La présentation d’une nouvelle Série 3 est un événement important mais prévisible. Pourtant, un premier essai est toujours passionnant, car il répond à la seule question essentielle : est-elle toujours aussi agréable à conduire ?
Texte : Jaco Bijlsma
Tout comme avec la 911, vous devinez rapidement les évolutions apportées par une nouvelle Série 3. Il ne s’agira jamais d’une révolution : nous chérissons ce modèle pour un certain nombre d’éléments et nous ne voulons pas que ça change !
C'est ce qui rend ces voitures incontournables pour leur marque. Et il ne fait aucun doute que la Série 3 est l'axe autour duquel tourne BMW : depuis le tout premier modèle de 1975, plus de 15 millions ont été produits !
Pas de révolution, même dans le domaine des groupes motopropulseurs. On retrouve en effet les fameux moteurs 4 cylindres turbo essence et diesel (améliorés, toutefois), dont la puissance varie de 150 ch pour la 318d à 265 ch pour la 330d. La 320i compte sur 184 ch et la 330i en distille 258.
Une version entièrement électrique de la Série 3 n'est pas encore prévue, mais une 330e hybride plug-in sera introduite l'été prochain. Avec un moteur électrique intégré dans la boîte automatique à 8 rapports, la puissance maximale atteint 215 kW mais surtout, les émissions de CO2 sont (provisoirement) de 39 g/km et l'autonomie en mode électrique a été portée à environ 60 kilomètres.
En été également, un nouveau modèle M Performance arrivera sur le marché : la M 340i xDrive. Avec l'aide de deux turbos, elle développe 374 chevaux depuis son 6 cylindres en ligne. Avec ses quatre roues motrices, elle assure une sacrée adhérence, puisqu'elle annonce le 0 à 100 km/h en seulement 4,4 secondes.
La Série 3 n'a peut-être pas l'air révolutionnaire, mais elle est complètement nouvelle. Par rapport à son prédécesseur, beaucoup de choses ont changé. Elle est presque 8 centimètres plus longue et 1,5 centimètre plus large. Pour le plaisir de conduite, notez que les voies sont élargies et que l'empattement est rallongé de 4 centimètres.
Le tout est emballé par une carrosserie plus aérodynamique : la valeur Cw est passée de 0,26 à 0,23. Grâce en soit rendue à des soubassements lissés, une face avant avec des volets actifs dans la calandre et des entrées et sorties d'air intelligentes qui influencent positivement l’aérodynamisme. Autre bonne nouvelle : la voiture perd en moyenne 55 kg.
Mais la nouvelle Série 3 a aussi gagné en fonctionnalité : non seulement la banquette arrière offre plus d'espace, mais le coffre peut également transporter 36 litres de bagages en plus. On y voit également d'autres avantages pratiques comme un espace de rangement supplémentaire à l'intérieur et un éventail d’aides à la conduite plus important. Celles-ci sont commandées par une multitude de boutons sur le volant et par les commandes habituelles sur la console centrale.
L’instrumentation passe au grand écran digital et l’écran multimédia central suit le design du tableau de bord. Toutes les versions ne disposent pas de cette instrumentation digitale de série, car les versions « de base » ont des compteurs analogiques. C'est un peu une faiblesse sur un marché où même les marques généralistes proposent en série, de plus petites voitures équipées d'un tableau de bord digital.
Les progrès en matière de technologie sont néanmoins considérables. Par exemple, l'interface BMW 7.0 excelle grâce à ses talents de communication ! Tout comme chez Mercedes, presque tout peut être contrôlé par un système de commande vocale à auto-apprentissage. Un peu à l’instar d’un deuxième partenaire, les débuts (dites « Hey BMW » et la conversation est engagée) sont assez confus. Mais tout comme dans une vraie relation, il faut aussi s’investir un peu.
En matière de technologie, sachez que cette Série 3 peut rouler de façon (quasi) autonome. Même en marche arrière, ce qui est utile et légal ! Le Reverse Parking Assistant se souvient de votre parcours exact depuis les 50 derniers mètres, si vous n'avez pas roulé à plus de 36 km/h. Ensuite, vous pouvez appuyer sur un bouton pour faire reculer la voiture, les mains parfaitement libres (mais avec les freins, vous pouvez doser la vitesse). Dans un parking sous-terrain étroit et aux nombreux virages, c’est utile et efficace !
Harald Krüger, PDG de BMW, était fier d'annoncer lors de la présentation au Mondial de l'Automobile de Paris, que cette nouvelle 3 était la plus dynamique de sa catégorie. Mais est-ce seulement le cas ? Quoi qu'il en soit, BMW a beaucoup travaillé sur ce sujet. La Série 3 est non seulement plus légère, mais aussi plus rigide d'au moins 25 %. Cela, combiné à un châssis encore plus perfectionné, promet beaucoup de belles choses. Par exemple, les amortisseurs de série (bien sûr, vous pouvez aussi commander des amortisseurs adaptatifs en option) ont été remplacés par de nouveaux éléments qui, comme sur de nombreuses concurrentes, amortissent mieux la course en détente et en compression.
Dans l'ensemble, le châssis réagit avec précision et contrôle mieux les mouvements. Bien sûr, la base plus rigide permet aux amortisseurs de mieux travailler. Cela profite non seulement à la précision, mais aussi à la direction revue qui communique davantage. Cette Série 3 est donc aussi dynamique qu’une Série 8 (au-dessus de la moyenne), mais aussi adulte qu’une Série 5. C'est aussi parce qu'elle est devenue plus silencieuse et plus confortable.
Plutôt orientée vers le confort de prime abord, la Série 3 fait ressentir toutes les qualités de son châssis une fois que vous haussez résolument le rythme. Cette nouvelle BMW accepte la conduite musclée et même le drift si vous avez entre les mains la puissante 330i. Ce moteur s’équipe d’un différentiel à glissement limité et d’une suspension sport qui autorisent bien des folies !
Nous avons également pu essayer la M 340i xDrive sur circuit, avec ses 375 ch et ses quatre roues motrices. Elle marrie la stabilité et l’efficacité des 4 roues motrices avec le côté joueur d’une propulsion.
Alors, cette nouvelle Série 3, est-elle réussie ? Oui, parce que la nouvelle venue est plus polyvalente et qu'elle élève le niveau par rapport à son prédécesseur. Par rapport à ses concurrentes, la différence est toutefois moins significative. Les prix sont en phase avec le marché et l'équipement aussi : les concurrentes ont des systèmes de sécurité similaires, une connectivité étendue et des gadgets de luxe.
Néanmoins, nous sommes particulièrement heureux que BMW ait voulu produire la voiture la plus dynamique de son segment. Un comparatif avec la concurrence est prévu pour bientôt pour départager le segment, mais une chose est certaine : cette nouvelle BMW Série 3 mérite sa place au sommet.
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