Essais

Audi S5 2017 : La main de fer dans un gant de velours…

Pour ceux que la nouvelle RS5 avec son physique hypertrophié effraye, il existe une solution plus discrète, mais néanmoins performante. Ne vous fiez pas à cette discrétion, car ici aussi, le grand méchant loup est aux aguets !

  • Piette François
  • 21 mars 2017
  • Audi
2,4
score VROOM
  • 4,0
    Performance
  • 0
    Tenue de route
  • 4,0
    Confort
  • 5,0
    Équipement
  • 0
    Sécurité
  • 2,0
    Prix/Qualité
  • 0
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Comportement agile et sûr
  • Finition
  • Moteur puissant et mélodieux
  • Technologie high-tech
  • Coût des options
  • Garde au toit (toit ouvrant)
  • Prix élevé
  • Tarif élevé

Dans la gamme des Audi sportives, la S5 est l’un des modèles les plus vendus. C’est dire si Audi a respecté à la lettre la recette du modèle : un V6 suralimenté, quatre roues motrices ayant une petite préférence pour les roues arrière et un design légèrement relevé. Mais si la recette est identique, les ingrédients diffèrent, à commencer par le moteur !

Discrétion de bon aloi

Face à une RS5 qui joue de ses grosses jantes, de ses ailes élargies et de ses bazookas en guise d’échappement pour impressionner le quidam, la S5 a le mérite de rester discrète : des coques de rétroviseur en aluminium, des boucliers subtilement revus et une quadruple sortie d’échappement sont ses principaux attributs.

Dans l’habitacle

Nous pénétrons alors un univers typiquement Audi. Comprenez qu’il n’est en rien chaleureux, mais que la qualité de finition y est exemplaire ! On ne peut également que louer la qualité des matériaux et l’ergonomie. Quelques petites touches sportives agrémentent également le quotidien et vous rappelle que vous n’êtes pas à bord de l’Audi A5 « de Monsieur-tout-le-monde ».

Le tour du propriétaire

Avant d’être une S5, ce modèle est avant tout une A5 avec tout ce que cela suppose en terme d’équipements et de sécurité. Le système d’info-divertissement est donc parfaitement à jour avec une connexion Apple CarPlay et Android Auto, le tout est connecté à internet et propose diverses applications pour se tenir au courant de la météo ou de l’actualité. Il se contrôle via un pavé tactile, une molette ou via la commande vocale.

Concernant la sécurité, ce modèle ne lésine pas non plus avec le freinage automatique en cas de risque de collision, l’alerte d’angle mort, l’assistant de maintien de voie, le régulateur de vitesse adaptatif et même, la conduite semi-autonome dans les bouchons et sur les autoroutes. Bref, que demande le peuple ? Que tout ceci soit de série, sans doute…

Sous le capot

Si nous y voyons toujours un V6 essence de 3 litres, ce moteur n’est toutefois pas le même que l’unité précédente. En effet, cette fois la suralimentation est confiée à un turbo plutôt qu’à un compresseur. Les chiffres sont toutefois plus flatteurs : de 333 chevaux, la puissance grimpe à 354 chevaux, alors que le couple atteint l’impressionnante valeur de 500 Nm dès 1.350 tr/min ! La transmission évolue aussi : vous pouvez faire vos adieux à la S-Tronic à double embrayage et 7 rapports, car Audi l’a remplacée par une unité automatique plus traditionnelle à 8 rapports.

En route

Et tout ce petit monde, comment se comporte-t-il sur la route ? Fort bien, ma foi ! Le V6 s’exprime d’une voix rauque pleine de promesse, mais qui jamais, n’agressera vos oreilles. Si vous désirez forcer son timbre, sachez que la chose est possible en jouant sur les divers modes de conduite. Dans tous les cas, cette bande-son rageuse accompagne une poussée très franche et continue : de 0 à 100 km/h, cette S5 ne demande que 4,7 secondes !

Pour si « velue » soit-elle, cette poussée n’est cependant jamais brutale. En effet, la boîte automatique lisse les évolutions, alors que le moteur délivre son couple de manière lissée sur l’entièreté de la plage de régimes. La bonne nouvelle, c’est qu’il ne s’essouffle pas non plus comme un escargot asthmatique à l’approche de la zone rouge !

Comportement

La transmission intégrale (40% vers l’essieu avant et 60% vers l’essieu arrière) assure bien entendu une motricité exceptionnelle en toutes circonstances. Sur revêtement humide, il est même possible d’entretenir une (toute) petite glissade du train arrière à l’accélérateur. L’ensemble reste néanmoins bluffant d’efficacité, d’autant que la direction très directe permet de plonger rapidement à la corde des virages. La voiture s’y engage alors d’un bloc, sans prendre de roulis. Joli !

Confort

L’amortissement adaptatif permet de se concocter une voiture sur-mesure, en fonction de la situation, de la route et de l’humeur du capitaine ! Comprenez que la voiture sait se faire confortable sur un tempo plus détendu. L’insonorisation ne supporte pas la critique, sauf si vous optez pour le mode « Dynamic » où le chant du V6 devient un peu plus présent. De là à considérer cette présence comme malvenue, il y a un pas que nous n’oserions franchir ! Dernier détail qui peut avoir son importance : les grands conducteurs devront éviter le toit ouvrant qui réduit sensiblement la garde au toit.

Tarif

A 63.500 €, Audi ne brade pas son S5. Et comme à l’habitude chez le constructeur, il faudra largement puiser dans la liste d’options pour profiter d’une S5 digne de ce nom. Tablez donc sur environ 70.000 €. A titre de comparaison, la BMW 440iX à boîte automatique est affichée à 57.390 € et la Mercedes C43 AMG 4MATIC à 63.646 € ! Enfin, sachez qu’à la pompe, le V6 réclame sa petite rasade : environ 9,5 l/100 km en conduite détendue et environ 2 l/100 km supplémentaires en cas de conduite un peu plus enjouée. Ce qui reste raisonnable…

Conclusion

Plus enivrante que jamais à conduire, la S5 est une fabuleuse voiture, que l’on aurait aimé ne jamais rendre à l’importateur. Une voiture qui met du piquant au quotidien, sans pour autant y imposer des compromis. Une sacrée réussite, à l’aise en toutes circonstances, mais qui se paye trop cher...

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette.

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