Essais

Une bombe en chemisier et tailleur !

RS, c’est le sorcier d’Audi, le département qui donne des ailes et gonfle les biscottos des modèles. En se penchant sur l’A3, ce magicien a donné naissance à une RS3 détonante… Une manière assez spectaculaire de dire adieu à un modèle !

  • Piette François
  • 19 juin 2012
  • Audi
Avantages et inconvénients
  • Boîte géniale
  • Comportement routier efficace
  • Consommation maîtrisée
  • Moteur sensationnel
  • Pratique au quotidien
  • Présentation discrète
  • Sonorité fabuleuse
  • Comportement trop sage?
  • Confort un peu sec
  • Equipement de série pingre
  • Garantie 2 ans
  • Note très salée

Discrétion de mise

Aussi curieux que cela puisse paraître, Audi a évité tout débordement de testostérone avec sa RS3. On retrouve bien quelques signes distinctifs, mais l’ensemble reste étonnement discret. Débadgée, seul un œil averti pourra reconnaître la véritable identité de cette sulfureuse variante ! Mais une Audi RS, c’est surtout un moteur…

Une bombe qui chante juste !

La pièce de choix, elle se situe donc sous le capot : 5 cylindres et une cylindrée de 2,5 l « seulement », mais un turbo « gros comme ça » pour une puissance de 340 chevaux et un couple de 450 Nm ! Et surtout, une bande sonore à donner des frissons aux ténors italiens… Le tout est accouplé à une boîte automatique S-Tronic (double embrayage) à 7 rapports.

Traction intégrale « sage »

Contrairement à BMW qui préfère donner des airs de ballerine à son Coupé 1 M en virage, roues arrière motrices obligent, la RS3 s’en remet à une transmission intégrale… Mais contrairement aux RS4, RS5 et autres, il s’agit d’un différentiel Haldex, à savoir, qui ne distribue la patate du moteur sur l’essieu arrière qu’en cas de saturation du train avant !

Esthétiquement

On l’a dit, les modifications sont plutôt discrètes… Pourtant, à examiner la chose avec un microscope, on remarque, outre les nombreux badges, la carrosserie rabaissée de 2,5 cm, les jantes spécifiques de 19 pouces, les disques de freins nettement plus costauds et les pare-chocs avant et arrière méchamment retravaillés… Les sorties d’échappement, quant à elles, n’ont rien de démentiel : on pourrait les croire chipées à une 2.0 TDI !

Bienvenue à bord !

Dans l’habitacle, une seule règle : le noir, ça fait sport ! Ambiance sombre de rigueur, mais on note une instrumentation bien plus complète, comprenant notamment une température d’huile, un manomètre de pression de turbo et… un chronomètre, pour les escapades sur circuit ! A noter que notre exemplaire bénéficiait des sièges baquet optionnels hérités de la R8.

Pratique, la bombasse !

RS peut-être, mais A3 surtout lorsqu’il s’agit de la fonctionnalité ! La banquette arrière rabattable permet d’engouffrer un petit meuble et le hayon se révèle fort pratique pour les courses du samedi. Vraiment, une RS3 peut parfaitement se concevoir au quotidien, d’autant que les 5 portes sont un indéniable atout.

Le seul grief vient des sièges baquet, plus fermes, obligeant les plus enveloppés à quelques contorsions pour se glisser à bord et limitant la garde aux genoux à l’arrière…

Escapade urbaine…

Bon, ce n’est pas tout ça, mais à force de nous allumer, elle finit par nous exciter, cette bombe-là ! Au démarrage, pourtant, rien de tonitruant : aucun déferlement violent de décibels, le 5 cylindres prend vie avec une relative discrétion. La boîte S-Tronic en mode « D », enchaîne les rapports avec douceur et si ce n’était le siège enveloppant et les innombrables badges « RS », on pourrait se croire dans une turbo mazout tout ce qu’il y a de plus docile.

Un bon point donc, cette RS3 peut se vivre de la manière la plus facile qui soit, sans les contraintes habituellement imposées par les Supercars, en termes de visibilité, d’insonorisation, de confort… Seule la suspension paraîtra assez sèche sur les inégalités ! Vu les boudins, rien de vraiment étonnant…

Un petit bouton magique…

Puis, on sort de la ville et on se dit que tout ça, c’est très joli, mais que l’on aimerait bien réveiller les 340 canassons qui sommeillent sous le capot. C’est alors que le regard tombe sur un bouton « S », d’apparence anodine, mais qui modifie quelques paramètres : l’assistance de direction devient plus ferme, la réponse à l’accélérateur est plus acérée et surtout, une soupape s’ouvre dans l’échappement pour des vocalises plus prenantes !

Chaaargez !

Les 5 cylindres entament alors un concerto de basse inoubliable, qui rappellera de bons souvenirs à ceux et celles qui suivaient Michelle Mouton sur son Audi de Groupe B ! A la moindre pression sur l’accélérateur s’ensuit une poussée virile et un staccato émouvant ! La RS3 dévoile alors son vrai visage, en grondant de plus belle, en éructant à chaque passage – éclair - de rapports et en matraquant les nuques des passagers !

Scotchée !

Transmission intégrale oblige, le grip est phénoménal : tous les chevaux transitent sur le macadam sans le moindre gaspillage. La RS3 est rivée sur ses trajectoires : freinez au plus tard, pointez le museau et réaccélérez dès que possible, elle en ressortira tel un projectile du canon. Propre, net, sans artifice. Revers de la médaille : les conducteurs fanfarons auront du mal à faire décrocher l’arrière ! Pour la plaisanterie, voyez du côté de la 1 M Coupé…

Il reste une arme secrète pour épater la galerie : le Launch Control ! Désactivez l’ESP, freinez et accélérez à fond en même temps, lâchez les freins et… PAN ! Votre tête est projetée contre le siège, le 5 cylindres hurle dans les aigus et l’aiguille du compteur file vers la boîte à gants ! A user avec modération, tant les mises en vitesse sont fulgurantes !

Pas donnée…

A 51.500 €, la RS3 n’est pas exactement donnée… D’autant qu’à ce prix, l’équipement paraît plutôt indigent : régulateur de vitesse, rétroviseur intérieur jour/nuit automatique, rétroviseurs rabattables électriquement, capteurs de pluie et de lumière, connexion Bluetooth… Tous ces équipements sont en option ! Et pas donnés, eux non plus…

Deux consolations malgré tout : la valeur de revente devrait rester assez élevée et la consommation sait se cantonner dans des zones raisonnables, pour peu que le conducteur ait le pied léger. Notre moyenne de 11,3 l/100 km le prouve, ce qui est tout à fait étonnant à ce niveau de puissance… Mais gare à tout excès : cette valeur s’envole vite !

Conclusion

La RS3 ne sera probablement pas la sportive la plus punaisée par les enfants ! Sa discrétion totale saura en revanche ravir ceux qui préfèrent l’efficacité à la flamboyance… La RS3, c’est aussi, surtout et avant tout, un moteur extraordinaire, à la voix de baryton et aux poussées explosives ! Les 4 roues motrices assurent un comportement efficace, mais annihilent toute fantaisie… Notez également qu’il s’agit là, de l’une des sportives les plus pratiques au quotidien ! Un argument choc…

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette. Source ©: Audi.

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