Les plaisirs de l’omnipotence

De bonnes dimensions…

Ce qui est sûr, c’est que la nouvelle Série 6 n’est pas taillée pour les centres urbains escarpés. Jugez plutôt : 4,9 m de long et 1,9 m de large ! Et la masse de la chose ? 1,9 tonne… Bref, question mensurations, la Série 6 n’est certes pas encore une Gina Lollobrigida, mais on reste dans le copieux ! Pourtant, sa ligne convainc par son museau profilé et menaçant. La poupe enthousiasme moins les foules, avec un ensemble assez déstructuré. Mais bon, les goûts et les couleurs…

Ambiance de bord…

Certes, par le jeu des options, il est possible de se concocter un habitacle aux couleurs chaleureuses ! Mais tout de même, l’ambiance intérieure n’est pas la plus joyeuse de toutes. Pourtant, l’impression de qualité est immédiate et tout tombe sous les yeux ou, mieux, sous la main. De place, il en est largement question à l’avant. A l’arrière, c’est une autre histoire : en dépit de ses généreuses dimensions, l’habitabilité arrière est plutôt restreinte.

Quant à l’immense écran GPS/info-divertissement, il promet de joyeuses soirées d’hiver pour étudier le mode d’emploi. Et c’est là que le bât blesse : l’ergonomie demande une certaine habitude… Entre les menus, sous-menus et autres écrans d’information, on s’y perd facilement. D’autant que les possibilités offertes par le système sont sans fin !

Moteur !

Cette 640i n’abrite pas un moteur de 4 litres de cylindrée comme l’appellation le laisse suggérer, mais bien un 6 cylindres en ligne de 3 litres. Petits joueurs, ces teutons ? Que nenni ! Car avec deux turbos qui soufflent dans les bronches, ce « 6 en ligne » délivre 320 chevaux et 450 Nm de couple dès… 1.300 tr/min !

Bon, c’est bien joli tous ces chiffres, mais sur la route, ça donne quoi ? Ça pousse ! Tout moteur essence de base qu’il est, cette mécanique affiche un tempérament fort et amène les près de deux tonnes à 100 km/h en 5,7 secondes ! Dans la pratique, tout ceci se traduit par une franche poussée dès les plus bas régimes, une disponibilité de tous les instants et, last but not least, un feulement feutré, mais diablement suggestif ! La boîte automatique compte huit rapports. Rien à redire à ce sujet : intelligence, rapidité, réactivité, tout y est, que ce soit sur le mode normal, sport ou manuel !

Ça tourne !

Une telle masse, forcément, cela impose une certaine inertie sur la route ! Pourtant, BMW a artificiellement réussi à ne pas (trop) faire ressentir le poids de son engin. Direction active, roues arrière directrices, suspension adaptative, BMW a sorti l’arsenal de guerre pour rendre sa Série 6 aussi agile que possible ! Et dans les faits, on est convaincu ! La Série 6, sans afficher la maniabilité d’une berlinette, se manie avec beaucoup d’aisance et affiche une adhérence surprenante ! Les routes sinueuses, elle semble adorer ça ! On prend beaucoup de plaisir à enchaîner les virages sur un rythme souple, mais soutenu !

Mais il y a un hic. Deux même. Le premier concerne la direction active, manquant de régularité dans sa réponse. Le deuxième souci, c’est qu’une grande partie de ces aides est… en option !

Et le confort, dans tout ça ?

BMW n’a pas cédé aux sirènes des toits en dur rétractables. Heureusement ! Tout simplement parce que cela préserve une certaine fluidité de ligne, mais également le volume de coffre lorsque vous souhaitez voyager au grand air ! Et la finition de la capote souple est telle que l’on a l’impression de voyager dans un coupé. Les capotes qui claquent et qui vibrent, c’est fini ! L’insonorisation est donc excellente, d’autant que les bruits mécaniques et de roulement sont superbement maîtrisés. Vous avez dit « fabrication allemande » ?

Quatre modes de conduite sont proposés : Confort, Normal, Sport et Sport+. Ces derniers agissent sur la gestion de la boîte, le calibrage de la direction, l’amortissement, la cuisson du steak… Et en mode confort, la suspension se fait souple et adoucit fortement les ondulations de la route. S’en suit un léger flottement, ma foi, pas désagréable. On se sent prêt à abattre des kilomètres, d’autant que la position de conduite est quasi-parfaite. Ce qui ne sera peut-être pas l’avis des passagers arrière, nettement moins bien logés.

Ouille

Voilà, ça y est, vous êtes convaincus que la Série 6 est une voiture pour vous ! Va falloir alors sortir le chéquier : 90.000 € en prix de base. Certes, l’équipement affiche complet, mais un détour par la case « options » semble obligatoire, ne serait-ce que par certains « oublis » impardonnables dans l’équipement de série. Et cela deviendra forcément onéreux !

Voici un petit aperçu : peinture métallisée (1.100 €), sièges avant confort à réglages électriques (2.350 €), rétroviseurs anti-éblouissement (430 €), affichage lecture tête haute (Head-Up display, 1.610 €), capteurs de parking avant/arrière (900 €), phares adaptatifs (725 €), tableau de bord en cuir (1.500 €), Adaptive Drive (4.370 €), caméras de recul et de flancs (750 €), Internet (100 €), Cuir Nappa (1.570 €), jantes alliage de 19 ou 20 pouces (1.270 à… 4.170 €), Stéréo Bang & Olufsen (5.240 €), système HiFi Professional (900 €)…

Heureusement, la consommation n’est pas si gargantuesque que prévue : 11 l/100 km. Certes, dans l’absolu, c’est beaucoup. Mais rapporté à la puissance et à la masse, c’est très convenable !

Conclusion

Toujours plus ! Entraînée dans une tourmente infernale, la Série 6 donne plus de puissance, plus d’équipement, plus de place, bref, plus de tout ! Mais hélas, plus de kilos également et aussi, un prix qui atteint des plafonds. On ne peut certes tout avoir, mais il convient de reconnaître que la Série 6 est une fabuleuse machine à traverser les continents, qui frôle la perfection à bien des égards.