Dans le monde automobile actuel il n’y a que MG et Rover pour offrir une telle offre combinée. Rover pour le luxe et la volupté, MG pour la sportivité et la ténacité. Même si le groupe MG Rover doit encore lutter pour sa survie, il a eu le bon goût de renouveler sa gamme. Pas de profonds changements en apparence, juste quelques retouches esthétiques et de nouveaux équipements. Mais aussi l'opportunité d’inviter la presse et les clients potentiels à (re)découvrir la 75 et la ZT. L’occasion également de faire connaissance avec le nouvel emblème Rover, moins sophistiqué. À l’avant surtout Les principales retouches esthétiques extérieurs touchent surtout la face avant. La Rover 75 comme la MG ZT ont reçu un nouveau pare-chocs avec une grille intégrée et plus proéminente. La calandre est plus haute, de nouveaux blocs optiques ont fait leur apparition à l’avant et sur les côtés. Finis les phares ovoïdes, on a opté chez MG Rover pour un design, disons, « germanique ». Qu’à cela ne tienne, des drapeaux anglais sur les montants D de la 75 comme de la ZT montrent bien le sang qui coule dans leurs veines. La MG a droit, en plus, à un drapeau à damier. Le bouclier arrière n’a plus ses inserts chromés. On notera également de nouveaux choix de finition et de jantes. La MG a aussi ceci de particulier que l’arrière a reçu un béquet sur le coffre (berline) et un nouveau design rigide du pare-chocs arrière et du logement du tuyau d’échappement. Elle est un peu plus exubérante, certes, mais la ligne globale est fort similaire à celle de la Rover. Sur la route, par contre, les différences sont plus concrètes… Une 6e, please Nous avons essayé la même motorisation : le CDTi turbodiesel common rail 2.0 16V 4 cylindres en ligne de 131 chevaux (96 kW). Sur le papier les deux voitures ont les mêmes performances : 0 à 100 km/h en 11 secondes, vitesse de pointe de 193 km/h, consommation moyenne mixte de 5,8 litres au 100 km, couple de 260 Nm à 2000 tr/min, idem aussi pour les reprises (80 – 120 km/h en 5e en 12,2 secondes). Pourtant, sur la route, la sensation est bien différente. Tout d’abord la suspension plus ferme de la MG ZT permet une conduite plus efficace en mode sportif. On ressent mieux la route et les réactions de la caisse. On a aussi plus tendance à appuyer sur le champignon. Par contre, la suspension « confort » de la Rover 75 empêche toute conduite sportive sur route sinueuse. La voiture a tendance à entamer un mouvement de tangage lorsqu’elle est maltraitée. Pourtant, elles ont toutes les deux reçues des jambes McPherson avec ressorts hélicoïdaux, amortisseurs à gaz et barre antiroulis à l’avant, et, un essieu de type Z à ressorts hélicoïdaux et amortisseurs à gaz à l’arrière. C’est avant tout une question de réglage et de tarage. La difficulté de conduite dynamique avec la Rover 75 est aussi due au débattement du levier de changements de vitesse. Plus haut que celui de la MG, il impose un mouvement plus ample pour le passage des vitesses. D’où une conduite forcément plus cool. Avec la MG, par contre, allons-y gaiement, la boîte permet d’enchaîner les rapports sans perdre trop de temps. L’absence de cruise control impose même une vigilance continue sur le tachymètre. Avec la MG on a envie d’aller le plus vite possible alors que la suspension molle de la Rover fait oublier, sur ligne droite, que l’on roule déjà trop vite. En version essence, l’offre moteur de la MG est plus musclée. Car si la motorisation Diesel est conforme sur la 75 et sur la ZT avec un CDT de 116 ch et le CDTi de 131 ch, les moteurs de la MG roulant au Super sont plus affûtés que ceux de la Rover : plus puissants et plus vifs aussi. Pour nos CDTi, on aurait beaucoup aimé une sixième vitesse sur autoroute, sur l’une comme sur l’autre. Pour améliorer le niveau de bruit et voir l’aiguille du compte-tours redescendre un peu et ainsi économiser quelques gouttes de carburant. La MG nous prenait même 8 litres de moyenne vu qu’elle inspirait une conduite moins sage. En tout cas, les blocs moteurs profitent toujours de l’ancienne alliance que le groupe avait conclue avec BMW. Puisque toute la motorisation est Munichoise d’origine. Question d’ambiance Outre les réglages, la différence entre la Rover 75 et la MG ZT se situent aussi dans l’ambiance de l’habitacle. Les compteurs, déjà, sont plus « sophistiqués » sur la Rover avec leur fond crème. Pour la MG on a opté pour un design plus lumineux avec des chiffres noirs sur fond bleu (une fois les phares allumés). Les sièges à l’assise atypique sont confortables et correspondent à l’ambiance feutrée de l’une et sportive de l’autre. Même si le maintien latéral est perfectible. Le bac de rangement central est bien pratique, par contre les patins antiglisse des espaces de rangement de la console sont d’une finition bâclée, bien qu’efficaces. On peut aussi vanter les qualités routières des deux modèles malgré un léger sous-virage. Les freins à disques font ce qu’ils doivent, sans plus. Le coffre a un gabarit suffisant, on regrettera juste que la banquette arrière ne soit rabattable que d’un bloc. Cependant, les deux cousines ont montré un caractère fidèle à l’image que l’on se fait des deux blasons. Le flegme pour l’une, la diligence pour l’autre. Et lorsqu’on est à mi-chemin entre l’âge de la passion et l’âge de raison on a bien du mal à choisir entre le raffinement et la rage, entre la 75 et la ZT. Même si la Rover a de quoi séduire les plus jeunes qui veulent rouler distingué. Il faut débourser de 28.600 à 31.100 euros pour une Rover 75 CDTi, 27.650 € pour la MG ZT CDTi et 29.500 euros pour la MG ZT CDTi Plus. La 75 et la ZT existent aussi en version touring (break) pour environ 1650 euros de plus. © Olivier Duquesne P.-S. : La check-list reprend les cotations de la Rover 75. Globalement, la MG a les mêmes scores, sauf la boîte de vitesse avec un 7/10, les suspensions et le roulis, tenue de route qui obtiennent un 8/10. Donc aussi une meilleure moyenne.