Essais

Les turbulentes ! (Part. 1/2)

Tiraillé entre la nécessité de rouler « pratique » et l’envie de piloter « dynamique », vous cherchez une nouvelle monture ? Ne cherchez plus ! La Mazda 3 et la Renault Mégane, deux compactes sages et pratiques, sortent les griffes et se font nettement plus hargneuses ! Les départements sportifs MPS et RS des deux marques s’adressent ainsi aux jeunes pères (ou mères) à l’esprit sportif…
  • Piette François
  • 12 avril 2010
  • Renault
Renault Megane
  • Châssis saturé
Mazda 3
  • Equipement sportif
  • Suspensions fermes (cup)

Présentation

Inutile de grimper dans la gamme, même en version 1.6d pour la Mazda ou 1.5 dCi pour la Renault, les lignes sont déjà des plus dynamiques ! Surtout la Renault qui, en version 3 portes, s’apparente nettement plus à un coupé qu’à une berline traditionnelle. Bref, la préparation de l’athlète n’en fût que facilitée…

La Mazda ne fait pas dans le détail. Aileron arrière, bouche béante, prise d’air sur le capot, jantes spécifiques, grosse sortie d’échappement et boucliers agressifs au possible, il est difficile de passer inaperçu ! Ce qui pourrait passer pour un tuning massif se voit justifié par la présence des trois lettres explicites : MPS. Pourtant, dans l’habitacle, l’ambiance est plus cossue : siège en cuir assez confortables, équipement pléthorique, lumières indirectes diffuses (versant un peu dans le bling-bling),... Mais le logo et quelques pointes de rouge sont là pour rappeler les prétentions du modèle. Du sport, il y en aura !

La Renault attire le regard avec sa ligne de show-car descendu dans les rues. Une vraie réussite, surtout de ¾ arrière ! Pourtant, les artifices spécifiques à cette version sont moins évidents que sur la Mazda. Mais la grosse sortie d’échappement trapézoïdale vient remettre les idées en place : place au sport ! Et si vous optez pour un look radical comme sur notre modèle (livrée blanche, jantes noires), c’est sûr, le potentiel sera pleinement exprimé ! Dans l’habitacle, l’ambiance est nettement plus typée : ceintures de couleur, sièges baquet au maintien idéal, ambiance confinée,…

Avantage Renault, pour une sportivité plus élégante et un habitacle plus typé.

Moteur

Sur des sportives, c’est le cœur de la machine. Un moteur réussi et communicatif est capable de justifier à lui seul le bon de commande. Forcément, les performances relèvent d’une certaine importance, mais dans la vie de tous les jours, le caractère prend parfois le dessus sur le verdict froid du chronomètre. Ainsi, sensation de poussée, sonorité, faculté à prendre des tours, tous ces facteurs souvent subjectifs entrent en compte dans le verdict ! Et forcément, pour susciter de l’émotion, rien de tel que des moteurs essence, comme c’est le cas ici. Quant à la boîte de vitesses, c’est la baguette du chef d’orchestre. Elle se doit d’étager idéalement la rage du moteur. Ces deux voitures présentent une boîte manuelle à 6 rapports et un moteur à 4 cylindres suralimenté par turbo.

Chez Mazda, la recette est reprise de l’ancienne 3 MPS. Ainsi, la nouvelle venue fait toujours appel au 2.3 l déjà vu sous le capot de bien des modèles (3 MPS, 6 MPS, CX-7,…) mais dans une version légèrement revue, pour moins de consommation et plus de caractère. Suralimenté, il impressionne par sa puissance (260 ch) et surtout, par son couple : 380 Nm à 3.000 tr/min !
Au démarrage, le bruit sourd du moteur évoque une certaine puissance contenue. Mais il suffit de donner quelques coups de gaz pour que l’enthousiasme retombe : si l’échappement a été revu pour une sonorité plus expressive, tout cela sonne fort banal ! Bon, voyons voir si ce n’est pas pour mieux cacher son jeu… En ville, le moteur se fait souple et docile, mais aiguillonnez-le vers une route dégagée et c’est là qu’il révèle son véritable caractère : au-delà de 2.500 tr/min, vous voilà projeté en arrière, le volant suffoque sous les vibrations du train avant et la 3 MPS est expédiée dans un souffle dévastateur vers l’avant ! Arrivé à 5.500 tr/min environ, la tempête se calme, vous changez de vitesse en un mouvement de poignet, clac, et c’est reparti de plus belle ! J’ai vu des propriétaires de Porsche Boxster époustouflés par « ma » petite berline rouge ! Quelle santé ! Dans l’effort, le moteur souffle dans une sonorité rauque, mais sans saveur… Bref, s’il ne chante pas, il pousse ! Quant à la boîte, ce n’est que du bonheur : débattements courts, étagement parfait, maniabilité excellente, ressenti au top, quel pied !

Pour résister aux assauts de cette Mazda survoltée, la Mégane RS propose un 2 litres de 250 chevaux et 340 Nm à 3.000 tr/min. Soit des valeurs un brin inférieures… Et sur la route ?
Plus rond, le moteur de la Mégane est aussi plus linéaire, poussant de plus en plus, notamment au-delà de la barre des 4.000 tr/min. Contrairement au moteur Mazda, il ne donne pas l’impression de s’essouffler et continue de pousser au-delà des 6.000 tr/min. Je vous l’accorde, vous ne gagnez plus grand-chose à ce régime… A noter qu’un avertisseur adaptable vous prévient du moment opportun pour changer de vitesses. La sonorité est rauque, chaleureuse et accompagnée du souffle rageur du turbo ! Bref, acoustiquement parlant, la mélodie est plus flatteuse ici ! Mais s’il chante mieux, il pousse moins. Clairement, la différence de puissance est perceptible et si la Mégane n’a pas à rougir de ses prestations, elle ne semble pas en mesure de défier la Mazda en ligne droite. La boîte, retravaillée, est également un brin moins agréable, de par sa commande un brin plus accrocheuse et aux débattements plus longs.

Avantage Mazda, pour ses performances explosives, et sa boîte d’enfer ! La Renault reste un ton en dessous, mais se rattrape avec sa sonorité plus sportive ! Toutefois, notez bien que les prestations sont très élevées dans les deux cas !

Tenue de route

D’une importance capitale sur une voiture de cette trempe, le comportement routier doit être le pendant idéal pour faire passer au sol toute la furie mécanique. Mais outre cette homogénéité, le sportif recherchera sans doute un brin de folie, comme un caractère joueur, un train avant particulièrement incisif et un train arrière stable ou primesautier, c’est selon ! Ce n’est pas tout de profiter d’une puissance élevée sous le pied, encore faut-il que tout ce petit monde n’engendre pas de saturation !

Et pour la Mazda, la première accélération soutenue ne met pas directement en confiance : en dépit de l’autobloquant, le volant est assailli par les réactions du train avant ! En clair, le volant tire de gauche et de droite sous l’effort et le train avant cherche désespérément sa route… Voilà qui ne met guère en confiance ! Sur petite route sinueuse, il faudra essentiellement se concentrer sur la pédale de droite : trop de gaz et les réactions deviennent brouillonnes au possible, ce qui nuit franchement à la précision. Bref, il faudra y aller en finesse… Précision et rigueur ne font donc pas partie du vocabulaire de cette turbulente nippone… Heureusement, le train arrière affiche une belle stabilité, ce qui permet de ne pas trop se préoccuper de son sort ! Néanmoins, sur autoroute allemande bien dégagée, on peut apprécier la stabilité de l’ensemble.

La Renault affiche une bien plus grande homogénéité, le châssis de notre version Cup étant réglé aux petits oignons ! La puissance, certes inférieure, du moteur passe sans bobo et le volant est un scalpel qui permet de trancher des trajectoires propres et précises ! Un vrai régal ! Quant aux freins, ils affichent une puissance impressionnante et sont doublés d’une endurance indestructible ! Confiants, les ingénieurs ont même poussé le vice jusqu’à proposer un ESP entièrement déconnectable. Rigoureuse, la Mégane RS suit sa trajectoire sans broncher, pour rebondir de virages en ligne droite sans jamais faillir. Pour y mettre un grain de folie, il conviendra de joyeusement et fermement la balancer en entrée de courbe, en usant et abusant de la technique de l’appel, contre-appel. La direction, assistée électriquement, profite d’une gestion revue et se fait nettement plus communicative et consistante !

Avantage Renault donc, si la Mazda enfume à peu près tout ce qui roule dès que la route est droite, la Renault repasse devant aussitôt le premier virage aperçu ! Traçant des trajectoires propres et nettes, la Française se distingue surtout de la Nipponne par sa rigueur. C’est que la Mazda est pénalisée par son train avant saturant sous la puissance dévastatrice du moteur !

A suivre…

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette.

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