Essais

BMW 220d vs Audi A3 berline 2.0 TDI : Sac à dos

Il n’y a pas que les écoliers qui enfilent un sac à dos : les BMW Série 1 et Audi A3 aussi. La première joue les coupés compacts et se renomme Série 2. La seconde singe sa grande sœur A4 en s’offrant quatre ouvrants et une malle de coffre. Mais, au final, laquelle de ces trois volumes réussira-t-elle son examen de passage ?

  • Christiaens  Jean-Francois Christiaens Jean-Francois
  • 06 septembre 2014
  • BMW
BMW 220
  • Equipement optionnel pléthorique
  • Finition irréprochable
  • Silhouette séduisante
  • Comportement « sage »
  • Supplément par rapport à une sportback
Audi A3
  • Vraie ligne de coupé
  • Coût total, options comprises
  • Sonorité moteur fatigante

Bien qu’étrennant le segment des compacts premium avec la première génération d’A3, Audi s’est finalement fait brûler la politesse à l’heure d’en proposer une variante trois volumes. D’abord, par BMW, qui avait inauguré la marche avec sa précédente Série 1 coupé. Et maintenant aussi par Mercedes qui s’est empressé de décliner sa Classe A en coupé quatre portes CLA. N’entendant pas se laisser distancer, Audi y va aussi de sa malle et offre une nouvelle corde de carrosserie à son A3.

Mais, diable, pourquoi les marques premium européennes montrent-elles tant d’empressement à proposer des variantes trois volumes de leurs modèles phares ? Cette silhouette reste très peu prisée sous nos latitudes sur des modèles compacts, pourtant ! C’est simple : le potentiel de croissance de ces CLA/Série 2 et A3 berline est vraiment gigantesque en Europe du Sud et surtout… en Chine et aux Etats-Unis !

Deux ou quatre portes

En attendant une hypothétique Série 2 Gran Coupé à quatre portes (on ne sait jamais avec BMW, vu sa tendance quasi frénétique à étoffer son catalogue…), il faut se contenter de deux ouvrants si l’on opte pour la Série 2. Voilà une première manière, assez radicale, de distinguer nos deux concurrentes. Les parents se dirigeront du coup prioritairement vers l’A3 berline. Ses quatre portes libèrent un accès forcément plus aisé vers les places du fond.

Habitabilité acceptable

L’allongement total de la carrosserie par rapport à l’A3 Sportback (15 cm tout de même) se focalisant uniquement sur le porte-à-faux arrière, l’empattement n’évolue pas. L’A3 berline libère toutefois une habitabilité suffisante aux places arrière. Les grands gabarits devront peut-être juste un peu courber l’échine… Mais nettement moins qu’à bord de la Mercedes CLA à la ligne de toit beaucoup plus fuyante !

A bord de la BMW Série 2, l’habitabilité se positionne entre ces deux extrêmes : on n’est pas aussi bien installé qu’à bord de l’Audi, mais on ne doit pas se plier exagérément en deux comme à bord de la Mercedes.

Avantage traction

Côté coffre, l’Audi prend aussi un léger avantage. Déjà, le volume libéré est globalement plus généreux (425l contre 390l pour la Série 2). Mais plus que ces quelques litres d’écart, c’est surtout l’accès et les formes, plus facilement exploitables, du coffre de l’Audi qui séduisent davantage. Typique d’une propulsion, le fond du coffre de la Série 2 n’est pas parfaitement plan.

Avantage propulsion

En route, par contre, les amateurs de conduite apprécieront l’équilibre caractéristique de la BMW Série 2. Il va falloir en profiter : à l’avenir, les coupés compacts de BMW devraient aussi se convertir à la traction. En attendant, avec cette Série 2, on retrouve presque le plaisir de conduite des anciens coupés Série 3. Seul bémol : la direction, bien que directe, est trop légère et un peu artificielle. On aurait aimé un rendu plus tranchant et naturel. L’amortissement aurait également pu freiner plus efficacement les mouvements de caisse en conduite soutenue. Mais le compromis confort de marche/efficacité reste globalement convaincant.

A côté, l’A3 berline ne démérite pas. Au contraire. Comme toutes les autres versions de l’A3, elle semble scotchée à la super glue au tarmac et ne bronche jamais. Son comportement dynamique est irréprochable. Finalement, le seul reproche qu’on pourrait lui adresser serait juste de manquer du petit grain de folie qui fait perdre la tête dans les enchaînements…

Finition irréprochable

Cette quête de la perfection, l’A3 berline la poursuit dans la présentation de son habitacle. Les anciens clients A4 qui devraient « descendre » d’un segment ne seraient pas déçus : la finition est irréprochable et le style de la planche de bord, quoique toujours assez sobre, se veut moderne. C’est au tour de la Série 2 de manquer d’un grain de folie : son tableau de bord laisse un solide arrière-goût de déjà vu… Un zest d’originalité aurait été le bienvenu !

Sonorité agricole

Pour notre confrontation, nous avons retenu les blocs 2.0l turbo diesel. Même si BMW le propose en version 143 ch (218d), c’est la 220d (184 ch) que nous avons confrontés aux 150 ch de l’A3 2.0 TDI (qui est aussi disponible aussi en 130 ch et 184 ch). Vous suivez toujours ? Même s’il part avec un petit déficit de puisse sur le papier, le 2.0 TDI 150 fait mieux que de se défendre. Ses 340 Nm de couple déboulent avec vigueur de 1.750 à 3.000 tr/min et assurent des reprises musclées. Le tout dans un silence de fonctionnement surprenant.

A côté, le 2.0l BMW se révèle nettement plus « agricole » : plus sonore et vibrant en charge. Par contre, il faut lui reconnaître un surplus de hargne quand il s’envole vers la zone rouge. Et des performances globalement plus soutenues : 0 à 100km/h en 7,2 s contre 8,5s pour l’Audi. Dans les deux cas, on enregistre néanmoins une consommation incroyablement basse (moins de 6l/100km, sans souci) compte tenu des prestations offertes.

Conclusion

Au terme de ce comparatif, l’Audi A3 se démarque par sa plus grande polyvalence. Plus pratique à l’usage, plus habitable, mieux finie et à l’insonorisation davantage soignée. Pourtant, le cœur des passionnés craquera au final pour la BMW Série 2. Avec son équilibre routier plaisant et sa vraie ligne de coupé, elle joue clairement sur le registre émotionnel. Il faut en profiter avant que la caste des coupés compacts propulsions, dont la Série 2 devient l’une des dernières représentantes, ne disparaisse définitivement…

BMW

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Christiaens  Jean-Francois
À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar. Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?
Photos ©: Jean-François Christiaens.

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