Essais

Restons discrets !

Dans le trio germanique des super limousines, l’Audi A8 a toujours eu du mal à se positionner entre la sportive BMW Série 7 et le monument Classe S de Mercedes. En jouant la carte technologique, elle a toutefois tenté de tirer la couette vers elle. Pour ce nouveau modèle, Audi entend remettre les pendules à l’heure et bousculer l’hégémonie des concurrents…
  • Piette François
  • 10 mars 2011
  • Audi
Avantages et inconvénients
  • Boîte d’enfer
  • Discrétion stylistique
  • Equipement high-tech (en option)
  • Finition exemplaire
  • Moteur puissant et sobre
  • Confort en retrait face à une mercedes classe s
  • Equipement de série lacunaire
  • Trop discrète ?

Présentation

Pour sa nouvelle mouture, Audi fait à nouveau appel à l’aluminium, matériau de référence utilisé pour la structure des éléments. Une technique qui permet de gagner un poids considérable sur les structures traditionnelles. Et sur la balance, ça dit quoi ? 1.915 kg à vide. Glurps, la soit-disante ballerine a une masse de sumo, me direz-vous ! Rapporté aux dimensions, c’est plutôt un exploit ! Il convient également d’ajouter que la chose mesure 5,14 m de long, soit plus que ses concurrentes BMW 7 et Mercedes S.

Reste le look… Maître absolu du papier carbone, Audi n’a même pas hésité à flanquer son omnipotente A8 d’un look d’A4. Hormis les dimensions, le design est remarquablement similaire ! On ne va pas la trouver laide, très loin de là, son équilibre est superbe, mais si vous cherchez un engin au profil statutaire, regardez ailleurs… En revanche, si vous cherchez une monture discrète, cette A8 fera parfaitement l’affaire !

Moteur

Si Audi propose de la grosse artillerie sous le capot de son A8, nous avons opté pour la version la plus sage, appelée à faire le gros des ventes. Ce V6 de 3 l diesel affiche 250 chevaux, ou pour les bien connues raisons fiscales, 211 sur le marché belge. Avec son couple de 550 Nm dès 1.500 tr/min et sa boîte automatique à 8 rapports, inutile de dire qu’il se montre parfaitement à la hauteur…

Du punch, il en a, à revendre même ! Seuls les utilisateurs assidus des autobahns allemandes trouveront peut-être à redire, mais il faut vraiment être difficile ! Le plus appréciable, c’est pourtant sa capacité à reprendre dès les plus bas régimes en un seul souffle. Sublime, d’autant qu’il s’exécute d’une voix rauque parfaitement feutrée. Il faut vraiment avoir l’oreille délicate pour percevoir les subtiles percussions propres à son mode d’alimentation ! Quant à la boîte, c’est du pur bonheur à tous les étages : vive, réactive, rapide, mais douce et intelligente, elle donne tout !

La cerise sur le gâteau ? Sa consommation ridicule ! Notre moyenne de 7,9 l/100 km prouve qu’une grosse cylindrée n’entraîne pas forcément une soif de marin russe ! Il faut dire qu’avec une telle réserve sous le pied droit, on a plutôt tendance à effleurer la pédale de droite…

Comportement

Avec ses quatre roues motrices et ses suspensions réglées pour faire ressentir la route, l’A8 semble imperturbable. Solidement campée sur le sol, elle profite d’une stabilité redoutable ! La motricité n’appelle forcément aucune critique, tout comme le freinage. Dynamique, l’A8 raffole des longues courbes où elle semble rivée sur des rails. Dans le serré, elle ne se débrouille pas trop mal non plus, au vu de la masse et des dimensions. Chapeau, messieurs les ingénieurs !

Confort

Voulue plus sportive que ses concurrentes, l’A8 donne l’impression d’évoluer sur du macadam, quand vous avez plutôt l’impression de flotter au-dessus de la route avec une Classe S. En somme, le confort est différent et probablement plus percutant sur l’Audi. Cela ne rend pas le vaisseau d’Ingolstadt inconfortable pour autant… Juste en retrait face au yacht amiral de Mercedes.

A bord, même topo, l’impression est plus celle d’être dans une A4 de très haut de gamme plutôt que celle d’être à bord d’un vaisseau intercontinental pour PDG expansifs. Le cuir est superbe, la finition extraordinaire, mais l’ambiance n’est pas extravagante. Mais ce classicisme empreint d’élégance favorise une sportivité de bon ton. Vous êtes contre les tableaux de bord incompréhensibles et au mode d’emploi aussi dense qu’un bottin de téléphone ? Visez l’Audi, tout y clair, immédiatement perceptible et jouit d’une ergonomie exemplaire !

A bord, l’habitabilité est excellente, forcément. Quoiqu’à l’arrière, les grands échalas auraient peut-être aimé un brin plus d’espace… Mais c’est chicaner car il faut reconnaître l’excellence des sièges, de la climatisation ainsi que de tous les équipements de confort qui s’exécutent avec brio et en silence.

Prix et équipements

Armée du V6 TDI de 211 chevaux, ce qui sera le choix le plus répandu dans notre Royaume, l’A8 vous coûtera 72.960 €. Une somme conséquente et qui inclut un équipement pas si complet que cela… Il s’agit en effet de rajouter une louche pour la clé mains libres, les rétroviseurs rabattables électriquement et à fonction jour/nuit automatique, l’assistance au parking avant/arrière, les sièges avant chauffants, la caméra de recul,… Bref, tous des équipements que l’on aurait bien vu de série et qui finissent par sérieusement alourdir la note !

Conclusion

Si pour vous, une limousine se doit d’être forcément rutilante et attirer tous les regards sur son passage, prière de regarder ailleurs… La nouvelle A8 affiche une étonnante discrétion, ce qui est plutôt positif par les temps qui courent. Mais sous ces dehors peu exubérants, elle cache un cœur d’or qui offre un souffle inépuisable et un appétit de moineau. Voulue dynamique, l’A8 donne envie d’en prendre le volant plutôt que de se laisser bercer aux places arrière. Une limousine raffinée, élégante, qui a beaucoup à offrir, mais qui a la sagesse de ne pas le faire remarquer.
 

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette. Source ©: Audi.

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