Une envie d’escapade ?

Tout est dans le plastique

Donner un look d’aventurier à une berline classique ? Rien de plus simple. Surélevez le tout, mais pas trop, histoire de conserver un esprit dynamique, c’est à la mode, et ne lésinez surtout pas sur les extensions en plastique. En clair, celles-ci doivent parcourir la voiture sur tout le périmètre ! Audi a fignolé les détails en rajoutant un effet diffuseur à l’arrière et une calandre franchement menaçante. Les rails de toit blinquants et les jantes larges sont là pour donner un effet chic. Et ça marche ! Quel que soit l’angle sur lequel le regard se pose, impossible de la confondre avec une « banale » A4 de série. Et ces petites touches bien placées ajoutent un côté exclusif tout à fait pertinent sur une voiture aussi massivement produite ! Même la sportivité visuelle semble en hausse ! Que demande le peuple ?

Equilibre de propulsion ?

Forcément, cette A4 Allroad se dote en série de la transmission intégrale Quattro. Chez Audi, le ramage se doit de suivre un plumage aussi explicite. Mais contrairement au passé, où l’équilibre était total entre les deux trains roulant, ce sont les roues arrière qui sont favorisées, avec 60 % du couple qui y est envoyé. Une valeur qui peut varier selon les conditions et aller jusqu’à 85% pour les roues arrière, contre 65 pour les roues avant. Une preuve supplémentaire qu’Audi soigne l’agilité de ses modèles. Quitte à recourir à un équilibre plus proche de la propulsion que de la tradition. Et de se rapprocher de ce fait, de son grand rival de Munich, BMW !

3 moteurs et c’est tout ! Pour l’instant…

Si Audi a pour habitude de proposer une vaste palette de motorisations, cette fois-ci, c’est plutôt restreint ! En essence, c’est le 2.0 TFSI, ou rien du tout ! Donnant 211 chevaux, ce moteur, qui équipe par ailleurs la Golf GTI, est loin d’être un mauvais choix, silence, souplesse et large plage d’utilisation caractérisant son fonctionnement. En diesel, l’accès se fait via le 2.0 TDI, avec 163 ou, pour ceux qui n’ont pas peur des taxes de mise en circulation assassines, 170 chevaux. Le V6 TDI cube quant à lui 3 litres et affiche une force sereine. C’est d’ailleurs lui qui équipait notre modèle d’essai. A savourer via une boîte manuelle à 6 rapports ou, c’est nouveau et c’est tout beau, une boîte S-Tronic (comprenez, à double embrayage) à 7 rapports.

Sur la route, les performances sont naturellement au rendez-vous, tout comme l’agrément. Les 240 chevaux et 500 Nm (à 1.500 tr/min !) sont bien présents et il suffit d’une inflexion du pied droit pour se dégager spontanément du reste de la circulation. Velouté et onctueux, il affiche des ressources d’autant plus inépuisables qu’elles sont exploitées via une boîte superbe. Avec ses 7 rapports ultrarapides, la S-Tronic est sans doute l’une des meilleures boîtes du moment ! A savourer sans modération, sur tous les modes, surtout le normal !

Sécurité tout temps

En bonne Audi Quattro, l’A4 Allroad affiche un comportement routier des plus sécurisants. Motricité et adhérence sont naturellement au rendez-vous, ce qui permet au V6 de s’exprimer sans contrainte. Face à une version Avant Quattro classique, le châssis surélevé entraîne une très subtile détérioration de l’agilité. Anecdotique. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est l’impression de sécurité et de facilité qui se dégage de ce modèle. D’autant que le freinage est à l’avenant. En revanche, la nouvelle direction adaptative me paraît moins convaincante que la précédente, classique et sans fioriture. Question de ressenti et de consistance. Parfois, le mieux est l’ennemi du bien… Enfin, et c’est suffisamment rare que pour être souligné, la position de conduite est irréprochable ! Même pour les gabarits les plus improbables !

Confort

En bon produit premium, la place à l’arrière aurait pu être plus généreuse et l’accès, simplifié. Quelques espaces de rangement supplémentaires auraient également été les bienvenus, mais là, je chipote. En bonne berline allemande, l’insonorisation est superbe… Et la finition l’est tout autant ! On peut la retourner dans tous les sens (bonne chance, ça pèse son petit pesant de cacahuètes…), cette Audi respecte bien la tradition de la marque ! Ergonomie, facilité d’utilisation du système MMI, impression de qualité et présentation high-tech, il fait bon vivre dans cette Audi ! Bon d’accord, l’ambiance est sérieuse. Non pas austère, mais pas très chaleureuse ! Le confort de suspension est très bon et les nombreuses routes bosselées que compte le réseau belge sont avalées sans autre forme de procès. On sent que l’on se déplace en voiture et non sur un tapis volant mais jamais le confort ne devient cassant.

Comme d’habitude

Forcément, vous vous en doutez, je vous refais le coup du « c’est tout de même cher »… Avec son V6 diesel et sa boîte S-Tronic, une A4 Allroad se négocie à partir de 46.875 €. Outch… Rajoutez les options et on grimpe facilement à plus de 60.000 €… Big outch… Comme à l’habitude, l’équipement aurait pu être plus complet, surtout à ce niveau de prix. Mais on a déjà vu bien pire… Pour ceux qui ont le portefeuille plus léger, sachez qu’une version 170 ch est déjà disponible à 39.375 €.

La consommation est assez contenue, compte tenu des performances : entre 9,5 l/100 km. Audi annonce des émissions de CO2 de 189 g/km.

Conclusion

Sur papier, la mutation semble assez simple. Pourtant, elle réussit à renforcer l’attrait de cette A4. N’y voyez évidemment pas un baroudeur fini mais un produit permettant à l’occasion, de s’échapper des sentiers banalement battus et surtout, de se distinguer de l’A4 du voisin. Le V6 diesel est superbe, présent à tout moment et la boîte S-Tronic, un vrai régal. Mais la note est franchement trop salée. Autant se rabattre sur le 2.0 TDI, certes moins onctueux, mais malgré tout très efficace.