Elle est arrivée comme un chien dans un jeu de quilles, criant à qui veut l’entendre « je suis une voiture pratique, pas trop petite et pas chère ». On ne pouvait pas la laisser dire sans vérifier. Présentation ! Avec sa longueur de 4250 mm, elle est conçue pour accueillir cinq adultes et leurs bagages. C’est vrai que l’esthétique n’est pas particulièrement sexy, mais son dessin n’est pas moche non plus. On a donc une ligne très classique de tricorps qui exprime la robustesse. Voyage dans le temps En entrant dans l’habitacle, on a l’étrange impression de retrouver l’ambiance des voitures de la seconde partie des années 90. On a bien compris que les concepteurs ont pêché dans la liste des accessoires d’anciens modèles Renault. On nous gratifie même d’une commande de klaxon à la poignée de clignotant… comme au bon vieux temps. Le tableau des compteurs est d’ailleurs un amusant mélange d’indicateurs à l’ancienne et d’un écran plus moderne. Bien qu’austères, les matériaux donnent une impression de solidité et sont bien assemblés. Les sièges sont confortables même si, en mouvement, on souffrira d’un manque de maintien. Par contre, on a vraiment de la place. Logan réussissant là son premier défi de taille. Essence ou Diesel Sous le capot, on peut choisir entre deux moteurs essence (1.4 et 1.6) et un moteur Diesel à rampe commune 1.5. Notre essai s’est porté sur les petits 1.4 MPI de 75 ch (55 kW) et le 1.5 dCi de 70 ch (50 kW). Peu importe le choix de motorisation, l’insonorisation n’est pas le point fort de cette voiture. On entend tout aussi fort le 1.4 MPI que le 1.5 dCi qui finalement s’en sort mieux. Vibrations désagréables y compris. C’est sans doute dans ce domaine que les ingénieurs ont le plus lâché de lest par rapport à une voiture plus chère. Juste suffisant Le 1.4 MPI reprend le moteur 4 cylindres de la famille K7 déjà implanté dans la Clio II. Néanmoins, pour réduire les coûts, certaines pièces ont été repensées. Et il a aussi fallu l’adapter aux normes Euro IV. Ce groupe d’une puissance maxi de 75 ch à 5500 tr/min offre un couple de 112 Nm à 3000 tr/min. La Logan 1.4 MPI est capable de rouler à 162 km/h et réussit le 0 à 100 km/h en 13 secondes. Les trois premiers rapports de la boîte sont courts alors que les deux derniers sont plus longs, pour économiser le carburant. Une transmission commandée par tringles qui a su se montrer docile et efficace, avec toutefois un levier équipé d’un vibreur d’origine. Globalement, la sauce est réussie d’autant que la consommation est maîtrisée : 6,8 litres en cycle mixte. Attention toutefois, en ville ou à rythme soutenu, elle monte facilement à plus de 9 litres… Puisqu’il faut parfois rétrograder pour retrouver un peu d’énergie. Économie avant tout Le bloc turbodiesel est nettement moins performant. Il est même parfois poussif. Le 1461 cm³ de 50 kW à 4000 tr/min peine à dépasser les 155 km/h et demande 15 secondes pour atteindre 100 km/h. Heureusement, la voiture montre de la disponibilité dès les bas régimes. En effet, son couple maximal de 160 Nm est prêt dès 1700 tr/min. C’est toujours une boîte manuelle à cinq rapports qui transmet la puissance aux roues avant, mais ici la commande est à câble, « pour mieux filtrer les vibrations ». Par contre, la consommation est nettement avantageuse puisqu’on arrive à un cycle mixte de 4,7 litres. Le cycle urbain est annoncé, lui, à 5,8 litres. Divine Si on oublie les bruits mécaniques, la Logan a un comportement incroyable. De ce point de vue, on a une voiture vraiment moderne. Elle tient même haut le pavé sur tout type de route. On est vraiment bien soutenu à l’intérieur grâce à une Dacia qui se joue de nombreux pièges. Elle reprend les pseudo-McPherson de la Clio à l’avant et l’essieu en H avec traverse déformable de la Modus à l’arrière. Mais, surtout elle a une garde au sol élevée de 155 mm facilitant les débattements. Dans les gènes Faut-il rappeler son origine roumaine et sa destination première des marchés des pays émergents. Les concepteurs ont donc prévu une caisse suffisamment haute pour prendre aisément les routes chaotiques et avaler les nids de poule. Dès lors, le confort à bord est favorablement étonnant. Évidemment, elle n’est pas faite pour une conduite sportive par son choix de pneumatique. Enfin, sa garde au sol est aussi responsable d’une mauvaise résistance au vent latéral. Pour freiner le tout, on fait confiance à des disques à l’avant, des tambours à l’arrière et l’ABS de série. Simple Un argument pour certains irréductibles Gaulois : cette Logan n’est pas bardée d’électronique. C’est un peu une illusion car les moteurs et l’ABS en usent. Par contre, il est vrai qu’on ne retrouve pas de régulateur de vitesse, d’allumage automatique des phares, d'essuie-glaces automatiques… C’est tellement le cas, qu’il faut encore ouvrir le coffre avec la clé. On est donc obligé de couper le moteur et de sortir pour profiter des 510 litres de la malle, non modulable. Et oui, pas de banquette rabattable. En plus, faites gaffe à la tête, le couvercle de coffre aime bien jouer à l’élastique lors de son ouverture. Direction assistée à conseiller La direction assistée est fournie d’office avec le moteur Diesel et la 1.6 MPI. Par contre, la 1.4 MPI n’y a pas toujours droit. Il faut pourtant la conseiller, d’autant qu’elle est proposée en option à un prix vraiment raisonnable de 400 euros. Étant donné qu’elle fonctionne selon le principe hydraulique à crémaillère, elle reste consistante. Elle est d’ailleurs nettement plus agréable que celle, électrique, des Renault Clio et Modus. Dans la liste est options, on trouve aussi la radio jamais de série, l’air conditionné et un pack électrique (vitres avant et télécommande pour la fermeture centralisée). Bilan Voiture mi-moderne, mi-désuète, la Logan étonne par son comportement incroyable. Son châssis n’a pas été bâclé. Les économies sont d’échelle en récupérant ça et là des éléments de Renault. On doit toutefois jongler avec une insonorisation insuffisante. Néanmoins, le propriétaire final de la Dacia Logan devrait être ravi. Parce qu’à ce prix-là (de 7500 euros de base essence à 12500 euros full option Diesel), on n’est pas trompé sur la marchandise. En prime, on profitera d’un réseau Renault fort présent. Il y a donc toujours une Logan près de chez soi. © Olivier Duquesne