Essais

Audi RS4 Avant: Jouissif !

Bref retour en arrière: 1993, le « Kaiser » Ferdinand Piëch décide de tailler des croupières aux BMW M3 et autres Mercedes AMG C36 Ce sera l'Audi RS2, la version sportive de l'Audi 80 qui servira de base, en version Avant. Châssis remanié , greffe d'un 5 cylindres de 315ch, d'une transmission Quattro et d'éléments Porsche tels que les roues, les étriers de freins, les rétroviseurs, L'Audi RS2, construite chez Audi, est terminée chez Porsche, ce qu'atteste le badge collé sur la malle arrière: RS2 "by Porsche"!





  • Wouters Bruno
  • 12 décembre 2017
  • Audi
3,9
score VROOM
  • 4,5
    Performance
  • 4,5
    Tenue de route
  • 3,5
    Confort
  • 3,0
    Équipement
  • 4,0
    Sécurité
  • 4,0
    Prix/Qualité
  • 3,5
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Agrément et efficacité du châssis
  • Performances ahurissantes
  • Vraie polyvalence
  • Certaines options indispensables
  • Liste d'options longue et chère
  • Tarif final

L'histoire est en marche, et Audi remet le couvert en 2000 avec la première RS4, bâtie sur le break A4. Impressionnante avec ses ailes élargies et ses boucliers largement percés, elle se distingue par une finition exemplaire, mais surtout par son V6 de 2,7 L développant 380ch! Suit en 2006 la RS4 B7, la première RS4 à se voir déclinée non seulement en break, mais aussi en berline et en cabrio. Exit le V6 turbo, place à un prestigieux V8 atmosphérique de 4.2 L, portant la puissance à 420ch! La boîte reste manuelle, à six rapports.

La RS4 B8 de 2012 garde le V8 atmosphérique, porté cette fois à 450ch, mais contrairement à la B7, la B8 revient aux sources: elle ne sera disponible qu'en break « Avant » Le 0 à 100km/h est abattu en 4,7 secondes et la vitesse, bridée artificiellement à 250km/h, peut atteindre 280km/h.

Quatrième génération de la RS4, cinquième en comptant la mythique RS2, l'Audi RS4 Avant "B9" a été présentée cet automne dans les allées du salon de Francfort. Révolution ou simple retour aux sources, elle abandonne le V8 atmosphérique de 4.2 L pour un V6 2.9 L biturbo à boîte automatique à la puissance identique de 450ch.

Retour en arrière, pas vraiment en fait, si on tient compte que la RS4 a maigri de 80kg dans le passage d'une génération à l'autre et qu'elle a vu bondir son couple de 430 à 600 Nm, justifiant de facto la présence de la boîte automatique Tiptronic à huit rapports, à même d'encaisser sans faiblir ce couple généreux. Les chiffres ne mentent pas, et cette cinquième génération de familiales pressées avance un flatteur 0 à 100km/h abattu en 4,1 secondes… Correct, pour un break accusant 1.790 kilos!

Agressive, avec discrétion

Dès le premier regard et comme pour les générations précédentes, cette Audi en impose, sans en faire trop. Pas d'appendices disgracieux, mais d'énormes jantes (19 ou 20 pouces) remplissant à merveille des arches de roues discrètement élargies, des prises d'air conséquentes entourant la statutaire calandre Single Frame reconduite, des suspensions rabaissées et quelques détails plus discrets qui ne parleront qu'aux connaisseurs. Pas d'inquiétude, vous continuerez à passer pour un bon père (une bonne mère!) à la sortie de l'école!

Attendez toutefois d'avoir tourné le coin avant de faire parler la poudre, sous peine de ruiner instantanément votre belle réputation! Parce qu'elle « avoine » furieusement, cette RS4, surtout nantie comme l'était notre machine d'essai! Hé oui, nous sommes bien chez Audi, et il s’agira de mettre la main au portefeuille pour obtenir le meilleur de votre investissement de départ (84.700€)! Foncez pour le pack RS dynamic à 6.000€, qui comprend la direction dynamique, le différentiel Sport, le châssis Sport RS Plus avec Dynamic Ride Control (DRC), les phares DEL Matrix et la vitesse de pointe portée à 280km/h.

Du coup, et pour faire bonne mesure, optez pour les freins céramique à 6.100€. Là, vous aurez l’essentiel pour jouir du potentiel de cette Audi ! Après, ce sera à discrétion, avec des packs Confort (sièges et rétros électriques, un peu de son, pour un petit 1.936€), carbone et aluminium (4.065€), jantes en alliage léger de 20’’ (3.300€ pour 15kg de moins sur la balance)… Faites-vous plaisir, le tarif compte 38 pages!

Ça souffle !

Mais revenons à notre RS4, qui rejoint la RS2 dans ses liens avec Porsche : le downsizing du V8 au V6 est pioché dans les étagères Porsche, puisqu’on retrouve ce 2.9 L sous le capot de la Panamera, avec toutefois d’autres définitions. Sous le capot de la RS4, ça ne rigole plus, et avec le couple camionesque de 600Nm omniprésent de 1.900 à 6.000trs/min, le V6 biturbo ne laisse guère le loisir au précédent V8 de se faire regretter : ça pousse, et tout de suite ! La poussée est incroyablement vigoureuse et constante, une poussée étonnamment exploitable en toutes circonstances grâce à un châssis incroyable d’efficacité, en tous cas quand vous avez coché les bonnes cases sur le bon de commande.

Ce break de 1.800kg se fait gazelle dans les merveilleux enchainements de courbes andalouses. Il s’inscrit avec gourmandise dans chaque virage avec une motricité jamais prise en défaut. L’expertise d’Audi en transmission Quattro n’est plus à démontrer, et le différentiel Sport, actif entre les essieux et sur l’essieu arrière, balance avec précision la puissance sur la bonne roue. Les suspensions DRC travaillent sur les amortisseurs et les ressorts interconnectés contiennent les mouvements de caisse en limitant le tangage et le roulis.

Rugir ou ronronner ?

Notre RS4 était équipée des freins en céramique, un « plus » coûteux, certes, mais ô combien rassurant ! Le freinage est redoutablement puissant et endurant : de quoi calmer les ardeurs des 450ch, particulièrement expressifs ! De la belle ouvrage assurément, et pas ennuyeuse pour un sou, avec de jolies petites dérives ne nuisant en rien à cette bluffante efficacité : ça va vite, ça va très vite, et on en redemande avec ce moteur bourré de couple et cette boîte automatique incroyable de réactivité.

Le Drive Select permet de choisir différents modes de conduite, du Confort au Dynamic, en passant par le mode Auto ou Individual. Le Drive Select joue sur les paramètres du moteur, de la boîte, des suspensions, de la direction, des différentiels, de l’échappement, pour ne citer que les éléments les plus importants.

Après avoir exploité les remarquables compétences de ce break pressé sur les petites routes de montagne en nous demandant comment préserver notre permis avec un tel engin, il est temps de remettre le cap sur notre port d’attache, en plein centre-ville. Fini de faire les zazous, maintenant ! Mode Confort, un filet de gaz, le lion rugissant se fait chaton ronronnant… Allez, on pourra peut-être le garder, notre permis !





Lire plus:

À propos de l'auteur : Wouters Bruno Bruno Wouters collabore avec Vroom depuis 2005. Tant qu’il y a des roues et un moteur, c’est un homme heureux.
Et s’il apprécie les progrès technologiques, rien ne le lui plaît plus que de parcourir les routes de campagne au volant d’une Morgan ou d’une moto, pour les sensations!

Essais recommandés pour vous

Plus d'essais
3,7 /5 Essai : Skoda Kodiaq 2024, aucune crise du logement à bord !

Essai : Skoda Kodiaq 2024, aucune crise du logement à bord !

La deuxième génération du Skoda Kodiaq enfonce encore le clou par rapport à son prédécesseur, en offrant davantage d'espace ! En outre, il offre quelques fonctionnalités bien pratiques, ainsi qu’une motorisation hybride rechargeable. Peut-on encore lui reprocher quelque chose ?

3,9 /5 Essai : Audi SQ8 Sportback e-tron, règne en péril ?

Essai : Audi SQ8 Sportback e-tron, règne en péril ?

La SQ8 Sportback e-tron détient officiellement le titre de SUV électrique de pointe dans la famille Audi. Un rang qu’elle pourra encore tenir même avec l’arrivée de la SQ6 e-tron ?

3,5 /5 Essai : Mercedes Classe B, une familiale polyvalente et injustement sous-estimée !

Essai : Mercedes Classe B, une familiale polyvalente et injustement sous-estimée !

On en a assez peu parlé, mais la Mercedes Classe B a elle aussi, profité d’un récent facelift. Un comble, sachant qu’elle pourrait bien être la meilleure des Mercedes compactes ! Hélas, le plaisir sera de courte durée…

3,3 /5 Essai : Volkswagen Polo, toujours pas une mini-Golf…

Essai : Volkswagen Polo, toujours pas une mini-Golf…

La 6e génération de la Volkswagen Polo est-elle suffisamment armée grâce à son facelift pour sortir de l’ombre de sa grande sœur, l’iconique et légendaire Golf ?

Voitures neuves recommandées pour vous

Plus de voitures neuves

Essence, Automatique

27 547 €

Diesel, Manuelle

32 584 €

Essence, Manuelle

21 500 €

Essence, Manuelle

23 748 €

Voitures d'occasion recommandées pour vous

Plus de voitures d'occasion

Essence, Automatique

28 995 €
2011
65 000 km

Essence, Automatique

23 500 €
2020
30 212 km
52 990 €
2019
105 433 km

Diesel, Automatique

52 900 €
2021
1 500 km