Essais

Audi RS7 Sportback vs Mercedes CLS 63 AMG Shooting Brake : La bête… et la bête !

Même si elles acceptent de jouer les « belles » avec leurs carrosseries aux courbes léchées, les Audi RS7 et Mercedes CLS 63 AMG se profilent surtout comme des « bêtes » incroyables avec leurs moteurs diaboliques de 560 ch ! Frissons garantis…

  • Christiaens  Jean-Francois Christiaens Jean-Francois
  • 28 mars 2014
  • Mercedes-Benz
Mercedes-Benz CLS 63 AMG
  • Performances inouïes super-sportive utilisable au quotidien
Audi A7

    Si l’Audi RS6 ne se décline qu’en break et pas en berline, l’arrivée de la version RS7 Sportback permet de jouir d’une carrosserie moins « utilitaire » pour les esthètes. Chez Mercedes aussi, les esthètes seront à la fête avec la CLS AMG à la robe sculpturale tant en berline-coupé qu’en break comme notre modèle d’essai. Un break qui offre tout de même une soute un peu moins pratique que celle gigantesque de la RS6. Voilà : maintenant débarrassé du seul point « rationnel » de cette confrontation, on va pouvoir rentrer dans le vif du sujet !

    Moteur !

    A l’instar du break RS6, le coupé RS7 Sportback hérite d’un V8 4.0l bi-turbo. Par rapport à la précédente génération de RS6 animée par un V10 de 5.0l, on perd donc dans l’opération deux cylindres et 1.0l de cylindrée. On se rassurera tout de même en remarquant que le couple maximum évolue malgré tout encore légèrement pour culminer dorénavant à… 700 Nm ! Et que, dans l’opération, la consommation moyenne officielle baisse de 14l à 9,8l/100 km. C’est toujours ça de pris…

    5.5l

    Chez Mercedes aussi, la traque aux émissions polluantes incite à baisser drastiquement la cylindrée de son moteur 63 AMG qui passe de 6,3l à 5,5l. Dans l’opération, le moteur V8 s’offre toutefois deux turbos et voit sa puissance culminer à 560 ch, voire à 585 ch si l’on opte pour la version « S » encore plus musclée. Et le couple développe ici jusqu’à 800 Nm ! Ouf, ça risque de déménager !

    Quatre roues motrices

    Contrairement à la CLS AMG qui se contente de ses roues postérieures pour transmettre toute ces fougue au bitume, de série, la RS7 Sportback hérite de la transmission intégrale Quattro caractéristique des modèles griffés RS.

    Pour les clients que cela rassure, il est tout de même possible de s’alléger de 4.000 euros supplémentaires pour bénéficier du même service sur la CLS 63 AMG, comme sur notre modèle d’essai. En fonction des conditions climatiques, voilà bien la seule option du catalogue Mercedes qui n’est pas à considérer comme un luxe…

    Bourgeoise…

    Sans le petit coup de gaz au démarrage, assez évocateur, le toucher de route des suspensions pneumatiques de nos deux concurrentes ne permet pas de déceler directement tout leur potentiel sportif. Mieux : le confort de marche s’avère même assez moelleux. A des années lumières d’une Lamborghini ou d’une autre super-sportive de plus de 500 ch en tous les cas…

    Au vu du couple disponible sous la pédale, on évolue toujours sur un filet de gaz en laissant les transmissions automatiques (à huit rapports sur l’Audi et à sept rapports sur la Mercedes) travailler discrètement. A ce rythme, la RS7 Sportback consomme un peu moins que la CLS 63 AMG 4MATIC (9,5l/100km contre environ 10,5l/100km) grâce à son mode de fonctionnement « 4 cylindres ». Sa boîte de vitesses paraît également un peu plus douce.

    … ou bestiale ?

    A la moindre pression plus franche sur l’accélérateur, on se voit propulser dans un monde parallèle. Les performances deviennent dignes de missiles sol-sol et l’habitacle s’inonde d’une sonorité rauque étourdissante ! L’ancien V8 6,3l atmosphérique des modèles 63 AMG se montrait plus progressif dans sa poussée et plus rageur dans les tours.

    Ici, avec le nouveau 5,5l bi-turbo, peu importe le régime, dès qu’on touche la pédale, c’est directement la grosse artillerie ! Seul regret : en mode manuel, la boîte à sept rapports impose un « gros » temps mort entre la consigne de changement via les palettes et le changement effectif du rapport. Diable, ce petit « détail » ruine tout l’agrément en conduite sportive de la CLS 63 AMG ! Heureusement, le mode automatique « sport » gère parfaitement ce temps de latence. Autant ranger ses palettes et laisser la main…

    Voitures à Grande Vitesse

    … ou grimper à bord de l’Audi. L’accord moteur/boîte y est bien meilleur. En mode manuel, les rapports claquent avec la célérité d’une boîte de compétition. Mais dans les deux cas, quelles accélérations étourdissantes ! Et quelle stabilité à hautes vitesses. Sur les autobahns allemandes, on se croirait à bord de TGV.

    Cela dit, si on les attendait effectivement souveraines sur les grandes lignes droites, finalement, c’est plus sur les petites routes que ces deux engins d’un autre monde s’avèrent étonnants. Long de 5 mètres et pesant 2 tonnes, difficile de les imaginer agiles.

    Et pourtant, si ! C’est encore plus sensible avec la RS7 Sportback qui se place étonnamment au freinage et qui profite de son différentiel Sport Quattro optionnel (il envoie plus de couple vers la roue arrière extérieure en virage) pour sortir efficacement des virages serrés.

    Mais le rendu de la direction paraît plus naturel sur la CLS 63 AMG. Par contre, dans les deux cas, il n’y a pas de miracle : les freins, même si l’on retient les disques en carbone-céramique optionnels, sont rapidement mis à mal. Et puis, en outre, à ce rythme, la consommation devient aussi ahurissante que les performances… Comptez au-moins 30l/100km.

    Conclusion

    Dans les deux cas, voilà de super-sportives qui peuvent à la demande jouer la carte de la bestialité avec des performances inouïes ou celle du confort pour un usage sans contrainte. Et tout ça un prix nettement plus abordable que la plupart des super-sportives totalement inutilisables au quotidien… Au final, on pourrait même croire qu’il s’agit d’un achat « rationnel ». Mais attention : sans s’en rendre compte, on arrive quand même vraiment très vite sur le virage suivant ! Et s’il fallait trancher entre les deux ? Pour son accord moteur-boîte plus convaincant, la RS7 prend une légère avance…

    Lire plus:

    Christiaens  Jean-Francois
    À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar. Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?
    Photos ©: Jean-François Christiaens.

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