VW Coccinelle : la Choupetta !

  • Piette François
  • 03 décembre 2004
Pendant plus de 60 ans, son bourdonnement caractéristique la démarquait de l’offre automobile. La Cox c’est aussi un look amusant, un moteur à l’arrière et une odeur ! Cet effluve était la résultante du fumet d’air du chauffage. Produit dans les boîtes à chauffage du moteur et soufflé par les diffuseurs des marchepieds, ce flux d'air chaud faisait partie intégrante de la personnalité de la Coccinelle comme un parfum de marque peut l'être d'une femme aimée. Cette petite brise souvent à peine tiède quand on roulait au ralenti était considérée comme un privilège au début de la carrière de la bête à Bon Dieu - un véritable luxe à une époque où les autres automobiles étaient souvent dépourvues d'un chauffage ! L’histoire de cette petite bête commence dans une période trouble de l’histoire allemande en pleine montée du nazisme. Ferdinand Porsche rédige, le 17 janvier 1934, son « Exposé concernant la construction d'une voiture populaire allemande » en réponse à un appel d'offre de l'État qui demande une voiture populaire, une automobile à part entière et fiable mais de construction légère par rapport aux autres. Elle devait être capable de transporter quatre personnes, d'atteindre une vitesse de 100 km/h et de gravir des pentes de 30 pour cent. Le prototype d’octobre 1935 roule par ses propres moyens et remporte la palme. Son architecture introduisait une série de nouveautés dans le secteur de la construction automobile : le châssis s'articulait autour de roues à guidage indépendant, d'une suspension à barre de torsion et d'amortisseurs à friction. Bien qu'il n'existât pas encore de freins hydrauliques, un dispositif d'amplification de freinage avait été imaginé par le biais d'un levier de commande agissant sur le système de freinage à câbles. Pour sa part, la suspension souple, sur caoutchouc, du moteur représentait un progrès notable en mécanique automobile tant elle filtrait les vibrations. Enfin, les moteurs refroidis par air, à deux ou à quatre temps, interchangeables dans le programme expérimental, développaient une puissance de 22,5 CV. Après une phase d’essais intensifs, notamment en endurance, Ferdinand Porsche et son équipe finirent par opter pour un moteur boxer à quatre cylindres à 4 temps. Quelques centaines de véhicules civils seront construits avant la guerre. Usine sauvegardée En août 1955, le Major Ivan Hirst, de l’armée britannique, occupe la Basse-Saxe où se trouve une usine relativement préservée. En principe vouée à la destruction, elle sera sauvée sur l’insistance de Ivan Hirst prétextant que la population civile a besoin de voitures pour relancer la vie économique et la reconstruction du pays. En décembre 1945, 55 voitures sont construites, gage de sérieux pour une commande de 20.000 autres passée par les autorités militaires. En 1946, elles sont déjà 10.000 à être produites. Après quelques arrêts de production, liés à la pénurie de charbon, l’aventure continue et la première Coccinelle exportée l’est en 1947. Les frères Pon deviennent importateurs généraux de Volkswagen pour les Pays-Bas et reçoivent une première livraison de 56 berlines Coccinelle. Un an plus tard, l'exportation s'étend d'abord à la Belgique (d’Ieteren), puis au Danemark, au Luxembourg et à la Suisse. Mais l’autre pays de la Cox c’est le Mexique. Les premières « voitures du peuple » arriveront le 8 janvier 1949 sur le continent américain à New York lors de l’exposition industrielle allemande. Elle séduira même Disney qui en fera l’héroïne de ses films dédiés à Herbie (Choupette). Un succès international... Le Mexique produira des Coccinelles dès 1954, notamment dans l’usine de Puebla à partir de 1967, jusqu’en juillet 2003. L’usine bruxelloise produira aussi des Coccinelles, notamment pour répondre aux besoins de la demande européenne, entre 1954 et 1975. Au total VW en construira plus de 21 millions (21.529.464) pendant plus de 60 ans… Un record absolu ! On y inclus également les versions cabriolets qui ont été produits à différents moments de son histoire entre 1948 et 1979. Des sensations uniques Heinrich Nordhoff, lorsqu’il reprend la direction de l’usine Volkswagen, en octobre 1948, ne mâche pas ses mots : « La Coccinelle », dit-il, « a autant de défauts qu'un chien a de puces. » Voilà pourquoi elle sera en perpétuelle amélioration. Mais la Cox a toujours su garder son âme qui se résume en deux spécificités : bourdonnement et bouquet de parfums. Le moteur de la petite titine bourdonne, vibre, chante, tout en étant émaillé des pulsations rassurantes de la soufflerie. Ce bloc avait aussi une particularité digne du génie de Ferdinand Porsche : il était refroidi par air. Et comme le disait une publicité des Sixties : l’air ne gèle pas, l’air ne bout pas. Le premier moteur prévu pour le production en série était un quatre cylindres boxer à 4 temps de 985 cm³ développant 24 chevaux. Plus tard la cylindrée sera portée à 1192 cm³. Dès lors, la Cox développe 34 ch de quoi faire un sprint pour passer de 0 à 100 km/h en 35 secondes. La cylindrée suivra l’évolution de la technologie pour finalement passer à 1,6 litres. À partir de 1945, la Coccinelle fait l'objet presque chaque année de retouches de la carrosserie. La Volkswagen des débuts se caractérise par sa plate-forme largement autoportante mais cependant dissociable de la caisse, par son moteur du type boxer monté à l'arrière dans le sens longitudinal, par son refroidissement à air et par son train arrière moteur. Bien que la Coccinelle ait conservé sa forme originale au fil des ans, elle n'en a pas moins réagi aux grandes évolutions sociales et techniques par des retouches mineures du design extérieur et intérieur. Pendant les presque six décennies qui séparent la Coccinelle binocle des débuts et la Coccinelle mexicaine du XXIe siècle, le modèle a fait l'objet de très nombreuses modifications. Mais toujours Choupette a su se faire petite pour se faufiler et offrir une intimité particulière liée à son étroitesse et à son étanchéité. Et puis il a cette inimitable ambiance musicale du moteur et l’atmosphère olfactif généré par un air chargé d'odeurs de mécanique et du parfum des tapis de sol chauds. Des sensations uniques... qu'on ne retrouve plus sur la New Beetle, descendante de cette merveilleuse voiture. © Olivier Duquesne

Source : Volkswagen

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