Essais

Renault Espace : Il vire sa cuti !

Après douze ans de carrière, l’Espace de quatrième génération a fini à bout de souffle. Mais par quoi le remplacer ? Un nouveau monovolume ? Les habitués seraient ravis, mais le marché est en chute libre. Un SUV, comme c’est la mode à présent ? Les fidèles partiraient en courant ! Renault a tranché et l’Espace, eh bien, c’est un peu tout ça à la fois. Pour un mieux ?

  • Piette François
  • 17 avril 2015
  • Renault
2,1
score VROOM
  • 2,0
    Performance
  • 0
    Tenue de route
  • 4,0
    Confort
  • 4,0
    Équipement
  • 0
    Sécurité
  • 4,0
    Prix/Qualité
  • 0
    Consommation
  • 3,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Emissions de co2
  • Modularité
  • Moteurs silencieux
  • Présentation intérieure
  • Tablette multimédia sympa et complète
  • Amortissement adaptatif à revoir
  • Habitabilité (rang 3)
  • Performances modestes
  • Qualité de finition inégale
  • Volume de coffre moyen

De l’allure, ce nouvel Espace n’en manque pas. Nous le trouvons d’ailleurs plus réussi en vrai que sur photo, avec sa face avant statutaire, son profil original et sa poupe travaillée, mais pas trop torturée. Sur ce point, l’Espace nous séduit. Et avec 4,86 mètres de large, il reste toujours un beau et gros bébé.

Espace, un mot justifié ?

L’Espace a perdu son ambiance d’aquarium surélevé. Mais on lui pardonne car il préserve un bel espace aux passagers des deux premières rangées. A ce sujet, notons que pour installer trois sièges (rang 2), il faut forcément faire des sacrifices : les sièges sont étroits, les passagers ont les genoux un peu trop relevés et si l’option « toit panoramique » est retenue, les grandes perches devront éviter les sièges situés aux extrémités, garde au toit rognée oblige. Rien de dramatique dans l’ensemble, car l’Espace reste largement logeable et peaufine sa modularité : d’une pression sur un bouton, les sièges se rabattent pour former un plancher parfaitement plat.

La crise du logement

Hélas, il y a un os : avec une garde au sol relevée et une hauteur réduite, forcément, on retrouve moins d’espace à l’intérieur. Ce qui se remarque principalement au niveau de la troisième rangée, mais également au niveau du volume de coffre : 680 litres, pour un monovolume/SUV titillant les 5 mètres, cela reste un peu mince… Non pas que ce soit ridicule, mais pour un véhicule au tel patronyme, on s’attendait plus à retrouver Versailles qu’un loft du 6ème arrondissement ! Le VW Sharan, pour sa part, offre près de 810 litres !

Génération multimédia

Retournons aux places avant car, chers lecteurs, on y trouve un sacré concentré de nouveautés ! Impossible à manquer, la tablette multimédia intègre le système R Link 2. Entièrement personnalisable, doté d’un écran tactile capacitif, il est aussi complet que facile et intuitif à l’emploi. Du bon boulot ! Cette fameuse tablette permet de gérer tous les paramètres de la voiture, depuis les sièges massants jusqu’au système multimédia, en passant par la connexion Internet aux diverses applications.

Sûre

Question aides à la conduite, Renault se met enfin à jour et propose quasiment tout ce qu’il est possible de proposer : régulateur de vitesse adaptatif, alerte de survitesse, manœuvres de créneau automatiques, affichage tête haute rétractable, stéréo Bose à douze haut-parleurs et une alerte de distance de sécurité.

Une petite fleur

Mais le clou du spectacle, c’est le « Multi-Sense » : une appellation digne d’un spa qui désigne les divers modes de conduite. D’une pression sur le bouton au logo représentant une fleur, vous aurez le choix entre divers modes : Neutral, Perso, Confort, Sport et Eco. Ces modes influent sur l’amortissement adaptatif, la consistance de la direction, la sonorité moteur, l’affichage du tableau de bord, la gestion moteur/boîte, la climatisation et le réglage du 4Control, le système à quatre roues directrices.

Motorisations

Renault cible le cœur de gamme et reste raisonnable au niveau des moteurs : 1.6 dCi 130 ch (boîte manuelle 6), 1.6 dCi 160 ch (boîte auto EDC 6) et 1.6 TCe 200 (boîte EDC 7). Des choix extrêmement raisonnables (trop ?), qui ont l’avantage de présenter des valeurs CO2 très basses : de 116 à 140 g/km !

Finition premium ? Pas tout-à-fait…

L’éclairage intérieur du plus bel effet, la console centrale proéminente surmontée d’une jolie tablette et les matériaux moussés : tout cela flaire bon la montée en gamme ! Ah, quoique : quelques plastiques durs dans la partie basse de la planche de bord et des pare-soleil négligés ternissent le constat. Dommage…

Et au volant, ça donne quoi ?

Au début, il faut toujours y aller en douceur, me disait un ami fort porté sur la gaudriole… Allons-y donc sur le mode confort. Après tout, l’Espace est destiné à la balade ! Plutôt terne, le 1.6 dCi 160 semble mou du genou au démarrage. Une fois en mouvement, les choses s’arrangent, mais les performances n’en restent pas moins timides. Surtout pour un diesel haut de gamme ! Heureusement, sa voix est encore plus discrète que ses performances.

Mais le souci, il vient principalement de l’amortissement, bien trop laxiste en mode confort… Le confort, justement, y perd de par les pompages réguliers de la suspension, mais la précision de conduite aussi, avec une direction vague et floue. Les choses s’améliorent sur le mode « Sport », avec une meilleure réactivité de la mécanique et un maintien de caisse optimisé, mais le filtrage reste imparfait.

Et en essence ?

Un petit tour au volant de la version TCe 200 nous conforte dans nos impressions : l’amortissement reste perfectible et le moteur manque de coffre à bas régimes. Mais sa plage d’utilisation plus large et son feulement très discret le rendent finalement plus agréable à l’usage. On apprécie aussi la boîte EDC7, à la gestion bien calibrée.

Tarifs

Disponible à partir de 34.500 € dans sa finition Zen dCi 130, l’Espace est de série, proposé en 5 places. Pour bénéficier de la rangée supplémentaire, peu importe la finition, prière de rajouter 1.000 €. Le haut de gamme « Initiale Paris » est quant à lui facturé 45.500 € en dCi 160. L’équipement s’enrichit alors du cuir, de l’amortissement piloté (hélas…), des 4 roues directrices, de la climatisation arrière automatique…

Conclusion

En bousculant les traditions, l’Espace espère reconquérir une clientèle qui avait déserté la marque, par manque de vrai haut de gamme. Pour ce faire, il change de cap, quitte à dérouter les fidèles habitués. On ne le blâmera certainement pas pour cela, car qui n’avance pas recule. Pétri de bonnes idées, très agréable à vivre et à la pointe sur le plan technologique, il ne semble toutefois pas pleinement abouti dans sa réalisation : quelques fins réglages supplémentaires au niveau de l’amortissement et une finition rehaussée au niveau de certains plastiques en feraient une très brillante voiture. La base est excellente et mérite ces menus réglages !

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Anthony Bernier.

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