Essais

la dolce vita

Les Spider ont toujours eu une place un peu à part dans la gamme Alfa Romeo. Loin d’être parfaits, leur personnalité si attachante les a rendus incontournables aux yeux des amateurs de conduite en plein air. Animés par des mécaniques rageuses sous une robe suggestive, ils mettaient tous les sens en éveil… Héritier d’une telle lignée, la nouvelle venue a donc fort à faire… Pour ce qui est de la robe, avec Pininfarina au pinceau, l’objectif est largement atteint…
  • Piette François
  • 12 février 2007
  • Alfa Romeo
Avantages et inconvénients
      Présentation générale Basée sur la Brera, qui est elle-même basée sur la plate forme – raccourcie – de la 159, ce Spider présente une ligne des plus aguichantes. Avec sa malle de coffre sculptée, ses ailes rebondies, sa face avant agressive dotée de deux rampes de trois phares, ce Spider attire immanquablement les regards. Une pure réussite ! Quelque soit l’angle sous lequel on le contemple, on ne peut que tomber sous le charme… Sportivité en perte de vitesse Avec une telle ligne, on ne peut qu’en attendre des performances rageuses… Et bien, les espoirs risquent d’être déçus ! Sous le capot se cache un moteur… GM ! A quatre cylindres, d’une cylindrée de 2,2 litres et développant 185 chevaux à 6.500 tr/min et 230 Nm à 4.500 tr/min. Il a beau être prometteur sur le papier, à l’usage, on ne retrouve pas le caractère des mécaniques Alfa d’antan. Aseptisé par la masse conséquente (plus d’une tonne et demie à vide), le moteur se révèle désespérément linéaire, poussant de manière constante sur toute la plage de régimes. Il a au moins le mérite de monter jusque 7.000 tr/min, sans toutefois y grimper avec une rage débordante. De plus, sa tendance à avaler de la Super 95 plus que de raison, n’incite pas vraiment à jouer avec la pédale de droite ! 12,7 litres de moyenne, en conduite normale et en évitant les bouchons, c’est définitivement beaucoup trop ! Si son caractère n’est donc pas vraiment dans la lignée, avec une puissance qui ne se retrouve pas dans le bas du dos, il ne lui reste plus que la chanson pour faire illusion… Ce qu’il fait avec une voix agréable et roucoulante à souhait ! Ouf, l’honneur est – en partie – sauf ! La boîte manuelle à 6 rapports qui lui est obligatoirement accolée est, en revanche, exempte de toute critique. Suffisamment ferme et consistante dans la main, elle se manie très aisément. De plus, son étagement est parfait, laissant bien le moteur dans les tours dans les moments « chauds ». Rigidité à revoir Tradition des Spider Alfa : une rigidité plus que moyenne… Et la nouvelle venue ne fait pas exception, se tordant plus que de raison sur les inégalités. Il ne faut néanmoins pas tout jeter en bloc, le comportement reste sain et amusant. Sans toutefois révéler la vivacité de ses grand-mères, qui étaient des propulsions. La masse y est – encore – pour quelque chose… Sous-vireuse à la limite, elle est très facile à manier rapidement. La direction est directe et précise mais elle engage de temps à autre dans les ornières de la route. Cela est sans doute dû aux jantes de 18 pouces optionnelles de notre monture d’essai. Bref, il s’agit plus d’un cabriolet fait pour le cruising le long des plages que pour l’attaque, couteau entre les dents, sur un col de montagne… Le ramage de cette Alfa n’est donc pas entièrement à la hauteur de son plumage affriolant. Finition en retrait Vieille coutume chez Alfa Romeo que cette finition défaillante. Plastiques bon marché, alignements inconstants, vis de fixation lâches, il s’agit là d’un univers connu pour le tiffosi. Qu’il acceptera bien volontiers d’ailleurs, le caractère étant souvent forgé sur les imperfections. Reste que ce sifflement aérodynamique, dû à une vitre ne s’alignant pas parfaitement sur son joint, peut devenir gênant à la longue. La capote ne peut s’abaisser qu’une fois à l’arrêt complet et nécessite une pression constante sur le bouton ad-hoc. Pour s’escamoter complètement, elle requiert 27 secondes, ce qui est plus que ce que demande la concurrence pour la même opération. Confortable, le Spider l’est grâce à son habitabilité généreuse et à sa suspension conciliante. A ce sujet, autant oublier les jantes de 18 pouces. Non contentes de suivre avec application les rayures longitudinales, elles assèchent le confort. Reste le look, évidemment… La climatisation automatique fonctionne parfaitement, elle nous a d’ailleurs permis de rouler capote baissée, en plein mois de février. Certes, le réchauffement climatique y est pour quelque chose, mais les sièges chauffants, ainsi que l’excellent chauffage également. Le peu de turbulences constaté en conduite décapotée aide aussi au confort climatique. Enfin, si la position de conduite est bonne, elle fait trop penser à celle d’une berline. La filiation avec la 159 est on ne peut plus claire. La fonctionnalité, en revanche, n’est pas celle d’une familiale : le coffre est exigu et ne contiendra que 253 litres de bagages. Troppo caro Pas donnée ! C’est la première qualification qui traverse l’esprit lorsque l’on jette un œil aux tarifs… Vendue à 33.400 € en version de base, il faudra encore rajouter 1.900 € pour bénéficier de la version « Exclusive », mieux équipée, mais pas autant que l’on aurait pu l’espérer. Pour le cuir, comptez 1.750 € supplémentaires, la peinture métallisée 650 € et 600 € pour les phares au xénon. La concurrence s’appelle principalement BMW Z4, vendue avec un quatre cylindres de 2 litres de 150 chevaux pour 30.850 €. Certes, les Bavarois sont rarement plus généreux en équipements que les italiens, mais la différence de prix est tout de même conséquente. La Mazda MX5, maintenant également disponible avec un toit en dur, est proposée avec un moteur de 2 litres de 160 chevaux dès 24.999 €… Moins puissantes, ces deux concurrentes sont aussi plus légères… et possèdent des roues arrière motrices ! Conclusion La perte de sportivité affichée par cette mouture face à ses aïeules risque d’en décevoir plus d’un, notamment parmi les aficionados de la marque. Des défauts, elle en a, beaucoup même, son plus grave étant sans doute de manquer de caractère moteur, ce qui tranche avec la réputation du motoriste. Un moteur GM, même retravaillé par les sorciers transalpins, ne peut contenir une âme latine dans ses entrailles. Il reste le coup de crayon de Pininfarina, superbe, et une ambiance intérieure toute latine. Des arguments chocs pour qui cherche une personnalité esthétique unique…

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Photos ©: Lionel Hermans, François Piette. Source ©: Alfa Romeo.

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