Tesla vient de présenter son Cybertruck, dont le seul nom
suggère qu'il diffère radicalement du reste du marché. Par où commencer ?
Plutôt qu’un châssis en échelle ou une carrosserie autoportante, Tesla utilise
ce qu'il appelle lui-même un exosquelette : à l'exception des portes, tous les
panneaux de carrosserie sont des éléments structurels. Voilà qui explique
l'aspect inhabituel et particulièrement anguleux de la chose...
Pour ce faire, il a fallu utiliser un tout nouveau type
d'acier, exceptionnellement résistant. Franz von Holzhausen, le concepteur en
chef de Tesla, en a fait la démonstration en frappant d'abord la porte d'un
pick-up traditionnel avec une masse. Cette porte fût bien entendu, fortement
bosselée. Il a ensuite exécuté la même manœuvre sur le Cybertruck, où le
marteau a rebondi sans faire une seule égratignure. Les vitres devraient aussi
être très solides, mais la démonstration a mal tourné : Franz von Holzhausen a
lancé fort une lourde balle en métal sur la vitre, ce qui a laissé un coup.
Toutefois, sur une vitre de voiture classique, la balle aurait tout simplement
traversé la vitre ! Cela n’a pas empêché le PDG Elon Musk, de lâcher un « Oh
my f*** God »…
Six sièges, benne
géante
Tout comme le Land Rover Defender, le Cybertruck affiche six
places avec un siège rabattable entre les deux sièges avant. La benne de 198
centimètres de long, que Tesla appelle lui-même "The Vault" (le
coffre-fort) parce qu'il est impénétrable, offre une capacité de 2.830 litres.
Tesla a conçu des accessoires pour y dormir (une tente pliante) ou pour
cuisiner (une kitchenette qui disparaît dans le pare-chocs arrière).
L'intérieur est bien dans la tradition de la marque, à savoir extrêmement
minimaliste, avec un grand écran central pour tout commander et un volant carré.
Jusqu'à 800
kilomètres
Il y aura trois versions du Cybertruck : une avec un moteur,
une avec deux moteurs et une version à trois moteurs. Le premier est une
propulsion avec une autonomie de 400 kilomètres selon le cycle américain EPA, encore
plus strict que notre cycle WLTP et qui s'avère généralement très réaliste. Dans
cette configuration, il passe de 0 à 100 km/h en 6,5 secondes et peut tracter
jusqu'à 3,4 tonnes, ce qui représente la valeur la plus élevée de tous les
pick-up de son segment (Ford Ranger ou Mitsubishi L200). La version bimoteur
(quatre roues motrices) parcourt plus de 500 kilomètres, accélère de 0 à 100
km/h en 4,5 secondes et tracte 4,5 tonnes. Mais la version la plus folle de
toutes est bien sûr celle avec trois moteurs (un à l'avant et deux à l'arrière
: un par roue), ce qui permet une répartition vectorielle du couple. Il peut
atteindre une distance de 800 kilomètres en une seule charge, abattre le 0 à
100 km/h en 2,9 secondes et donner une leçon à une Lamborghini Aventador. Pour
cette version, Tesla promet une capacité de remorquage de 6.350 kilos.
Quad électrique
Lors de la présentation, Tesla a également dévoilé un quad
électrique, qui s'intègre parfaitement dans la benne du Cybertruck et qui peut
être rechargé à l'aide de l'une des prises 220V. Les angles d’attaque et de fuite
(respectivement 35 et 28 degrés) sont meilleurs que tous les pick-up du marché
et même comparables à ceux des tout-terrain les plus compétents. De plus,
chaque version est équipée de série d’une suspension pneumatique à garde au sol
variable, les ressorts s'affaissant à l'arrière pour faciliter le chargement.
Moins de 40.000
dollars
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cet engin n’est
pas hors de prix ! Tesla promet un prix de base 39 900 dollars (36 000 € aujourd’hui)
pour la version monomoteur. Pour l’Europe, il faut rajouter les taxes et autres
frais de douane, ce qui donnera un peu moins de 50.000 euros... Soit, le
même prix qu’un Ford Ranger Raptor, qui semble petit joueur face au Cybertruck
et qui n'a pas de suspension pneumatique ou de pilotage automatique (de série
sur toutes les Tesla) et dont la capacité de remorquage est d'une tonne
inférieure.
La version bimoteur, qui laisse sur place une Porsche Cayman
GT4, coûtera 49.900 $ (45 000 €). Enfin, l’invraisemblable version trimoteur nécessite
un investissement de 69.900 $ (63 130 €). Son autonomie de 800 kilomètres est
même supérieure à celle des concurrents diesel. Tesla promet que le Cybertruck sera
sur le marché "fin 2021", nous l'attendons donc à l'été 2022 chez
nous.