Essais

Elégance étoilée

Une élégance toute germanique émane de ce nouveau coupé. Sur photos, il peut paraître massif, statutaire et anguleux. En vrai, on ne peut le nier, il ne déborde pas de fantaisie, ni même d’une originalité fracassante. Classique, ce coupé semble pourtant s’accommoder aussi bien d’une finition bourgeoise et voluptueuse que d’un ensemble plus sportif. Costard ou training, l’élégance est assurée… Et sur la route, il fait honneur à son étoile.
  • Piette François
  • 17 mars 2010
  • Mercedes-Benz
Avantages et inconvénients

      Présentation

      On le croit massif, limite lourdaud, et on découvre un coupé incroyablement fin. D’ailleurs, cette Classe E coupé est la voiture la plus aérodynamique jamais conçue, avec un Cd de 0,24 ! Un dessin efficace, élégant et classieux. Décidément, les traditions perdurent… Mais ne vous fiez pas à son nom : baptisée Classe E coupé, ce coupé repose, en fait, sur des dessous de Classe C, passablement bricolés pour l’occasion ! Une dénomination qui lui permettra pourtant de regarder de haut les BMW Série 3 Coupé et Audi A5, situées sur un segment inférieur… Du moins pour le marketing !

      Moteurs

      Deux motorisations sont ici passées en revue : 250 CDI et 350 CDI. La première définit un moteur diesel 4 cylindres de 2.2 l « seulement », mais d’une puissance de 204 chevaux et surtout, d’un couple miraculeux (pour la cylindrée) de 500 Nm ! Pour le relayer, Mercedes donne le choix entre une boîte manuelle et une unité automatique à 5 rapports. Y a pas photos : si votre budget le permet, foncez droit sur la boîte auto ! Certes, elle n’est plus toute jeune et ne compte que 5 rapports. Mais avec une telle disponibilité du moteur, qui s’en soucie vraiment ? La douceur de la boîte fait transiter en souplesse le couple camionesque du moteur. Mais titillez la pédale de droite et accrochez-vous ! Les ressources sont impressionnantes, le moteur affichant une allonge inédite, qui le fait passer pour bien plus gros qu’il n’est réellement ! Et comme la consommation reste incroyablement contenue, on se demande bien ce qu’il reste aux moteurs plus gros !

      Hé bien, c’est précisément ce que nous allons savoir, car la 350 CDI recourt à un V6 de 3 litres, de 231 chevaux et 540 Nm. Sur le papier, question performances, le gain est minime… Mais la note finale, les taxes et la consommation font exploser le budget face à la 250 CDI ! Alors, que lui reste-t-il, à ce gros moulin ? Tout diesel qu’il est, il séduit d’abord par son velouté et sa finesse de fonctionnement, propres à un 6 cylindres. La sonorité est également nettement plus agréable (le froufrou du V6, même gazolé, étant plus noble que le dougdoug de taxi de la 250 CDI…). Et on note également un fonctionnement plus raffiné, moins brutal. Quant à la boîte, il s’agit ici d’une 7G-Tronic à 7 rapports, plus moderne et encore plus raffinée que la boîte 5 de la 250 CDI. Le gain est sensible, mais pas indispensable, si vous voulez mon avis… En clair, l’agrément est supérieur, c’est très net, mais à vous de voir si cela suffit à justifier l’écart de prix…

      Comportement

      En bonne Mercedes qui se respecte, la Classe E coupé est une propulsion à moteur avant longitudinal. Mais comme tout produit à l’étoile moderne, l’armada technologique embarqué s’occupe également du châssis ! Ainsi, l’Agility Control (de série !) s’occupe d’adapter les suspensions en fonction des conditions. Un châssis sport est proposé en option et affuble le tableau de bord d’une touche « sport » supplémentaire. Direction plus directe, suspensions plus fermes, maintien de la caisse optimisé sont au programme. En clair, une Classe E coupé ainsi dotée se fait presque sportive et chatouille l’envie d’une conduite dynamique ! L’équilibre est superbe, le train avant bien mordant (surtout avec le 4 cylindres) et le train arrière, assez fidèle ! Mais attention aux débordements : avec le couple titanesque de ces deux moteurs, vous aurez vite fait d’exécuter quelques figures libres sur un asphalte détrempé ! Mais rassurez-vous, l’ESP veille au grain… Ce qui ne constitue pas une raison pour appuyer comme un sourd sur la pédale de droite ! Reste la direction, avec son sempiternel point flou autour du point zéro, une tradition bien Mercedes. Un défaut quasi estompé avec le pack sport !

      Tout comme la berline, le coupé présente tout naturellement un arsenal sécuritaire des plus impressionnants ! De l’Assistant Assist, qui prévient de tout risque d’assoupissement au volant, aux phares adaptatifs en passant par le système de reconnaissance des panneaux de signalisation routière, la Classe E coupé se mue en véritable mère protectrice pour ses occupants. Du moment que le conducteur ne se repose pas sur ces systèmes pour relâcher son attention…

      Confort

      Forcément, en bonne Mercedes, le confort est souverain ! Les longues distances ne sont qu’une formalité, avalées sur une pichenette du mollet droit. Vaisseau au long cours, la Classe E coupé amortit les irrégularités de manière « germanique », mais avec une certaine onctuosité. L’insonorisation est somptueuse et l’habitabilité est suffisante à l’avant ! Quoique les grands devront éviter le toit ouvrant, sous peine de se percuter le cuir chevelu. Forcément, à l’arrière, ça se ressert, coupé oblige, mais cela reste correct… Quant à l’accessibilité à ces mêmes places, disons qu’elle ne mérite aucun talent d’acrobate, les sièges avant s’avançant électriquement. Il conviendra juste de courber l’échine… Coffre spacieux, espaces de rangement bien étudiés et finition impeccable, le reste n’est que tradition…

      Budget et équipement

      De tradition, il en est encore question, lorsque l’on se penche sur les tarifs : 43.439 € pour une Classe E coupé 220 CDI (163 ou 170 ch). La 250 CDI est affichée à 47.553 € minimum et la 350 CDI, à 53.603 € ! Ouille… Quant à la boîte automatique, elle est de série sur le V6 et en option sur les 4 cylindres, à près de 2.300 € ! Si l’on zieute sur l’équipement de base de la E250 CDI, cela paraît honnête : capteurs de pluie et de lumière, volant multifonctions, sièges avant semi-électriques, régulateur de vitesse, intérieur cuir/tissu, climatisation automatique bizone, jantes alliage de 17 pouces,… Mais la liste d’options étant incomparablement longue, il est fort tentant de piocher dedans et… de se retrouver avec 15.000 € d’extras ! Un jeu d’enfant… Heureusement, à la revente, le modèle devrait garder la cote.

      La consommation ? Comptez 7,5 l/100 km avec la 250 CDI et… 2 litres de plus avec le V6 ! Avantage décisif à la victime du downsizing !

      Conclusion

      Conçue avec des composants existants et enrobés d’une robe flatteuse, la Classe E coupé possède pourtant une personnalité bien à part. Ses brillantes performances, elle les distille dans un écrin agréable et où il fait franchement bon vivre. Le confort côtoie le sport dans une étonnante harmonie. La technologie de pointe se paye toutefois fort cher : la note est très salée !
       

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Photos ©: François Piette. Source ©: Mercedes.

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