Essais

Audi RS3 Berline (2017) : La compacte la plus puissante, est-elle la plus amusante ?

Rendez-vous compte : 400 chevaux ! Oui, vous avez bien lu : 400 chevaux dans la petite carrosserie d’une Audi A3 ! Sur le segment des compactes sportives, c’est du jamais vu : la nouvelle RS3 enterre ses rivales Mercedes-AMG A45 et BMW M2… Mais cette puissance n’est-elle pas trop lissée ?





  • Piette François
  • 20 novembre 2017
  • Audi
3,5
score VROOM
  • 4,5
    Performance
  • 3,0
    Tenue de route
  • 2,5
    Confort
  • 4,0
    Équipement
  • 4,0
    Sécurité
  • 3,0
    Prix/Qualité
  • 3,5
    Consommation
  • 3,5
    Global
Avantages et inconvénients
  • Efficacité en toutes circonstances
  • Equipement high-tech
  • Finition
  • Moteur herculéen
  • Sonorité fantastique
  • Autonomie
  • Confort assez ferme
  • Moteur trop bruyant en mode sport
  • Rayon de braquage
  • Sous-virage prononcé

Quel que soit le niveau de gamme, les constructeurs allemands se livrent une invraisemblable course à la puissance. Et à ce petit jeu, c’est Audi qui domine le segment des compactes polyvalentes avec le restylage de sa RS3 ! Face à la Mercedes-AMG A45 qui débite 381 chevaux de son 4 cylindres survolté et à la BMW M2 qui réplique avec un voluptueux 6 cylindres de 370 chevaux, l’Audi oppose un original 5 cylindres de 2,5 litres. Une mécanique de très grand caractère, comme vous allez le constater !

Changement de visage

Pour la première fois de sa carrière, la RS3 est disponible en berline à 3 volumes. Ce modèle affiche des lignes plus tendues et plus équilibrées que la sœur « Sportback » à 5 portes, mais elle perd en modularité. Rien d’important pour une sportive ? Détrompez-vous, car la RS3 a souvent été plébiscitée pour sa grande polyvalence d’usage, capable de rendre presque tous les services. Cela dit, les amateurs de volume ne seront pas trop déçus par le coffre de 390 litres et par l’habitabilité correcte, à l’exception de la garde au toit arrière.

Bodybuilding

Une telle cavalerie sous le capot, cela doit forcément se voir un tantinet de l’extérieur ! Et Audi enrobe effectivement son RS3 d’une parure de guerre tout-à-fait adaptée et qui ne passe pas vraiment inaperçue : double échappement format XXL, passages de roues élargis, jantes spécifiques, prises d’air agrandies… Cela ne transforme toutefois pas la RS3 en un monstre lourdement dopé, mais c’est suffisamment significatif que pour faire tourner les têtes. Surtout avec une teinte criarde comme Audi Sport sait si bien les faire…

Tonnerre de Brest !

Plongeons au cœur des spécifications : le 5 cylindres TFSI cube 2,5 litres et délivre la coquette puissance de 400 chevaux dès 5.850 tr/min. Le couple de 480 Nm est quant à lui, disponible à partir de 1.700 tr/min. Le tout transite via une boîte automatique S-Tronic à 7 rapports sur les 4 roues. Ne cherchez aucune alternative, c’est la seule version proposée… Les chiffres, eux, interpellent : Audi promet un 0 à 100 km/h fulgurant en 4,1 secondes et une vitesse de pointe limitée à 250, voire 280 km/h.

Mais le véritable clou du spectacle, c’est le caractère du moteur. Au démarrage, le 5 cylindres s’ébroue dans un grondement reconnaissable entre mille, faisant trembler le tarmac et le voisinage. Quelques petites explosions clôturent le show, juste histoire de s’assurer que tout le monde vous a bien entendu…

BROOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP

Levier sur D, on relâche les freins et c’est parti ! Sur un filet de gaz, l’Audi est prévenante. Le mode « Comfort » permet même de circuler sans ameuter tout le quartier, diminuant le volume sonore de l’échappement. La douceur de la direction étonne, plus en tout cas que la fermeté de la suspension. On ne va pas dire que vous circulerez en toute discrétion, mais au moins, la RS3 sait se faire civilisée.

Passez en mode sport, enfoncez les gaz et c’est une toute autre partition : le 5 cylindres se racle un peu la gorge à bas régimes puis entame rapidement un staccato envoûtant, en grondant de tous ses cylindres d’une voix légèrement enrouée. Une sonorité métallique grimpant irrésistiblement vers les aigus et qui vous tirera quelques larmes ! La poussée, phénoménale à tous les régimes, ne s’arrête que lorsque vous butez sur le rupteur. Voilà donc un moteur polymorphe, bestial en haut et souple en bas et qui plus est, à la tessiture enchanteresse !

Un peu moins fort, la musique !

Audi, sans doute stimulé par les vocalises naturelles de son moteur, a toutefois un brin trop débridé la musique sur le mode sport. Les explosions sont assez sauvages et en régime stabilisé, le moteur bourdonne assez désagréablement. Oui, on arrive à se lasser des meilleures choses… C’est ça aussi, le paradoxe des épicuriens. Et puis il y a le confort d’amortissement, trop ferme à notre humble goût pour nos routes défoncées.

Trop sage ?

A l’opposé de la redoutable tessiture du moteur, le comportement routier présente un caractère aseptisé. Typée sous-vireuse, gros moteur bien lourd sur le train avant oblige, la RS3 demande en conduite très dynamique, d’être fermement inscrite en entrée de virage pour éviter un pitoyable « tout droit »… Il est évidemment possible de rendre la chose vivante du postérieur, mais prière de mettre du cœur à l’ouvrage ! La motricité, on s’en doute, est tout bonnement phénoménale. Le temps perdu en entrée de virage est vite rattrapé à la sortie, la motricité permettant de remettre les gaz dès que votre estomac est accroché !

Budget

Tout commence à 56.000 € pour la Sportback et à 57.400 € pour la berline. A partir de ce montant, rajoutez entre 5.000 et 20.000 € d’options selon votre degré d’exigence. On relève ainsi les freins en céramique (à l’avant, quasi obligatoires en conduite dynamique) à 4.700 €, la vitesse limitée à 280 km/h à 1.500 €, le système de navigation GPS Plus à près de 3.000 €, l’échappement sport à 865 €, plus les inévitables babioles, dont un pack design à 1.000 €….

A la pompe, les choses ne paraissaient d’emblée pas très prometteuses, avec une consommation moyenne annoncée à 8,3 l/100 km, soit 188 g CO2/km. Pourtant, à l’usage, notre 5 cylindres a fait preuve d’une relative sobriété, avec une consommation comprise entre 10 et 11,5 l/100 km, selon le type de route, la circulation et l’enthousiasme. Bien entendu, un pied droit très énervé peut faire grimper la valeur à largement plus de 14 l/100 km… Gros bémol : un réservoir de 55 litres limitant l’autonomie à 500 kilomètres, en conduite souple…

Conclusion

La compacte la plus puissante n’est pas la plus tonitruante : ses 400 chevaux autorisent certes des performances invraisemblables pour le segment et, cerise sur le gâteau, ils s’exécutent dans une mélopée inoubliable ! Mais ce fabuleux moteur pèse lourd sur le train avant, ce qui perturbe quelque peu l’équilibre général. Toutefois, on vous rassure, l’efficacité générale est absolument phénoménale ! Il ne vous reste plus qu’à trouver un terrain de jeu adapté, ce qui n’est pas la moindre affaire, et accepter les compromis que réclame cette monture d’enfer, comme une autonomie limitée, un confort très ferme et une allure qui permet difficilement d’arriver discrètement…





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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette.

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