Essais

Ils ont osé !

Un diesel ? Sous le capot d’un roadster sportif ? Et pourquoi après tout ? Audi a bien prouvé qu’un diesel avait sa place en compétition, notamment en remportant les 24 heures du Mans avec un V12 TDI. Si les diesels sont nettement moins rugueux qu’auparavant, reste à savoir s’ils ont leur place sous le capot d’un roadster, où l’agrément prime sur l’efficacité. Et lorsqu’il est question d’agrément, on pense à la légèreté, la large plage d’utilisation, la progressivité et la sonorité, des caractéristiques où le diesel reste assez loin derrière l’essence…
  • Piette François
  • 05 août 2009
  • Audi
Avantages et inconvénients
  • Coffre logeable
  • Comportement agile
  • Finition
  • Position de conduite
  • Rapport performance/consommation
  • Robe flatteuse
  • Claquements de diesel au ralenti
  • Equipement de série pauvre
  • Liste d'options longue et chère
  • Prix élevé
  • Tarif élevé

Super-mazout

Il est vrai que l’on aurait mal vu le tricylindres TDI animer la superbe TT, dans son martèlement typique de marteau-piqueur ! Audi a donc porté son choix sur le 4 cylindres TDI de 2 litres à rampe commune d’injection, dans sa version 170 chevaux. Un moteur bien connu et qui anime pas mal de sportives de la galaxie VW, comme les Seat Leon FR, Skoda Octavia RS, VW Golf GTD,… Le voici désormais sous le capot de la TT ! Avec ses 170 chevaux, il est certes le moteur le moins puissant de la gamme (après le 1.8 TFSI 160), mais son couple de 350 Nm dès 1.750 tr/min réveillera le sportif !

Sonorité travaillée, mais…

La TT, c’est aussi un système d’échappement particulièrement travaillé, avec des sonorités tantôt rauques, tantôt métalliques. Ça, c’est pour les moteurs essence. Qu’en est-il avec ce diesel ? Depuis le passage à la rampe commune, le TDI se montre nettement plus silencieux qu’auparavant. Il ne restait donc plus aux ingénieurs que d’essayer d’en tirer des notes plus mélodieuses. Premier coup de clé, pour jauger du résultat et… le TDI fait résonner son claquement caractéristique ! Atténué, certes, mais néanmoins perceptible ! Bof bof… Mais une fois en route, les choses s’améliorent, avec une sonorité faite de bourdonnements sourds et de sifflements de turbo. On est loin de la mélopée du TFSI, mais les claquements mazouteux ne sont plus qu’un lointain souvenir ! L’ensemble reste malgré tout assez silencieux, surtout capote relevée.

Appétit mesuré

Disponible, ce moteur présente une belle vigueur, surtout passé les 1.700 tr/min. A partir de ce régime, les bielles battent gaillardement et la TT affiche de joyeux chronos : 223 km/h et 0 à 100 km/h en 7,7 secondes ! Mais c’est évidemment à la pompe que ce moteur s’affiche sous ses meilleurs atouts : avec une consommation relevée de 6,8 l/100 km. Audi annonce des émissions de CO2 de 144 g/km, ce qui est ridicule pour une voiture de sport aux telles performances !

Quattro

Avec son couple de camion déboulant dès les régimes les plus bas, le diesel est d’office associé à la transmission intégrale Quattro. Il est vrai que la version traction avant (TFSI) souffre de quelques soucis de motricité, ce qui était un mauvais présage pour ce TDI, au couple conséquent ! La motricité est donc ici sans faille !

Toujours aussi vive !

Face à la version 2.0 TFSI, miraculeuse d’agilité avec son moteur essence léger et ses deux seules roues motrices, cette TDI présente un nez un poil plus lourd et une transmission intégrale, qui alourdit également l’ensemble. Cette variante est donc un peu plus sous-vireuse, sans que cela ne devienne vraiment un handicap sur routes sinueuses ! Le train avant conserve son tranchant et répond promptement aux injonctions de conduite. Quant au train arrière, il présente une mobilité des plus réjouissantes : il suffit de soulager l’accélérateur en courbe pour s’en rendre compte ! De même, placez la voiture en courbe sur les freins, et le train arrière déboîtera, favorisant l’agilité et… l’agrément de conduite ! Bref, on s’amuse toujours à virevolter de courbes en courbes ! La direction est précise, présente une belle consistance et les freins répondent longtemps avec un excellent mordant.

Du confort ?

Oui, pour peu que vous n’y alliez pas de manière trop « bling-bling » avec les jantes ! Certes, la tentation est grande, mais le confort s’en ressent ! La suspension est ferme, sans être dure : en gros, c’est efficace ! Mais les longs trajets sur nos autoroutes se ressentiront tout de même dans les lombaires, la faute au pack S-Line avec jantes de 19 pouces de notre exemplaire. Pour le reste, c’est un sans faute, ou presque, avec une habitabilité correcte pour le segment, une ergonomie facile, une position de conduite excellente pour tous les gabarits et, évidemment, une finition au meilleur niveau. On reprochera juste le nombre et le volume des espaces de rangements, comme souvent avec les roadsters…

La douloureuse

Bon, naturellement, le tout est facturé au prix fort : 36.420 € en prix de base, ou 35.200 € si vous la prenez en coupé. Et l’équipement est plutôt pingre : climatisation automatique, rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement, capote électrique, réglage lombaire électrique, intérieur cuir/Alcantara, régulateur de vitesse,… tout cela est en option et est facturé au prix fort !

Conclusion

L’alchimie opère et si l’on fait abstraction du claquement « diéselesque » au ralenti, la TT TDI apparaît finalement comme un mariage équilibré entre raison et passion. Le couple du moteur donne du muscle aux reprises et son appétit mesuré enthousiasme à la pompe. Alors, conquis ? Oui, mais nous restons persuadés que l’essence a encore de beaux jours devant lui, ne serait-ce que pour sa mélopée et ses montées en régimes enivrantes !
 

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette. Source ©: Audi.

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