Essais

un mini Hollywood au mazout

Construite et pensée pour l'Europe, cette Cadillac n'a plus rien à voir avec l'image de la rutilante limousine de 10 m de long et tanguant comme une péniche à chaque virage… Rien de tout cela ici. Pour l'Europe, on a dit. Et pour percer en Europe, rien de tel que le diesel ! Une Cadillac au mazout ? Et oui, et de Fiat même ! Si l'on résume ce patchwork qu'est la BLS, on constate qu'il n'y a plus grand chose de typiquement yankee. Châssis d'Opel Vectra, moteur Fiat et quelques éléments repris à Saab… La prestigieuse marque américaine aurait-elle vendue son âme à Belzébuth ?
  • Piette François
  • 03 octobre 2006
  • Cadillac
Avantages et inconvénients
      Du punch ! Le moteur repris de chez Fiat est le 1.9 JTD dans sa version 150 chevaux… Et il faut bien admettre que ce moteur se marie plutôt bien à la Cadillac. Puissant, nerveux et remplis en couple (320 Nm), il tire la BLS avec un allant très respectable. Sur autoroute, la réserve de puissance est toujours suffisante que pour effectuer un dépassement en toute sécurité. Même si l'on est loin du velouté des V8 de la marque et que la sonorité ne correspond pas vraiment à l'esprit "Cadillac"… La consommation nous a légèrement déçu, se stabilisant à 8,5 l en cycle mixte… Ce qui est tout de même beaucoup pour un diesel de cette cylindrée. La boîte automatique à 6 rapports de notre modèle d'essai s'est montrée parfaite tant que l'on ne dépassait pas le rythme paisible du "cruising". Si la conduite se fait plus active, la boîte a alors tendance à rester trop haut dans les tours et à manquer quelque peu de discernement… Rien de bien grave cependant même si, sur autoroute, elle a quelque fois tendance à hésiter entre la cinquième et la sixième, fort longue. Surprise, Surprise… Le cliché typique d'une Cadillac, c'était également ce comportement de bateau sur mer houleuse et cette direction hyper-assistée à la démultiplication infinie… Rien de tout cela ici, la direction surprend même par sa relative fermeté et son côté incisif ! Quant à la tenue de route, elle est étonnante d'efficacité ! On ne s'attendait pas à prendre un tel plaisir à manier une Cadillac sur une route sinueuse… Surtout que la suspension s'est montrée assez conciliante, préservant un confort très honorable. L'habitabilité est très correcte, autant pour les places avant que pour les places arrière et l'insonorisation correcte, sans plus. Au volant d'une Cadillac, on s'attend à ne discerner que le "tic-tac" de la pendulette et surtout ne pas avoir à entendre des borborygmes mazouteux ! Jolie présentation mais quelques détails bâclés L'habitacle présente bien et paraît très bien fini. Le sigle de la marque sur le volant, la pendulette signée "Cadillac" au sommet de la console et le chrome omniprésent font très américain mais, à y regarder de plus près, on voit immédiatement l'origine de certains éléments… Les aérateurs, la clé de contact, ainsi que quelques autres bricoles font tout de suite penser à Saab. Mais il suffit d'examiner attentivement certains détails pour remarquer une certaine négligence au niveau de la fabrication. Les loquets de verrouillage ne sont pas très esthétiques ; les plastiques latéraux du tableau de bord sont mal ajustés et font vraiment "cheap", tout comme le sigle de la calandre. La malle arrière de notre exemplaire frottait sur le pare-choc ce qui entraînait des griffes sur ce dernier et une peinture qui commençait à se faire la belle sur le rebord de la malle. Un insonorisant du compartiment moteur était pris d'une subite envie d'indépendance sur notre modèle d'essai, et enfin le capot n'est soulevé que via un seul vérin… Des détails, sans doute, mais qui font quelque peu désordre sur une voiture de plus de 30.000 €… Deux niveaux de finition Cette Cadillac BLS est disponible en "Business" à 27.990 €, ou en "Elegance", à 30.990 €. Cette dernière profite d'une climatisation électronique bi-zone, de l'ESP et peut recevoir en option l'intérieur tout cuir (2.650 €). La boîte automatique est disponible en échange de 2.100 €. Des tarifs pas exactement démocratiques, mais qui la placent directement en concurrence avec les BMW 320 d (150 ch - 31.100 €), Audi A4 2.0 TDI (27.950 €, mais 136 chevaux seulement), Jaguar X-Type 2.2d (150 ch - 30.450 €), Mercedes C 220 CDI (136 chevaux également mais 32.670 € !) et Lexus 220 D (31.480 € et 177 chevaux). Conclusion Pour qui recherche une familiale conviviale et au badge prestigieux, la Cadillac constitue à n'en pas douter une excellente offre. Le look décalé et le nom exotique rendent l'engin encore plus attirant. Reste que si l'appellation est exotique, la saveur ne l'est pas vraiment ; cette voiture s'assimilant à la conduite à un pur produit GM. Elle ne démérite pas pour autant : son moteur, son comportement routier et son confort étant au niveau de la concurrence. Tout cela dépend de ce que l'on veut réellement… Une berline agréable et performante ou une véritable Cadillac…

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Photos ©: Lionel Hermans. Source ©: Cadillac.

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