La
précédente version de la MX-5 connaissait elle-aussi une version à toit en dur
rétractable. Remarquablement compact, le système permettait de basculer le toit
entier entre le coffre à bagages et l’habitacle. En revanche, question look, le
toit fermé ne se démarquait pas par une grande originalité. Pour cette
quatrième génération de MX-5, Mazda a désiré quelque-chose de nettement plus
sexy…
Une véritable allure de coupé
Toit fermé,
la MX-5 RF prend alors des allures de vrai coupé. Sa ligne de toit en pente
douce rappelle d’ailleurs quelques coupés des années 1960, ce que les lignes
arrondies de la voiture ne font que confirmer. Une vraie réussite esthétique !
Mais qui entraine toutefois quelques concessions, à commencer par la
cinématique du toit qui ne fait se rabattre que la partie supérieure du toit et
la lunette arrière. Princesse de la légèreté, la MX-5 RF (pour « Retractable
Roof ») prend donc 45 kg, ce qui reste somme toute mesuré.
Au quotidien
La bonne
nouvelle, c’est que cette Mazda préserve tous les aspects pratiques de la
version à capote souple. La mauvaise nouvelle, c’est que cela n’est toujours pas
le point fort du modèle. Comprenez que le coffre inchangé de 127 litres est assez
riquiqui et que les espaces de rangement sont minuscules.
Bagages et conducteurs au format XS de
préférence
Je vais
vous faire une confidence : j’adore la MX-5. Je suis sans doute l’un de
ses plus grands défenseurs et raffole tant du concept que du comportement
joueur. Mais en revanche, je ne me vois absolument pas m’en offrir une en jour.
En cause ? Mon gabarit de 1m88 qui entraine une invraisemblable position
de conduite, jambes écartées pour laisser passer le volant, dos incliné pour
éviter de frotter le toit et bassin courbé dans le siège pour la même raison.
Vous en conviendrez, en matière d’élégance, on a vu mieux. Pas de jalousie pour
le passager : il est logé à la même enseigne. C’est même presque pire !
La joie sur la route
Le slogan d’une
certaine marque bavaroise pourrait parfaitement convenir à cette MX-5. Son
gabarit inférieur à 4 mètres, son équilibre des masses, sa légèreté et ses
roues arrière motrices la dotent d’une redoutable agilité ! On se plait à
pointer le train avant vers la corde du virage et d’enrouler le tout avec une
bonne dose de gaz. Pour cela, le 2 litres (4 cylindres atmosphérique, 160 ch et
200 Nm) que nous avions sous le capot de notre voiture correspondait
parfaitement à ce style de conduite, avec du couple à revendre. Attention
toutefois à trop en faire, les réactions peuvent être brutales. Point fort de
cette version : la présence d’un autobloquant, indisponible sur le moteur
de 1,5 l.
Du moteur,
parlons-en : sa sonorité sportive est entrainante, sa réactivité surprend,
mais il n’a ni la pétulance, ni les montées en régimes du plus petit 1.5 l (130
ch). Il monte d’ailleurs moins haut dans les tours (moins de 7.000 tr/min,
contre 7.500 tr/min), mais il est toujours associé à une splendide boîte
manuelle à 6 rapports. Les plus flegmatiques pourront toujours opter pour une
unité automatique, uniquement associable à la mécanique de 2 litres.
Confort
Pour un
roadster qui se veut polyvalent comme la MX-5, le confort est évidemment un élément
essentiel. Et force est d’admettre que le confort de roulage est loin d’être
exécrable : l’amortissement est plutôt tolérant, quoiqu’un brin trop ferme
avec ce moteur 2.0 l, l’insonorisation est correcte, mais laisse tout de même
percer quelques bruits de roulement. La climatisation et la stéréo Bose sont à
citer en exemple.
Du vent dans les cheveux !
Mais c’est
en conduite découverte que les choses se compliquent. En effet, si la garde au
toit devient kilométrique, ce qui est tout bénéfice pour votre serviteur, sa
coiffure (ce qui est un bien grand mot, j’en conviens) s’est vue confrontée à
des bourrasques qui n’ont certes pas favorisé son élégance. Comprenez que
jusque 80 km/h, les remous sont tolérables. Au-delà, les affaires se
compliquent : les bruits de vent deviennent de plus en plus persistants
alors que les remous rendent les longs trajets sur autoroute difficilement
envisageables ! Pour ma part, j’ai rapidement abdiqué pour remettre le
toit…
Budget
Face à la version
à capote classique, Mazda réclame un supplément de 2.500 €. Indisponible dans
la finition de base, la MX-5 RF s’échange à partir de 26.189 € pour le moteur
1.5 l et à partir de 30.290 € pour le 2.0 l uniquement disponible sur la
finition haut de gamme SkyCruise. A la pompe, nous avons réalisé une moyenne de
7,6 l/100 km, certes encouragée par la rondeur du moteur à bas régimes et par…
les turbulences à hautes vitesses !
Conclusion
Le
supplément semble parfaitement justifié si nous considérons les modifications
techniques et le style, très réussi. La MX-5, ainsi pourvue de ce toit, devient
une coquette petite voiture de sport, plus adaptée à la ville où les coups de
couteau dans la capote font peur. Mais entre nous, si comme nous, vous aimez
surtout conduire les cheveux au vent et que la simplicité d’une MX-5 est pour
vous, l’un de ses premiers atouts, préférez la version à capote souple, plus
ludique et plus authentique ! Loin de démériter, cette RF s’éloigne plus
de la philosophie en se présentant comme un coupé avec un toit ouvrant géant.