Audi A4: Rien ne change? Si, tout, ou presque!

Le constructeur allemand n'a pourtant pas toujours fait preuve d'autant de frilosité par le passé, mais il semble loin, le temps où une nouvelle génération d'Audi rompait esthétiquement avec le modèle qui la précédait. Certains s'en réjouissent, d'autres le regrettent, choisissez votre camp, ça fait les choux gras des forumeurs!

Plus sérieusement, sous une robe très discrètement retouchée se cache une voiture nouvelle à plus de 90%, à commencer par la nouvelle plateforme modulable MLB Evolution sur laquelle elle est bâtie, une plateforme récemment inaugurée sur le tout nouveau Q7.

La filiation n'est pas anodine, car L'A4 propose du coup une foultitude de technologies embarquées inédites à ce niveau de gamme.

De l'histoire ancienne

Modèle sans doute le plus important de la gamme Audi, l'A4, née Audi 80 en 1972, en est maintenant à sa neuvième génération, et plus de douze millions de véhicules sont déjà sortis de chaîne durant ces près de quarante-cinq ans d'existence!

Lors de cette présentation internationale, le staff allemand insiste sur quelques points clés: une augmentation de puissance de l'ordre de 25%, une consommation en baisse de près de 21%, un gain de poids pouvant atteindre 110 kg, voire 120 sur la variante break "Avant" qui sera disponible en même temps que la berline, une aérodynamique en progrès, avec un Cx de 0,23, une référence dans le segment, le meilleur chiffre jamais atteint par une Audi! Dans la foulée, un énorme travail a été accompli pour améliorer le confort aéroacoustique, équivalent selon nos interlocuteurs, à celui d'une A8, en se penchant sur le dessin et le positionnement des rétroviseurs, ou en proposant du vitrage feuilleté pour les portes avant.

Raffinement omniprésent

Si les dimensions extérieures n'évoluent que peu avec une longueur de 473 cm (+2,5 cm), la garde au toit progresse de 24 mm aux places avant, tandis que l'espace dévolu aux jambes des passagers arrières s'allonge de 23 mm, octroyant à l'A4 l'habitacle le plus long de son segment. Le coffre arrière cube 480 litres.

Les Audi se distinguent par leur haut degré de finition, ça se confirme une fois encore ici, avec par exemples ces touches de climatisation tactiles: il suffit de les effleurer pour voir s'afficher un choix de réglages qu'il suffira de valider en poussant dessus. Franchement utile, ça se discute, mais classieux et valorisant, sans aucun doute!

Plus sérieusement, on notera l'apparition du Virtual Cockpit déjà vu sur la TT, la R8 et le Q7. Au delà ce son côté gadget, il n'est pas désagréable de disposer du GPS dans l'axe du regard. Restons à bord pour relever la charge inductive du smartphone, la chaîne stéréo B&O 3D Sound et ses dix-neuf haut-parleurs, la connectivité tous azimuts (en faut-il vraiment tant?!?), qui s'étend même aux tablettes portables arrières badgées Audi, le terminal de commande MMI à l'ergonomie repensée, ce qui risque de dérouter un moment les habitués, les sièges sport avec fonction ventilation puis, plus tard, massage, les lignes de finition modulaires stylées "Design" ou sportives "Sport".

Technologie

A l'extérieur, aux oubliettes l'éclairage halogène, remplacé dès l'entrée de gamme par du xénon. Pour se démarquer, il faudra donc se tourner vers le LED, voire même le LED matriciel, encore une nouveauté sur le segment, qui en prime vous servira les clignotants dynamiques. Les "vieux" se rappelleront avec nostalgie les Mercury Cougar des années soixante, les autres s'extasieront devant l'Audi…

L'Audi A4 n'est pas avare de technologie embarquée, comme nous le soulignions plus haut, avec trente aides à la conduite. Impossible de toutes les détailler ici, impossible même de les tester lors de cette rapide prise en mains, mais retenons malgré tout le régulateur de vitesse adaptatif avec fonction automatique en embouteillage, opérationnel jusqu'à 65 km/h, permettant de se désintéresser complètement de la circulation.

La voiture freinera, accélérera et tournera toute seule, pour peu que vous posiez de temps en temps les mains sur le volant, une exigence de la législation, qui interdit donc légalement la conduite autonome. Un gros lobbying est d'ailleurs fourni par les constructeurs pour adapter la réglementation à ces nouvelles technologies qui pourraient bien révolutionner la conduite ces prochaines années! Impressionnant aussi, l'assistance prédictive à la conduite, qui mêle les infos du GPS, du régulateur de vitesse adaptatif et des caméras de reconnaissance des panneaux pour adapter anticipativement la vitesse aux circonstances…

Airbus

Tout ça a un coût, sur la facture d'abord, sur l'ergonomie et l'intuitivité ensuite. Difficile en effet de s'y retrouver parmi les multiples fonctions et commandes. Faudra-t-il bientôt un écolage avant de prendre les commandes de votre nouvelle voiture, tout comme pour le lancement d'un nouvel Airbus?

Revenons sur la plate-forme MLB. L'architecture longitudinale du moteur permet en effet d'accueillir des motorisations six cylindres, un incontournable dans la course à "qui a la plus belle paire" que se livrent les trois constructeurs allemands avec la Série 3, la Classe C et l'A4. Audi en profite pour proposer différents types de suspension: classique ou adaptative, avec dans les deux cas un choix entre normal ou sport, avec une assiette rabaissée.

Sous le capot, l'entrée de gamme essence reçoit le 1.4TFSI de 150 ch, avec boîte six ou S tronic à sept rapports, suivi de deux 2.0 TFSI, l'un de 252 ch, l'autre de 190 ch, baptisé Ultra. En diesel, on démarre avec le 2.0 TDI en 136, 150et 190 ch, chapeautés par le V6 3.0 TDI de 218 ou 272 ch. La transmission Quattro sera disponible sur les motorisations les plus puissantes dans les deux carburants, et la boîte auto tiptronic n'est accolée qu'au 3.0 TDI de 272 ch, les autres se rabattant sur la S tronic. Ouf!

Progrès

Au volant successivement des 1.4 et 2.0 TFSI (190 ch) puis de la 2.0 TDI (190 ch), nous mesurons tout de suite les progrès en termes de confort acoustique, même si le 2.0 TFSI chante encore joyeusement en mode sport, mais nous apprécions surtout le comportement routier, plus vif et naturel qu'auparavant, avec un confort préservé. Le petit 1.4 suffit à la tâche mais montrera sans doute ses limites en charge et fait, sur le papier, moins bien en termes de rendement que le 2.0 Ultra! Celui-ci convainc, mais peut se montrer envahissant dans l'habitacle et n'est pas aidé par la S tronic parfois erratique en conduite dynamique. Le TDI de son côté séduit toujours, tant par ses prestations que par son agrément.

Si la nouvelle A4 risque de laisser sur leur faim ceux qui auraient bien aimé marquer plus ostensiblement leur différence, les autres retrouveront avec plaisir ce qui a forgé la réputation de la marque, un produit soigné et abouti, et ils découvriront avec ravissement un châssis autrement plus agile qu'auparavant. Le caractère plus sous-vireur de l'ancienne génération a disparu!

Après, comme pour toute allemande qui se respecte, bon courage pour définir votre choix dans les 96 pages du tarif, et n'allez pas regarder la partie supérieure du coffre, en tôle non garnie, pour ne pas douter de la deutsche Qualität, puis soyez convaincant auprès de votre banquier, la note pourrait vite s'envoler!