La
comparaison avec la R8 ne va cependant pas beaucoup plus loin :
contrairement à la supercar, cette TT RS place son moteur à l’avant, sa
transmission intégrale préfère toujours les roues avant et elle partage ses
dessous avec d’autres petites Audi et VW (les A3 et Golf), à savoir la
plateforme MQB.
Quel moteur retrouvons-nous sous le
capot ?
Un petit
bijou : un 5 cylindres en ligne entièrement en aluminium de 2,5 litres de
cylindrée. Il est accouplé à une boîte automatique S-Tronic à double embrayage
et 7 rapports. Audi a naturellement une longue histoire avec les moteurs à 5
cylindres (40 ans pour être précis) et a réussi à extraire de nombreux chevaux
de cette mécanique : 400 ! Le couple maximum est de 480 Nm. Ainsi
équipée, la TT RS atteint les 100 km/h en 3,7 secondes et se voit limitée à 250
km/h. Si vous payez un supplément, les ingénieurs allemands relèvent la barre à
280 km/h.
En quoi Audi a-t-il adapté le châssis ?
Audi n’a
pas seulement équipé sa TT RS de grandes jantes (19 pouces en standard, 20
pouces en option) mais il a également revu l’amortissement. En option, vous
pouvez opter pour un système Magnetic Ride qui rabaisse la carrosserie de 10 mm
et qui permet de régler les tarages depuis le système Drive Select. Enfin, vous
pouvez opter pour des freins en carbone céramique à l’avant.
Et quid du son ?
Les
ingénieurs réussissent actuellement à bien faire sonner les 4 cylindres, mais
un cylindre supplémentaire fait un monde de différence. La sonorité passe des
basses d’un baryton à bas régimes à un registre plus métallique une fois dans
les tours ! Un échappement sport optionnel s’occupe de délivrer quelques
décibels supplémentaires. Le 5 cylindres vous tasse vigoureusement dans votre
siège tout en chassant la zone rouge, alors que la S-Tronic se commande de
préférence en mode manuel derrière le volant, via les palettes.
Et la dynamique de conduite ?
La TT RS
délivre une efficacité brutale. L’Audi se dirige précisément et de manière très
directe, et affiche un équilibre décent jusqu’aux limites d’adhérence où elle est
soumise à un léger sous-virage. Cette Audi est le genre de voiture qui vous
ballote d’un virage à l’autre avec une efficacité démentielle. Pas de réaction
sournoise à anticiper ici, pas de dramatique survirage, mais un comportement
qui fait plutôt penser à une berline super rapide.
Il n’y a
donc rien de surprenant à ce qu’Audi propose le même moteur sous le capot de la
nouvelle RS3 que nous essayerons bientôt. Le seul point négatif ? Les
freins (en acier) de notre exemplaire, qui semblaient au bout de leur vie après
10.000 km d’essais intensifs et qui lors de freinages classiques se montraient
plus bruyants que l’échappement.
Cette TT RS est-elle également confortable ?
Le confort
paraît étonnement acceptable. L’amortissement optionnel Magnetic Ride de notre
exemplaire d’essai affiche un excellent compromis entre confort et
dynamisme : il maintient la carrosserie sous contrôle mais préserve un
confort honorable quand la route se dégrade. La place à bord est royale pour
deux : la TT RS est une 2+2 classique, dont la banquette arrière est
prévue pour de petits enfants ou pour des bagages supplémentaires qui ne
rentrent pas dans le coffre.
Que dois-je encore savoir ?
Que cette
TT RS fait vraiment tourner les têtes. Non seulement par sa sonorité, mais
également par son look : le spoiler avant, les jantes de 20 pouces, le
diffuseur avec les deux sorties d’échappement et l’aileron arrière fixe ne
passant pas inaperçus. Les extensions extérieures de style seront peut-être
trop agressives aux yeux de certains. Enfin, nous ne sommes pas non plus
convaincus par l’ergonomie à bord : la commande de la navigation et de la
radio se fait via le « Virtual Cockpit », soit l’instrumentation
digitale et le système de ventilation se commande via des boutons situés sur
les grilles d’aération. Le démarrage se fait comme sur une R8, via un bouton
sur le volant.
Combien coûte-t-elle ?
Audi
propose sa TT RS Coupé à partir de 69.700 €. Un cabriolet deux places est
également proposé à partir de 72.000 €. Elle est donc un peu plus chère que la
Porsche 718 Cayman S (67.977,8 €). La BMW M2 Coupé de 370 chevaux et accouplée
à une boîte manuelle à 6 rapports coûte quant à elle, 61.200 €. Avec une boîte
automatique, elle revient à 65.170 €. La Mercedes-AMG CLA 45, avec 381 chevaux,
coûte 58.564 €. Et la RS3 avec le même moteur que cette TT RS ? A partir
de 56.000 €…
En conclusion ?
L’Audi TT
RS a beaucoup d’une R8 de poche : le punch de son 5 cylindres est
impressionnant et sa sonorité vous donne des frissons. Pourtant, elle se
présente comme une voiture bien plus « normale », avec un moteur
situé à l’avant et une transmission intégrale « classique ». Sa carte
des prix est plutôt sévère, mais vous avez en échange une voiture
diaboliquement efficace, qui procure des tonnes de plaisir de conduite et qui
est utilisable au quotidien. La conclusion des concurrentes est identique, mais
celles-ci n’ont pas le 5 cylindres…