Modèle oublié : MGA Twin Cam, la plus noble des Anglaises ?

Au milieu des années 50, les amateurs assistent à une petite révolution à Abingdon, siège de la vénérable firme MG : la MG TF, héritière des TA « Midget » d’avant-guerre, se voit remplacée par un modèle bien plus moderne, la MGA. Un modèle qui connaitra d’ailleurs une version plus proche de la compétition que de la route !

  • Christiaens  Jean-Francois Christiaens Jean-Francois
  • 27 juillet 2018
  • Divers

Dévoilée en septembre 1955 au salon de Francfort, la MGA séduisait les foules par son allure remarquable : oubliée l’attitude guindée et un peu gauche des précédents modèles, la MGA affiche des rondeurs de son temps, avec des lignes fuyantes et surbaissées qui font se retourner les têtes. Du côté des dessous, on ne remarque rien de bien révolutionnaire si ce n’est une précise direction par crémaillère.

Trop peu de puissance ? Une solution magnifique !

Si la voiture a rapidement séduit la presse et les premiers clients pour sa facilité d’utilisation et son homogénéité, elle a également déçu ceux qui voyaient en elle une vraie sportive. Son petit moteur culbuté à 4 cylindres de 1,5 litre ne délivrait en effet que 68 chevaux. Une puissance bien maigre et qui n’arrivait même pas à emmener l’embarcation à 160 km/h ! Face aux rageuses Triumph TR2 et autres Austin Healey 100/4, la petite MG faisait donc figure de « voiture de coiffeur ».

La solution ? Elle fût dévoilée dès 1958 ! Un réalésage à 1,6 l, une culasse alu à double arbres à cames en tête (d’où le nom « Twin Cam ») et 4 freins à disques plus tard, la MGA se muait de paisible petit cabriolet en véritable sportive destinée à la piste ! Les 109 chevaux promettaient de toutes autres performances, avec une vitesse de pointe relevée à plus de 180 km/h. Cette fois, les reines de la catégorie étaient oubliées et la petite MG se permettait même de taquiner les matadors du marché !

Un moteur bien fragile

Hélas, la mise au point un peu hâtive et la sophistication technique ont rapidement causé quelques problèmes : le moteur chauffait, brûlait beaucoup d’huile et l’essence de l’époque n’était pas adaptée à son haut taux de compression. De détonations en surchauffes, en passant par quelques bielles coulées, les premiers clients (et donc le service garantie de l’usine) ont rapidement essuyé les plâtres de cette mécanique trop évoluée. MG a revu le taux de compression à la baisse (avec une perte de quelques chevaux à la clé), mais cela n’était pas suffisant : la voiture était toujours délicate et sa réputation de piège de cristal était établie…

2 ans de production

En avril 1960, le rideau tombe et la version Twin Cam est supprimée. MG se contera alors de versions plus poussées de son moteur culbuté pour redonner du pep à la MGA. La Twin Cam est donc passée tel un éclair dans le paysage automobile, n’ayant été produite qu’à un peu plus de 2.000 exemplaires, roadsters et coupés confondus.

Aujourd’hui

Si les MGA sont très courantes dans les annonces, les versions Twin Cam sont nettement plus rares. Toutefois, et à la condition de regarder du côté des annonces internationales, il n’est pas trop compliqué de trouver un bel exemplaire à la vente. Comptez environ 50.000 € pour une voiture en très bel état. Une belle affaire ? Oui, si l’on considère la rareté et le pedigree du modèle…

Mais sachez qu’à l’entretien, la Twin Cam n’a rien à voir avec les autres MGA et elle vous fera payer cher sa sophistication technique. Même les spécialistes en voitures anglaises sont toujours un peu effrayés par ce modèle compliqué. Notez cependant que quelques spécialistes du modèle existent et que ces derniers ont développé des solutions pour fiabiliser la mécanique. Bon à savoir : le tendeur de la chaîne de distribution doit être vérifié à chaque vidange, soit au minimum tous les ans ou… tous les 3.000 km !

MG

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Christiaens  Jean-Francois
À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar. Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?

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