Essais

5 Citroën de légende à l’essai !

Dans le cadre d’une visite au conservatoire Citroën d’Aulnay-sous-Bois, nous avons eu l’opportunité de brièvement prendre le volant de cinq modèles mythiques : une Traction 11 Familiale, une DS21 Pallas, une SM injection, une 2 CV ainsi qu’une Méhari. L’occasion de se rappeler pourquoi, justement, ces modèles sont mythiques !

  • Piette François
  • 10 juillet 2013
  • Citroen
Avantages et inconvénients
  • La flamboyance de la ds et le confort de la sm
  • La modernité de la traction
  • Le concept de la méhari
  • Modèles mythiques : la simplicité de la 2 cv
  • La boîte 3 vitesses de la traction
  • La mécanique rustique de la ds et le budget entretien de la sm
  • La position de conduite de la méhari
  • Les performances de la 2 cv

2 CV

En 1935, Citroën lance le projet « TPV », soit « Très Petite Voiture ». Un premier jet est lancé en 1939 et se voit vite stoppé dans son élan pour cause de conflit mondial. La chose réapparait en 1948, sous une robe remaniée et plus élégante : la 2 CV est née ! Voiture économique par excellence, elle est capable de transporter 4 personnes (à un rythme de sénateur, certes), avec économie, confort et en sécurité, grâce à sa tenue de route. Le bicylindre démarre sa vie avec une cylindrée de 375 cm³ et la termine en 1990 avec 602 cm³ et 29 chevaux. Ce n’est pas le Pérou ? Pour s’en convaincre, en route !

La première chose qui surprend, c’est sa simplicité : des éléments facilement démontables, une capote, un moteur riquiqui et des pneus ultra fins. Dans l’habitacle, rien à signaler : un tisonnier en guise de levier de vitesse, un pauvre cadran, deux ou trois boutons et c’est tout ! L’habitacle est aussi étroit qu’une baignoire d’hôtel à une étoile ! Coup de démarreur et le bicylindre fait entendre son bourdonnement caractéristique…

Forcément, avec moins de 30 chevaux sous le pied droit, les accélérations n’ont rien de percutant et la belle évolue par petits bonds. Pourtant, le moteur est du genre nerveux et semble toujours prêt à grimper haut dans les tours ! Quant au comportement, c’est tout un poème : la caisse penche, prends du roulis comme ça ne devrait pas être permis, mais ça tient ! Pour apprécier le confort, prière de surveiller son alimentation… C’est mou comme une guimauve fondue !

Méhari

Dans les années 60, Roland de la Poype, ancien héro de la Seconde Guerre, se porte acquéreur d’une Dyane qu’il transforme en baignoire en plastique à roulettes. Citroën y voit un avenir commercial et la chose est lancée sous le nom de « Méhari » en… mai 1968 ! Révolutionnaire, comme son époque, la Méhari ? Allons faire un tour, histoire de s’en convaincre !

Vous pensiez que la 2 CV état le minimum automobile ? Détrompez-vous, car Citroën a réussi à faire encore plus fort ! Rectangle en plastique, la Méhari ne s’embarrasse d’aucune fioriture. Dans « l’habitacle », c’est encore pire, avec une instrumentation réduite à sa plus simple expression : deux sièges, une banquette et c’est tout ! La capote, simplissime, demande un solide entraînement au camping pour être dépliée ou repliée. Quant à la position de conduite, c’est une aberration totale, avec un siège toujours trop avancé, qui oblige le conducteur à conduire avec le volant entre les genoux ! Pire encore : ledit cerceau est quasi horizontal et les pédales sont bien trop rapprochées du siège !

Bref, c’est dans une posture pas croyable que l’on démarre la chose. Libérés de toute forme de confort, les 29 chevaux semblent se dédoubler dans l’effort ! Vive, la Méhari l’est sans aucun doute et bruyante aussi : entre les pétarades du moteur (nettement plus présentes que sur la 2 CV) et cette fichue capote qui n’en finit pas de claquer dès que la vitesse dépasse les 40 km/h, impossible de s’ennuyer ! Après 3 km, j’abdique, mes jambes me font trop souffrir… Mais quelle drôle de machine !

Traction 11 Familiale

En 1934, Citroën révolutionne la voiture populaire avec sa Traction. Traction avant, monocoque, elle symbolise l’avant-garde du génie français. Si elle a causé la faillite de la marque, elle aura ensuite connu un immense succès lorsque Citroën passera dans le giron Michelin. Produite jusqu’en 1957, la Traction aura décliné plusieurs variantes et plusieurs moteurs : cabriolet, coupé, berline « Légère » ou normale, commerciale, familiale, moteurs 4 ou 6 cylindres…

La Traction, on ne la présente plus ! Son allure fière est en réalité, un superbe compromis entre élégance, dynamisme et classicisme. La version Familiale, avec son empattement rallongé et ses vitres de custode, perturbe un peu ce splendide équilibre. Notre favorite ? La version « Légère », avec ses petits montants « C ». Dans l’habitacle, c’est le chaud et le froid : les sièges sont très confortables, l’habitabilité est absolument immense, surtout à l’arrière où on peut allonger ses jambes, mais la planche de bord et le volant semblent chipés à un utilitaire !

Coup de démarreur et la sonorité sourde du 4 cylindres rassure. Première en bas à droite en manœuvrant cette curieuse « queue de vache », et c’est partit ! Seulement trois vitesses et 60 chevaux, mais peu importe, car la souplesse est étonnante et la voiture ne semble jamais vraiment à la peine. Cependant, on imagine aisément que l’autoroute ne sera pas sa tasse de thé. Mais on vous garde le meilleur pour la fin : le comportement est stupéfiant de modernité, avec un train avant précis, une direction impeccable (on n’en fait plus des comme ça) et un confort très louable. Vous voulez un secret ? Ce sera elle notre préférée ! A la quasi unanimité des journalistes présents !

DS21 Pallas

En ce 6 octobre 1955, Citroën secoue le paysage automobile : la DS est présentée. Le mot révolutionnaire est bien faible. Une allure unique, à la fois flamboyante et discrète, définitivement hors du temps. Côté technique, c’est pire encore : de l’hydraulique partout, de la boîte de vitesse semi-automatique au freinage, en passant par la suspension et l’assistance de direction. La DS, c’est une soucoupe volante ! Les débuts furent marqués par une fiabilité très chaotique. Mais la carrière de la belle perdurera jusqu’en 1975. Finalement, il ne lui aura manqué qu’un moteur digne de ce nom, plutôt que le vulgaire « tournebroche » de la Traction !

Les phares autodirectionnels lui donnent un côté sportif alors que l’extraordinaire finesse de la ligne semble toujours d’actualité. Dans l’habitacle, la magie « Pallas » opère : cuir profond des sièges, moelleux sensationnel de la sellerie et de la moquette, habitabilité superbe… Au volant, on se sent pourtant dérouté. Pourquoi ? Ben… Il n’y a qu’une seule pédale, plus celle du frein à main ! Ah, non, à bien y regarder, on remarque aussi un petit bouton central… Pour démarrer, c’est presque simple : mettez le contact et tirez le levier de vitesse sur la gauche : la belle démarrera ! Laissez la monter sur ses suspensions et… en route !

Il faut un petit temps d’adaptation pour s’habituer à cet OVNI. Tout d’abord, pour changer de vitesse, il suffit de simplement lâcher les gaz et de déplacer le levier d’un geste nonchalant. Nonchalant, voilà le mot qui décrit la voiture : flottant sur ses suspensions, la DS peut sembler pataude au premier abord, mais elle ne l’est pas. Guidée sur des rails, elle se laisse savourer sur un rythme d’autant plus calme, que le mugissement mécanique n’incite pas à la débauche… Quant aux freins, c’est un poème : effleurez et ça freine fort. Appuyez et ça bloque tout !

SM

Cela faisait longtemps que l’idée d’une « super DS » trottait dans la tête des ingénieurs, quai de Javel. Finalement, c’est le styliste Robert Opron qui fera pencher la balance en faveur d’un coupé 2+2. Le résultat, dévoilé en 1970, bouscule encore une fois toutes les références. La mécanique provient de Maserati (racheté par Citroën), le style surprend avec sa voie avant plus large que sa voie arrière et son immense vitrine abritant les phares, et l’hydraulique, bien sûr, se retrouve à tous les étages. Le choc pétrolier de 1973 et un réseau frileux à son égard mettront prestement un terme à sa carrière.

Futuriste, la SM ne l’est pas que dans son style extérieur. Grimpez à bord et vous serez dérouté ! Le volant monobranche, les fauteuils, les compteurs ovales, la « grille » rectangulaire de levier de vitesse, la radio installée perpendiculairement sur le tunnel central… Chez Citroën, on déteste faire comme les autres ! La position de conduite semi-allongée n’est pas désagréable et tout tombe assez bien en main. Coup de clé et le V6 de 2,7 litres prend vie.

Sans nul doute, la SM est l’une des plus étranges GT à conduire. Son confort divin ne ravira cependant pas les estomacs fragiles et sa suspension affiche un penchant prononcé pour le roulis ! La direction, ultra-super-méga directe, n’a rien de naturel et ce « bouton » de freins demande toujours autant de circonspection. Reste une excellente boîte manuelle (5 rapports), un moteur souple aux 180 chevaux très volontaires, une sonorité rauque pas déplaisante et une redoutable stabilité. Une très curieuse machine…

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette. Source ©: Citroën.

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