Essai : Citroën C5 Aircross, sciemment différent !

Bonne nouvelle : tout va très bien pour Citroën, merci beaucoup d’avoir demandé ! L'an dernier, les ventes de la marque française ont progressé de 6 % et celles de ses camionnettes de 7,8 % sur un marché européen qui n'a progressé que de 3,5 %. Ce n'est pas surprenant quand on sait que la marque au "double chevron" a introduit 4 nouveaux modèles au cours des 22 derniers mois. Le C5 Aircross, dévoilé à Paris, a déjà passé les 1.500 commandes avant même que quiconque n'en ait pris le volant ! Si Citroën n'est pas la seule marque à proposer des voitures renouvelées, tout le monde n'est pas en mesure d'enregistrer des taux de croissance aussi bons. Cela suggère que les Français ont une recette magique ! Et cette recette n'est pas si compliquée...

Design à part…

Tout d'abord, il y a cet étonnant design, qui reprend des éléments au C4 Cactus : de nombreuses formes rondes, une carrosserie aux multiples traits de style et des couleurs contrastantes en divers endroits. Tous les goûts sont dans la nature, mais ce langage stylistique sait conquérir assez de cœurs, car chaque nouveau modèle de la firme marque des points. Ce C5 Aircross ose suivre les canons stylistiques très particuliers de la marque et nous ne prenons pas de risque en affirmons que nous le verrons bientôt partout. Littéralement, d’ailleurs, car ce sera un modèle mondial : sur tous les continents où Citroën est présent, le C5 Aircross est proposé....

Confort avec un grand C

Un deuxième élément qui, selon nous, contribue encore plus au succès du modèle est l’orientation très confort des voitures. Ce qui est surprenant aujourd’hui… Au diable les SUV allemands ou d'inspiration allemande de... tous les autres constructeurs, avec leur tenue de route "sportive", leurs moteurs épicés et leur absence presque contre nature de roulis : les Citroën modernes accusent certains mouvements de caisse, s'accrochent dans les virages d’une manière un peu étonnante et elles ne devraient pas être bousculées. Ces voitures au design curieux dorlotent leurs passagers avec un confort doux et soyeux.

Il n’en va pas autrement pour ce C5 Aircross. Sa suspension à butées hydrauliques progressives fait des miracles. Cette première prise en main s’est tenue au Maroc, un pays où les routes en dehors des villes, sont en très mauvais état. Des routes qui nous auraient brisé le dos en deux, si nous avions eu un autre SUV que celui-ci. Incroyable.

Pas le plus aiguisé

D'un autre côté, ce SUV n’est pas le plus tranchant de tous : comme nous l'avons déjà mentionné, il prend de l'inclinaison dans les virages. Nous n'avons pu tester le C5 Aircross qu'avec les deux moteurs les plus puissants (1.6 THP en essence et 2.0 HDi en diesel, les deux avec 180 ch et une boîte automatique à huit rapports). Ces moteurs ne sont certainement pas lents, mais ils sont loin d’offrir les performances de la plupart des SUV allemands. La boîte de vitesse automatique est douce, mais peu dynamique. Non, ce SUV n’est pas sportif. Ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle ! Pour ceux qui désirent rouler plus calmement, il y a le 1.2 THP de 130 ch en essence et un 1.5 BlueHDi tout aussi puissant en diesel. Ces deux moteurs sont disponibles avec une boîte manuelle ou automatique. Bon à savoir : l'écart de prix entre les essence et diesel de même puissance s'élève toujours à plusieurs milliers d'euros, en faveur du premier... En 2020, il y aura une version hybride plug-in de 225 ch et aux émissions de CO2 annoncées comme inférieures à 50 g/km. Mais quelle que soit la version que vous choisissez, le C5 Aircross sera toujours animé par ses roues avant.

Un peu serré à l’arrière !

Après nos louanges sur le confort, place aux critiques ! L’accès aux places arrière - souvent un critère d'achat pour un SUV - est un peu difficile parce que la base du siège arrière est trop près du montant B. Avec nos petites chaussures, nous pouvions à peine nous y installer ! Et une fois à bord, la garde au toit aux deux places extérieures est compromise par ce même toit. La forme de ce dernier impose donc à ces deux passagers d’incliner la tête vers le milieu s’ils mesurent plus d’1m80. D'autre part, c'est l'une des rares voitures à comporter une banquette arrière composée de 3 sièges séparés et identiques, chacun pouvant être déplacé et incliné. Du beau travail ! De plus, les sièges sont très doux - le confort avant tout, vous vous souvenez ? - et nous avons tendance à vous recommander de prendre les sièges en tissu légèrement plus doux, qui s'adaptent encore mieux au confort de cette voiture.

Enfin, l'ergonomie n'est pas au sommet : le poste de conduite est parsemé de boutons de toutes sortes, et pas toujours à l'endroit le plus logique ! Par exemple, le bouton de réglage de la boîte de vitesses en mode Eco est invisible depuis le siège du conducteur. De plus, le système d'infodivertissement n'excelle pas par sa logique, et il réagit parfois si lentement que vous avez tendance à prendre un journal en attendant une réponse !

Conclusion

Mais surtout, ignorez ces quelques critiques. Il s'agit avant tout, d'une voiture merveilleusement relaxante qui, dans ce monde en constante effervescence, s’apparente à un bain chaud après une journée pleine de stress. Citroën est la seule marque à ne faire aucun compromis pour le confort, ce qui compromet forcément la dynamique de conduite. Mais de cette façon, Citroën propose un produit unique sur le marché. Pour un prix de départ de 24.150 euros, vous achetez une voiture qui roule comme une Rolls-Royce. Et ce n'est même pas exagéré...