Billet d'humeur : Une voiture n'est pas un iPad !

Il aura suffi au gourou du numérique, feu Steve Jobs, de lancer la mode des tablettes numériques, pour que le monde s’enflamme autour de ces merveilles de technologie… Au point de les voir aujourd’hui à bord de plus en plus de voitures. Et là, il y a comme un hic !

Théoriquement, c’est sympa…

Assis confortablement dans votre salon, au coin du feu, avec Médor à vos pieds, la tablette, c’est génial. D’un petit mouvement d’index, vous naviguez entre surf et boîte mail, en passant par une petite séance sur votre jeu favori. Tout cela, c’est magique, magnifique, tout ce que vous voulez. Le monde à portée de phalangette, c’est le pied lorsque vous n’avez rien d’autre à faire qu’à vous focaliser sur la tablette !

En voiture, c’est différent…

L’idée de base est sympa. Intégrer une tablette dans une voiture, c’est joli, ça fait technologique et ça donne un tas de possibilités d’utilisation. Mais voilà, en voiture, on est surtout concentré sur la route, à négocier ses virages, éviter l’imbécile de devant qui pile sur ses freins et l’andouille de gauche qui oublie les règles de priorité… Pourquoi ? Eh bien, peut-être parce que ces gros distraits sont justement occupés à régler leur tablette embarquée !

Et il faut bien avouer que ces tablettes se révèlent tout de suite nettement moins ergonomiques dans un véhicule en mouvement. Sur nos routes bien cabossées, vous avez déjà essayé de cliquer sur une petite icône en bas à droite ?

Expérience vécue à maintes reprises !

Je reviens justement d’une semaine avec la Peugeot 208 et autant vous le dire tout de go, j’ai adoré cette petite auto. Comportement routier fabuleux, petit volant qui tombe bien en mains, tout cela est parfait. Mais le problème, c’est justement cette tablette interactive. Fabuleuse en statique, épouvantable en mouvement ! Glisser précisément de son index sur l’ascenseur, trouver le bon menu… Toutes ces opérations sont quasi irréalisables en roulant.

Bien sûr, vous allez me dire qu’il faut régler le tout à l’arrêt, puis ne plus toucher à rien en roulant. Mouais… Arrêtons de jouer les hypocrites ! Pour ma part, je regrette la stéréo de ma vieille Citroën AX : un bouton de volume, deux boutons pour avancer et reculer, l’affaire est faite. Loin de moi l’idée de jouer les nostalgiques blasés, mais un peu de bon sens : un habitacle de voiture ne devrait pas ressembler à un écran de contrôle sorti d’un film de Stanley Kubrick ! Revenons-en aux gros boutons, aux commandes simplifiées et jetons ces gadgets irresponsables au feu ! Au volant, il s’agit surtout et avant tout de conduire et non de se distraire ! Et on s’étonne encore de la profusion de systèmes de sécurité freinant d’autorité la voiture ! Mille milliards de mille sabords, le monde est fou !