Essais

Plaisir d’essence…

La série « S » de chez Audi, c’est la symbiose raffinée, celle qui ne verse pas dans la sportivité excentrique des « RS », mais dynamise tout de même le compromis de base… Belle parmi les bêtes, la S5 est probablement le modèle le plus homogène de la gamme ! Mais à l’heure du tout-puissant diesel, quels sont les arguments de ce modèle essence ?

  • Piette François
  • 21 septembre 2012
  • Audi
Avantages et inconvénients
  • Boîte s-tronic excellente
  • Comportement routier efficace
  • Equipement high-tech disponible
  • Finition haut de gamme
  • Musicalité du v6
  • Performances
  • Présentation soignée
  • Garantie pingre (2 ans)
  • Mesquinerie d'équipement
  • Options nombreuses et onéreuses
  • Prix costaud

Opération séduction

L’A5, on ne la présente plus… Voilà quelques années qu’elle s’affiche sur les catalogues de la marque, ce qui lui a valu un récent facelift ! Oh, pas grand-chose, simplement un regard affiné avec une nouvelle signature lumineuse, de nouvelles teintes intérieures et une interface d’info-divertissement revue.

Pas de quoi grimper aux arbres, mais avec une A5, l’élégance est naturelle… En choisissant la version « S », on note les quatre sorties d’échappement, presque discrètes, les jantes spécifiques, la calandre chromée et les logos. Rien de bien exubérant et c’est tant mieux ! Pour vivre heureux, vivons cachés !

Exit le V8

Mais la plus grosse différence est à noter sous le capot… La précédente version jouait les barytons de service avec un voluptueux V8 atmosphérique de 4,2 litres, directement dérivé du moteur de la R8, mais dans une variante dégonflée à 354 chevaux. Une motorisation sacrifiée sur l’autel de la sobriété et remplacée par un V6 à compresseur de 3 litres. Les poumons sont donc étranglés et l’apport du compresseur ne suffit pas à compenser le déficit de cylindrée : 333 chevaux. En revanche, côté couple, on sort gagnant, avec 440 Nm disponibles sur une large plage de régimes…

Quattro oblige !

Avec son moteur longitudinal, la S5 peut se permettre une vraie transmission Quattro, à savoir, qui envoie le couple en permanence sur les quatre roues, et non, seulement lorsque le train avant sature, à l’image d’une certaine RS3… Et petit bonbon destiné aux sportifs, cette transmission favorise les roues arrière, à hauteur de 60 % en condition normale. Si cela ne suffit pas, il est toujours possible de commander un différentiel arrière « sport », qui distribue le couple entre les roues arrière ! Ce dernier n’est pas donné, mais sur revêtement gras, il rend la chose bien plus agile !

Côté boîte de vitesses, Audi fait le ménage dans sa gamme et oublie le sélecteur manuel de la précédente S5. Tant pis pour les ardents défenseurs de la pédale de gauche, mais la S5 se conjugue aujourd’hui, exclusivement avec une boîte automatique… Mais pas n’importe laquelle : avec sept rapports et un double embrayage !

Ecrin soigné

Dans l’habitacle, pas de doute, nous sommes bien dans une Audi. La position de conduite est superbe, car parfaitement adaptée à tous les gabarits ! Ce qui est suffisamment rare que pour être signalé ! Quant à l’ambiance, si elle est sérieuse, le constructeur apporte toutefois une attention extrêmement attentive aux détails : la finition est extraordinaire ! A ce niveau, Audi reste le maître absolu ! L’écran du système d’info-divertissement est commandé via une très intuitive molette et se voit encadré d’un nombre réduit de boutons.

V6 somptueux

Suralimenté, le V6 turbo ne s’exprime pas avec le velouté du V8, mais possède un timbre néanmoins profond… Une voix qu’il est possible de viriliser via le « Audi Drive Select », qui permet de se concocter une auto sur mesure via quatre paramètres : boîte/moteur, direction, suspension et sonorité selon trois lois (confort, auto ou sport).

Et pourquoi pas un diesel ?

Face au coût prohibitif de l’essence, on peut être tenté de préférer une A5 classique à moteur diesel face à cette S5 et, tant qu’à faire, équipée du V6 de 3 litres… Le portefeuille s’y retrouvera un peu (c’est très relatif, cela dit), mais les sensations s’évanouiront dès la mise en route. Certes parfaitement insonorisé et d’une voix agréable, le V6 diesel ne peut toutefois rivaliser avec le romantisme du V6 essence…

Veloutée et profonde, sa voix devient cristalline lorsqu’il monte dans les tours ; une sonorité trippante, qui donne envie de jouer encore et encore avec les palettes ! Et puis, il y a ce petit rot abrupt à chaque passage de rapports, qui rythme les accélérations… Une ambiance acoustique à mille lieux de ce que peut offrir un diesel !

Outre sa sonorité, le V6 essence offre aussi une légèreté et une verve à grimper dans les tours qui ne peuvent que donner le sourire. Pourtant lisse dans son fonctionnement et peu charismatique, ce V6 est une petite perle qui semble à l’aise sur toute la plage de régimes ! Non, on ne regrette pas vraiment le V8 ! Surtout à la pompe : d’une étonnante sobriété, notre modèle se sera contenté de moins de 10 l/100 km ! En conduite normale et en profitant de temps à autres des musicales montées en régimes, tablez sur une moyenne de 11,5 l/100 km.

Homogène !

Voilà le mot, homogène. Tout est lisse, propre, net. La S5 ne déclenchera sans doute pas d’emballement soudain de votre rythme cardiaque, mais elle a le bon goût de vous charmer au fil des kilomètres. Sa transmission S-Tronic est un régal de vivacité et de douceur, sa transmission intégrale est ébouriffante d’efficacité et ses trains roulant affichent une excellente précision lors des placements en courbe. On se régale des enchaînements rapides ! Pourtant, la S5 n’est pas une sportive radicale, au comportement tranchant et acéré, mais une GT ultra efficace qui n’oublie pas de rester confortable ! Ne la comparez pas à une BMW M3, mais plutôt à une 335i.

Dieu que ça fait mal !

Reste la note… A 58.890 €, la S5 n’est pas donnée… A titre de comparaison, sa plus proche rivale, la 335xi A (boîte automatique et 4 roues motrices) réclame quelque 3.000 € de moins. L’exclusivité du badge « S » joue sans doute pour beaucoup.

Côté équipements… C’est la catastrophe ! Régulateur de vitesse, rétroviseurs rabattables électriquement, capteurs de recul, assistance au démarrage en côte, Bluetooth, rétroviseur intérieur électrochrome… Tout cela est en option et affiché à un prix assez exorbitant ! Un refrain habituel…

Conclusion

Certes, un 3 litres diesel se montrera quasiment aussi performant tout en affichant une sobriété assez nettement supérieure… Mais pour les vrais amateurs, la question ne se posera finalement pas : le choix de l’essence, de cette S5 en l’occurrence, c’est le choix du mélomane esthète qui profitera de la mélodie enivrante d’un V6 raffiné, des montées en régimes spontanées ainsi que d’une certaine exclusivité !

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Audi.

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