1. Quelles sont les parties qui sont impliquées ?
Tous les grands
constructeurs automobiles allemands : Volkswagen, Audi, BMW, Daimler
(Mercedes) et Porsche. C’est Volkswagen lui-même qui aurait lâché la bombe et
qui aurait fourni des informations l’été dernier à l'autorité allemande de la
concurrence. Daimler aurait également fait une déclaration similaire, à en
croire Der Spiegel qui affirme que l'enquête est sur la bonne voie.
2. Qu'est-ce qu'ils ont fait de mal ?
Depuis les années 90, les
constructeurs se consultent régulièrement pour conclure des accords mutuels sur
la technologie, les prix et les fournisseurs de certaines pièces, allant des
composants pour les capotes des cabriolets aux technologies traitant l'oxyde d’azote.
Der Spiegel affirme que
les fabricants auraient convenu entre eux de la taille des réservoirs d’AdBlue.
Ce mélange convertit les oxydes d'azote nocifs en eau et en azote inoffensif. Selon
le quotidien allemand, un réservoir trop petit induirait que la quantité
d'AdBlue serait insuffisante pour un fonctionnement correct.
3. Pourquoi ces accords sont-ils interdits ?
Lorsque les fabricants
font des accords mutuels stricts en matière de prix ou de fournisseurs,
excluant ainsi d'autres fournisseurs et compliquant la vie des producteurs
concurrents, ceux-ci manquent de nombreuses opportunités et donc, des revenus. Cette
pratique est interdite dans l'Union européenne et dans de nombreux pays.
4. Quelles sont les conséquences?
L'autorité allemande de
la concurrence, le Bundeskartellamt, enquête maintenant sur ses rendez-vous
entre constructeurs. Il déterminera donc s'il y a effectivement eu une entente.
La Commission Européenne enquête également. Les sanctions éventuelles risquent
d’être sévères. Volkswagen et Daimler espèrent en revanche une condamnation
moins sévère des autorités allemandes, ayant fourni des informations à
celles-ci.
Entre-temps, l’image des
constructeurs en prend un sérieux coup : l’affaire du Dieselgate de 2015 est
toujours dans les esprits et voilà qu’une nouvelle enquête se profile. L’industrie
automobile allemande est capitale pour l’économie allemande et une mauvaise
réputation a besoin de beaucoup de temps pour être guérie. La cote des
constructeurs en bourse a d’ailleurs dégringolé ces derniers jours.
Selon Der Spiegel, les
moteurs diesel sont à nouveau dans de sales draps. L’hebdomadaire et d’autres
médias suggèrent que ces discussions autour de l’AdBlue concernent à nouveau
les moteurs diesel, mais la justice allemande et la Commission Européenne s’abstienne
de toute spéculation. Les soupçons publiés par Der Spiegel n’ont donc pas encore
été confirmés par une partie ou par les autorités. L’enquête va donc d’abord
concerner une éventuelle entente entre les constructeurs. Cette enquête prendra
à n’en pas douter, un temps certain.
5. Comment réagissent les parties ?
Pour le moment, BMW est
le seul constructeur à avoir divulgué une déclaration officielle. La marque
rappelle que tous ses modèles satisfont aux règles en vigueur. La seule
discussion qu’il y aurait eu entre constructeurs, selon BMW, concerne l’installation
d’une infrastructure AdBlue en Europe.
Le groupe Volkswagen, qui
comprend également Audi et Porsche, tient cette semaine un conseil
extraordinaire pour éclaircir la question. Daimler se serait retiré des
discussions il y a des années et ses employés sont formés au droit de la
concurrence, après qu’un premier cas d’entente soit survenu dans sa division
camion.