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Essai : Audi RS4 Avant, plus qu’une S4 « Plus »

Combien de marques dérivent-elles leurs berlines familiales hyper athlétiques en break? La BMW M3? Pas en Touring. L'Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio? Pas en break. Il reste donc la Mercedes-AMG C 63. Et cette Audi RS4 Avant.

  • Bervoets Wim
  • 20 avril 2018
  • Audi
4,0
score VROOM
  • 5,0
    Performance
  • 4,0
    Tenue de route
  • 4,5
    Confort
  • 3,5
    Équipement
  • 3,5
    Sécurité
  • 3,5
    Prix/Qualité
  • 4,0
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Adhérence phénoménale
  • Châssis omnipotent
  • Finition de qualité
  • Moteur vigoureux
  • Options faisant vite grimper la note
  • Poids
  • Prix costaud
  • Sonorité du V6 assez artificielle

Et cette RS4 est tout de même une exception. Parce que contrairement à sa concurrente de Stuttgart, le break bavarois n’est même pas disponible en berline. L’histoire se répète : à ses débuts en 1999, la légendaire Audi RS2 Avant était elle aussi, uniquement disponible en break. Cette nouvelle RS4 a également un moteur V6 en commun avec la première génération du modèle.

Le concept

En raison de sa vocation de break familial super rapide, l'Audi RS4 Avant a toujours été relativement discrète pour un usage quotidien. Nous n’y avons jamais vu de capot ultra agressif, de passages de roue outrageusement élargis ou de gros aileron à l’arrière : une RS4 pouvait même se révéler délicate si on le souhaitait, surtout avec une couleur subtile et des coques de rétroviseur de même couleur que la carrosserie, plutôt qu’en aluminium.

La nouvelle Audi RS4 Avant, c’est autre chose : le pare-chocs avant est méchamment retaillé, l'avant et à l'arrière ont de petits détails qui selon Audi, rappellent la légendaire Audi 90 IMSA GTO, mais qui selon nous, rappellent la parenté avec la RS5. Si vous ajoutez les accents extérieurs en fibre de carbone (4.600 € minimum) ou en aluminium (4.000 € minimum), votre RS4 Avant attirera l'attention.

A l'intérieur, on remarque les sièges sport et le volant à méplat qui confirment le caractère sportif du break familial. Pour le reste, le tableau de bord est toujours aussi bien dessiné, la qualité de finition ne supporte pas la critique et le coffre est identique à celui de n’importe quelle A4 Avant : 505 litres avec les sièges arrière en place, 1.510 litres avec l'ensemble replié. Enfin, le tableau de bord digital optionnel comporte quelques positions et affichages spécifiques à la RS4.

A l’essai

A l’instar du coupé RS5, la RS4 Avant est un enfant de son temps : le pétulant V8 4.2 l atmosphérique cède sa place à un V6 biturbo 2.9 l. Avec 450 ch (entre 5.700 et 6.700 tr/min) et 600 Nm (entre 1.900 et 5.000 tr/min), il affiche les mêmes chiffres que sous le capot de la RS5. On le retrouve d’ailleurs aussi chez Porsche, sous une forme modifiée. Ce moteur profite à la consommation et aux émissions de CO2, mais nous reviendrons sur le sujet.

La puissance est toujours distribuée sur les quatre roues selon un rapport 40/60 (dans certaines situations, l'Audi envoie jusqu'à 85 % du couple aux roues avant et 70 % sur les roues arrière). La boîte automatique S-Tronic à double embrayage cède sa place à une boîte automatique Tiptronic à huit rapports. Elle offre des passages de rapports tout aussi rapides et se montre plus douce en mode automatique. Il s’agit d’un choix éclairé pour encaisser le couple de cette RS4 Avant.

Le résultat? 0-100 km/h en 4,1 secondes et une vitesse maximale limitée à 250 km/h. Si vous choisissez le Pack RS Dynamic, la vitesse est non seulement relevée à 280 km/h mais Audi ajoute aussi un différentiel à glissement limité, ainsi qu’une suspension RS Sport Plus avec « Dynamic Ride Control » qui optimise le contrôle de la carrosserie lors des accélérations, freinages et en  virages.

Que cette RS4 puisse accélérer, c'est clair dès le départ : l'Audi surprend par son couple généreux à bas régimes et pousse comme un beau diable. Même plus haut dans les tours, le V6 se sent toujours bien et continue de pousser ! Dommage que même avec l'échappement sport en option (1.222 €), la sonorité du moteur semble artificielle.

La transmission Quattro à 4 roues motrices assure un contrôle de tous les instants ! Avec la direction légère et précise, vous pouvez placer la RS4 au millimètre et réaccélérer très tôt. Il y a une légère marge pour jouer avec le train arrière, mais l'efficacité reste le maître mot. Comme toujours avec une RS4, d’ailleurs. Si vous remettez le « Drive Select » sur Comfort, l'Audi se conduit sans effort dans le trafic.

Les équipements

Le tableau de bord digital ("Virtual Cockpit" chez Audi) propose des informations de conduite supplémentaires sur cette RS4, mais il est toujours capable de planter une carte de navigation juste devant votre nez. Relevons également les classiques comme la radio digitale, l’intégration de votre smartphone et un système audio Bang & Olufsen. Les aides à la conduite comptent les capteurs de stationnement avant et arrière, un avertissement d'angle mort et un avertissement de collision avec assistance au freinage d'urgence. En option, vous pouvez également commander des équipements tels qu'une caméra de recul, une assistance au maintien de voie, une reconnaissance des panneaux de signalisation et un affichage tête haute.

L'addition

Audi exige 84.700 € pour sa RS4 Avant. Un sacré budget, mais au niveau de sa concurrente, la Mercedes-AMG C 63 break (qui va recevoir un nouveau prix après son lifting). Si vous voulez tirer le meilleur parti de votre Audi RS4 Avant, vous devez cocher le Pack RS Dynamic (5.995,55 €), l’échappement sport (1.222,10 €) et les freins en céramique (6.098,40 €). Même avec seulement quelques options de confort, le prix s'élève rapidement à 100.000 €...

Après une semaine d’essai, nous avons relevé une consommation moyenne de 10,2 l/100 km. Environ un litre et demi de plus que les 8,8 l/100 km qu'Audi annonce, mais pour une voiture de ce calibre, cela reste parfaitement acceptable. Les émissions de CO2 s'élèvent à 199 g/km, soit nettement moins que les 249 g/km de son prédécesseur.

Le verdict

L'Audi RS4 Avant fait mieux à tous les égards que la précédente, sauf en ce qui concerne le… son. Mais l’échange du V8 contre un V6 ne lui a apporté que des avantages : la consommation a considérablement baissé et les performances s'améliorent. Cela se traduit par un break familial hyper rapide à deux visages. Un break confortable et une voiture de sport qui peut être conduite le couteau entre les dents. Ce n’est toujours pas une voiture radicale, mais c’est bien plus qu'une simple S4 Plus.

Lire plus:

À propos de l'auteur : Bervoets Wim Wim Bervoets est rédacteur chez Vroom depuis 2016. Il s'intéresse à tout, depuis les citadines jusqu'aux voitures de sport, et garde un esprit ouvert sur la mobilité et les carburants du futur.
Mais il rêve encore et toujours d'une Lotus Elise...

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