire de bande…). Et puis, les adeptes du style acéré de la défunte LFA se consoleront en voyant en elle une fille bradée ! Enfin, un petit mot sur la consommation : si elle peut dépasser les 20 l/100 km en conduite active, un parcours autoroutier avalé souplement n’aura demandé que 9,4 l/100 km.

Conclusion

Au bout de cette première prise en main, la RC-F abat de solides cartes. Face à son aïeule, l’IS-F de 423 chevaux, cette nouvelle venue progresse sur tous les plans. S’il lui est difficile de concurrencer l’arsenal germanique sur le strict plan de la sportivité, elle se rattrape par son raffinement, son homogénéité et sa facilité de conduite/pilotage. Un choix exotique que nous avons hâte de retrouver sur nos cassantes routes belges, histoire de voir si cette belle première impression se voit infirmée ou… sublimée !

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer.

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