Modèle oublié : Rolls-Royce Camargue, le mieux est l’ennemi du bien

Au début des années 70, Rolls-Royce veut lancer un nouveau modèle sur le marché : ce coupé sera, en toute simplicité, la voiture la plus chère au monde ! Pour mettre toutes les chances de son côté, le constructeur fait appel à un carrossier extérieur pour la première fois depuis la Seconde Guerre Mondiale. Et ce carrossier n’est pas un débutant : il s’agissait du grand Pininfarina !

  • Christiaens  Jean-Francois Christiaens Jean-Francois
  • 14 août 2018
  • Divers

Avec l’un des plus talentueux designers au pinceau, le badge le plus prestigieux au monde sur la calandre et un équipement au sommet de la technologie (première voiture au monde à être dotée de la climatisation automatique), la Camargue avait toutes les cartes en main pour devenir l’une des voitures les plus désirables de tous les temps…

Manque d’inspiration ?

Hélas, le grand maître transalpin n’était manifestement pas très inspiré lorsqu’il a tracé les lignes de cette voiture : profil pataud, poupe fade et face avant dénuée de toute finesse. Tout cela ne respire ni l’élégance, ni la volupté… Curieusement, la voiture ne profitera pas de grandes évolutions durant ses onze années de carrière (1975-1986). Quelque 531 exemplaires seront produits durant ce laps de temps. Heureusement, il y a l’habitacle ! Et là, les passagers se retrouvent dans un cocon unique, tendu de cuir profond et de bois précieux, et à l’équipement pléthorique pour l’époque.

Mécanique connue…

Bien plus chère qu’une Ferrari, la Camargue ne pouvait évidemment rivaliser avec cette dernière en matière de performances. Son V8 de 6,75 l était annoncé comme ayant une puissance « suffisante ». Traduisez : environ 220 chevaux, transitant tous sur les roues arrière via une boîte automatique à 3 rapports. Les 2,3 tonnes de l’engin étaient donc propulsées avec un certain allant, mais une petite compacte turbo diesel actuelle ne fera qu’une bouchée de ce carrosse de 5,17 mètres de long !

Aujourd’hui

Pour environ 65.000 €, vous devriez trouver une Camargue en bel état. Un modèle parfait s’échangera contre près de 100.000 €. Sachez toutefois que le modèle, en dépit d’une valeur somme toute très faible pour un modèle de ce calibre, reste peu demandé. La faute à son esthétique polarisante ?

Il reste évidemment la question de l’entretien et, vous l’aurez compris, ce dernier est à la hauteur des événements ! Vérifiez donc que tout fonctionne parfaitement (ce qui peut prendre du temps vu l’équipement) et que le système hydraulique du correcteur d’assiette a été récemment revu. La mécanique et la transmission sont quasiment à l’épreuve des balles… Si l’entretien a été réalisé dans les règles ! Enfin, la réfection des boiseries et du cuir coûtent une fortune ! Vous voilà averti…

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Christiaens  Jean-Francois
À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar. Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?

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