Essais

Audi S1 : Une petite Belge qui marche fort sur ses 4 pattes !

C’est la plus rapide des voitures produites en Belgique. C’est aussi le fleuron de la gamme A1 et, cerise sur le gâteau, elle crée un nouveau segment : les bombinettes à 4 roues motrices. Non, la S1 ne fait rien comme les autres…

  • Piette François
  • 24 mars 2014
  • Audi
Avantages et inconvénients
  • Finition haut de gamme
  • Moteur souple et performant
  • Transmission quattro !
  • Emissions de co2 décevantes (161 g/km)
  • Habitabilité arrière réduite (surtout avec sièges sport)
  • Pas de boîte s-tronic

Vous vous souvenez probablement de l’A1 Quattro, un doux délire pour collectionneurs sportifs avisés, produite en 333 exemplaires et animée par un 2 litres turbo envoyant ses 250 chevaux sur les quatre roues. Sa rareté et sa cherté lui ont valu un passage éclair mais remarqué dans notre paysage automobile. Regrettable ? Soyez rassuré, Audi revient avec un produit de grande série assez similaire, la S1.

Le marché

Sur le segment bien rempli des petites bombes, on retrouve principalement des petites polyvalentes animées par des mécaniques 1.4 ou 1.6 turbo : Renault Clio RS, Abarth Punto, Peugeot 208 GTi, Seat Ibiza Cupra, Ford Fiesta ST, VW Polo GTI… Seule la nouvelle Mini Cooper S et l’exclusive VW Polo R WRC (stock épuisé) jouent les rebelles avec un moteur 2 litres turbo.

4 roues motrices !

Avec son moteur 2 litres turbo de 230 chevaux et 370 Nm repris de la Golf GTI, l’Audi S1 fait donc figure d’originale. Mais là où elle devient carrément unique, c’est en adoptant la transmission intégrale « Haldex » de cinquième génération, chipée ni plus, ni moins, à l’Audi S3. Et histoire d’en rajouter une couche, elle profite d’un tout nouveau train arrière, à 4 bras indépendants.

Signes distinctifs

Ce débordement de testostérone se remarque par les jantes spécifiques, les quatre sorties d’échappement, le becquet arrière, la calandre et les coquilles de rétroviseur. Pour corser le tout, le pack « Quattro » optionnel rajoute des inserts rouges sur les phares et les étriers de freins, ainsi qu’un aileron arrière bien plus massif.

Un habitacle soigné

Dedans, on reste toujours stupéfait par la qualité de construction : les plastiques sont flatteurs, la présentation se veut soignée et l’ergonomie est, comme toujours chez Audi, quasi impeccable. Quelques inserts d’alu, des cadrans spécifiques et un pédalier en inox vous rappellent que vous n’êtes pas à bord de l’A1 1.2 TFSI de votre secrétaire.

Ici encore, un pack « Quattro » verse un peu dans l’exubérance, avec des sièges baquet (éliminant une grosse partie de la garde aux jambes des passagers arrière) et des inserts en noir, jaune ou rouge. Cocorico ! Pour les geeks, pointons le système multimédia à la pointe et capable de diffuser le wifi dans l’habitacle.

Ça pousse… Tout le temps !

Ce 2 litres TFSI réserve toujours des retrouvailles agréables. Sous le capot de la S1, il ne peut s’accoupler qu’à une boîte manuelle à 6 rapports, pour des raisons de poids. Mais l’ensemble est délicieux à l’usage : très fort en couple, il reprend dès le régime du ralenti pour chatouiller la zone rouge avec un enthousiasme communicatif ! On peut même se permettre de choisir un rapport et d’y rester, tant il semble à l’aise sur toute sa plage de régimes : de 1.200 à 6.500 tr/min, ce n’est que du bonheur ! Et avec 5,8 secondes au 0 à 100 km/h, ce moteur ne fait pas semblant d’envoyer…

Et les sensations dans tout ça ?

Histoire de nous donner le frisson, Audi nous a invités à une partie de luge motorisée sur la glace, avec en guise de chariot de feu, des S1 ! Les lacs gelés doivent encore se souvenir de nos spectaculaires figures…

Ce qu’il faut en retenir, c’est un équilibre parfait, où le pied droit peut envoyer jusqu’à 50% du couple sur le train arrière qui, suite à une telle démonstration de générosité, répond en se baladant et en enroulant autour du train avant. Empattement court oblige, c’est vif et ça demande d’être rapide dans les corrections ! Ce qui ne manque pas de flanquer la banane… Mais tout le monde n’a pas forcément un lac gelé dans son jardin !

Plus sagement

Sur route, la S1 présente un étonnant compromis confort/efficacité, avec un amortissement adaptatif efficace sur les bosses, contenant bien les mouvements de caisse et limitant la casse au niveau des vertèbres. Quel que soit le mode choisi (Comfort, Normal, Sport), jamais la S1 ne semble devenir percutante… A vérifier sur les routes bien de chez nous, plutôt que sur le bitume suédois lissé par la neige ! Question « son », l’échappement travaillé laisse échapper des notes rauques (mode Dynamic), mais jamais le moteur ne devient « prenant » comme le moulin d’une Fiesta ST, par exemple…

Détails pratiques

Déjà disponible à la commande, la S1 est disponible en version 3 portes ou Sportback (5 portes). Le tarif avoisine les 30.000 €, ce qui est évidemment costaud pour une petite auto, mais relativement raisonnable si l’on considère le moteur 2 l TFSI et les 4 roues motrices.

Conclusion

Passionnante sur la glace, convaincante et étonnement reposante sur la route, la S1 a coché toutes les bonnes cases lors de cette première présentation en Suède. Petit bolide de caractère, on en ferait volontiers cadeau à sa (son) partenaire, en espérant chiper les clés aussi souvent que possible. Reste à assumer le tarif… Chef, faut qu’on parle !

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer.

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