Mercedes-Benz
On en a assez peu parlé, mais la Mercedes Classe B a elle aussi, profité d’un récent facelift. Un comble, sachant qu’elle pourrait bien être la meilleure des Mercedes compactes ! Hélas, le plaisir sera de courte durée…
Au bord de la faillite il y a deux ans, Cadillac remonte doucement la pente, notamment avec sa gamme CTS (berline, coupé et break) au complet depuis 2010. Mais même Wolfgang Schubert, directeur de Cadillac Europe, ne se voile pas la face. « Sur les 181.000 unités vendues en un an, nous n’en écoulons que 2.800 en Europe ». Comment rentabiliser un si faible volume ? « Notre équipe ne compte que 10 personnes, et nous travaillons en direct avec les concessionnaires depuis notre siège de Zurich, sans importateurs nationaux. » Il faut dire que la faillite du Groupe Kroymans, qui distribuait la marque dans plusieurs pays européens dont la Belgique, n’a pas laissé que de bons souvenirs aux Américains. L’avenir devrait toutefois être moins sombre puisque Cadillac annonce l’arrivée d’une nouvelle berline compacte (rivale des Audi A4, BMW Série 3 et Mercedes Classe C) en 2012. Et ce ne sera pas une voiture insipide comme le fut la BLS, une traction dérivée de la Saab 9-3, mais bien une propulsion sportive et luxueuse au caractère affirmé.
« V » comme « vavavoum » !
Cela dit, ce n’est pas pour parler business que la marque nous a convié à Berlin, mais pour prendre le volant du break le plus rapide du monde : la CTS-V Sport Wagon. Jusqu’ici, les autres déclinaisons de la CTS (coupé et berline) avaient eu droit à leur potion magique les emmenant à plus de 300 km/h. C’est désormais au tour du break d’être estampillé du « V ». Et ce « V » signifie chez Cadillac ce qu’AMG représente chez Mercedes ou M chez BMW. Autant vous dire qu’il a des chevaux, et que cela se voit.
Un break, ça ?
Taillé à la serpe comme la berline et le coupé, le break CTS-V Sport Wagon ne passe pas vraiment inaperçu. Capot bombé en forme de V, assiette ultra-basse, énormes jantes 19 pouces, ailes élargies : l’engin ne laisse planer aucun doute sur ses prétentions. Mais de là à s’imaginer que c’est le moteur de la Corvette ZR1 (un peu dégonflé, certes) qui s’ébroue sous le capot, il y a un marge que l’on ne franchit qu’en tournant la clé de contact. Avant cela, place à la découverte de l’habitacle. Bien installé dans les sièges Recaro dont le maintien latéral est réglable tant au niveau des cuisses que du tronc, le conducteur bénéficie d’une ambiance soignée et haut de gamme avec notamment un écran GPS tactile et un système audio Bose surround avec disque dur de 40 Go. A l’arrière, si les passagers n’ont pas trop à se plaindre, il n’en va pas de même pour les bagages. Malgré ses 4,86 m de long de break n’offre que 412 litres de coffre. Qui plus est, le seuil de chargement est particulièrement élevé et la hauteur exploitable réduite.
Machine à chronos
Mais ne boudons pas notre plaisir, la CTS-V break est avant tout une machine à réaliser des chronos : 0 à 100 km/h en 4,1 secondes et 308 km/h en pointe. Le moteur V8 compressé développe 564 chevaux, mais surtout 747 Nm de couple. La première partie de notre essai s’est déroulée avec une version automatique. Pas de double embrayage ou quoi que ce soit du genre au programme. Il s’agit d’un système classique à convertisseur de couple qui, même en position sport, n’a rien de très dynamique. Bizarrement, Cadillac a eu la mauvaise idée d’opter pour des boutons derrière le volant au lieu des habituelles palettes. Le tout n’est guère réjouissant à manipuler, mais avec un tel couple disponible, ce n’est pas vraiment nécessaire. Quel que soit le régime, la voiture se propulse d’un virage à l’autre comme une balle, et mieux vaut éviter de déconnecter l’ESP si vous n’êtes pas pilote.
Suspension magnétique
A la version automatique, nous avons largement préféré la boîte manuelle à six rapports. Certes, l’embrayage nécessite quelques séances de musculation, mais la CTS-V SW se montre plus précise dans cette configuration. La suspension adaptative Magnetic Ride livrée de série offre un excellent compromis confort/précision, mais attention à ne pas se laisser « embarquer » lorsque le revêtement est mauvais, d’autant que les vitesses atteintes sont hallucinantes. Heureusement, Cadillac a fait appel à Brembo (6 pistons à l’avant, 4 à l’arrière) pour freiner les deux tonnes de l’engin ! A près de 84.000 euros, la CTS-V Sport wagon fait payer cher son statut de break le plus rapide du monde. Loin d’être exempte de défauts, elle constitue toutefois une alternative crédible, originale et exclusive aux ténors du segment.
