Un mazout qui dépote !

Facelift qui tombe à pic

C’est lors du traditionnel facelift de mi- carrière qu’Audi a offert une nouvelle variante au Q5. Baptisée « SQ5 », cette déclinaison met le feu aux poudres ! Si aux Etats-Unis, ce modèle reçoit un V6 essence, c’est au diesel qu’il carbure lorsqu’il est vendu en Europe. Un diesel de sport, cela s’est déjà vu, mais pas encore chez Audi. Alors, pour ne pas trop fâcher les intégristes de l’essence, Audi y a été en douceur en introduisant le fleuron de ses moteurs diesel : un V6 de trois litres, biturbo.

Discret ?

De l’extérieur, le SQ5 reste relativement discret. Certes, il a beau quadrupler la sortie d’échappement, se barder de badges et reposer sur des jantes de 20 pouces, le tout reste assez sobre. Les connaisseurs remarqueront les détails, les autres n’y verront que du feu ! Dans l’habitacle, le SQ5 se signale par quelques petites touches de bon goût. La finition, toujours aussi extraordinaire, fait place à quelques inserts chromés. Seul l’écran du système multimédia semble avoir vieilli : il est nettement plus petit que sur les dernières réalisations en date !

Moteur de bombardier

Si un diesel n’aura jamais la finesse grisante d’un moteur essence, il sait asséner des coups de boutoir assommants ! Ce V6 de 3 litres lâche une cavalerie de 313 canassons, mais surtout, un couple de 650 Nm dès 1.450 tr/min. Côté transmission, Audi a jeté son dévolu sur une boîte automatique (classique et non à double embrayage) à 8 rapports qui distribue la puissance entre les quatre roues, Quattro oblige.

Châssis rabaissé

Côté suspensions, Audi rabote trois centimètres en hauteur et ajuste la fermeté de la chose. Autant dire qu’avec les jantes de 20 pouces de série, on s’attend à quelque chose de ferme !

Ça se passe dans les baffles

Aujourd’hui, les moteurs diesel profitent eux aussi, de longues études acoustiques. Audi va même jusqu’à tricher en flanquant la tubulure d’échappement d’haut-parleurs pour accentuer les notes sportives. Le tout est contrôlable depuis l’ « Audi Drive Select » qui permet de sélectionner divers profils de conduite, voire de s’en concocter un sur mesure. Le tout influe sur la direction, la réponse moteur, la gestion de la boîte, la sonorité…

C’est du viril !

A la mise en marche, le V6 grommelle quelques borborygmes sourds aux relents parfois marins. Un souffle puissant qui s’accentue dans les graves lors de la montée en régime. Pas exactement enivrant, mais plutôt impressionnant. La boîte automatique lisse les démarrages alors que la direction paramétrable offre une bonne consistance et une excellente précision. Bien sûr, suivant le mode de conduite choisi, il est possible d’opter pour un ensemble plus léger et… silencieux !

Braoum !

A faible allure, le SQ5 percute sur les inégalités de terrain et perturbe la quiétude qui règne à bord. Autant hausser le rythme, le filtrage s’améliorant – un peu - à mesure que la vitesse augmente ! Et pour hausser le rythme, on peut faire confiance à la mécanique tonique ! Le couple de camion arrache le SQ5 du bitume et le propulse avec une vigueur stupéfiante. Le V6 gronde et catapulte l’aiguille du compte-tours à la lisière des 5.000 tr/min pour ensuite claquer le rapport suivant. Audi annonce d’ailleurs un 0 à 100 km/h en 5,1 secondes ! Fulgurant…

Ça tient le parquet !

C’est entendu, cette boîte automatique n’offre pas un feeling aussi « mécanique » qu’une boîte à double embrayage, mais question efficacité, on n’en est pas très loin ! Quelle pêche ! Dans le sinueux, le SQ5 épate par sa rigueur et sa stabilité. La prise de roulis est minime et les virages sont avalés avec sérénité. Ce n’est qu’à un rythme très sportif que le SQ5 avoue ses limites de SUV, avec quelques mouvements de caisse forcément moins maîtrisés que sur une berline et une certaine inertie dans les virages : avec deux tonnes à balancer, il se révèle moins à son aise sur un rythme endiablé qu’une S5 de 250 kg plus légère et… au centre de gravité plus près du sol !

Pas donné

Le SQ5 fait payer fort cher ses qualités : 62.620 €. Un tarif auquel on aura vite fait d’ajouter de dix à vingt mille euros d’options : régulateur de vitesse, rétroviseurs électriques, hayon électrique, toit panoramique, radio « Concert » ou « Symphony », GPS, cuir Nappa… Côté CO2, le SQ5 les rejette par bouffées de 179 grammes au kilomètre.

La consommation reste étonnement mesurée pour un SUV affichant de telles performances : notre essai s’est soldé par une moyenne de 7,6 l/100 km.

Conclusion

Avec pareille ogive sous le capot, le SQ5 est une véritable catapulte, capable de faire trembler le bitume tout en se montrant respectueux du portefeuille à la pompe. Mais celui-ci aura déjà bien souffert lors de l’achat, avec un tarif typiquement Audi… Au point que l’on en vient à lui préférer le Q5 3.0 TDI, certes nettement moins performant et exclusif, mais plus ouaté, plus confortable et surtout… 12.000 euros moins cher !