Kia
Pour lutter contre ses concurrents européens (et pour exister face à un petit frère plus stylé…), ce break sud-coréen mise sur la raison. Est-ce suffisant pour séduire ?
Avant de penser aux amateurs de plaisirs solitaires et de renouveler ses cabriolets, coupés et autres roadsters, Mini pense aux familles. Dans la foulée de la nouvelle Hatch, Mini présente ainsi une étonnante version à cinq portes de sa mythique citadine. De quoi chasser sur les terres des compactes premium, comme la Mercedes Classe A ?
Si elle se déclinera prochainement en break Clubman, la Mini se dévoile déjà dans une inédite carrosserie à cinq portes. Un sacrilège ? La Mini n’est plus « mini » depuis longtemps, de toute façon. Encore moins dans sa dernière génération. Alors pourquoi ne pas s’offrir le luxe de jouir d’ouvrants supplémentaires, après tout ? D’autant plus que le surcoût exigé par Mini reste dans les limites du raisonnable : 1.500€.
C’est certes plus que pour une version à cinq portes d’un modèle classique (+/- 500 ou 600 € généralement). Mais, dans ce cas-ci, outre les ouvrants arrière, on bénéficie de 16 cm de carrosserie en sus. C’est toujours ça de pris ! Pour la Classe A, la question ne se pose pas. Mercedes ne la propose qu’en 5 portes.
Malgré son pic de croissance, la Mini 5 portes reste sous la barre symbolique des 4 mètres (3m98). Gabarit qui la positionnerait, en théorie, face à la horde des petites polyvalentes emmenées par les Renault Clio, Peugeot 208, Volkswagen Polo et autres Opel Corsa.
En pratique, son penchant pour l’univers premium et sa grille tarifaire salée la destine plutôt à batailler avec les modèles du segment supérieur… Affichée à partir de 22.790€, la Mini Cooper D (116 ch) 5 portes se rapproche du tarif exigé par Mercedes pour sa Classe A. Il faudra, par contre, se contenter de la version « low power » du 1.5 dCi Renault (A 160 CDI, 90 ch) pour conserver approximativement le même prix d’attaque (24.321€).
Dans sa déclinaison 5 portes, la Mini reprend sans surprise les mécaniques étrennées par la Hatch en début d’année. Sauf pour les versions badgées « S » qui s’en remettent à des mécaniques 2 litres à 4 cylindres, tant en essence qu’en diesel, toutes les autres versions se contentent de moteurs à 3 cylindres. Notre Cooper D s’équipe ainsi d’un nouveau 1.5 l délivrant 116 ch et 270 Nm de couple.
Profitant de sa puissance supérieure ainsi que d’un poids mieux contenu, la Mini Cooper D offre des performances sensiblement meilleures que l’A 160 CDI. Cette dernière se rattrape tout de même sur le plan de l’agrément. Son bloc quatre cylindres est plus souple, moins sonore et assure une meilleure allonge.
Les amateurs de conduite ne seront déçus dans aucun cas. Même en version familiale, la Mini conserve son toucher de route caractéristique. On prend rapidement plaisir à la faire virevolter d’un virage à l’autre grâce à sa direction directe, ses commandes communicatives et son absence de roulis.
On peut même dorénavant conserver un rythme élevé sur les routes non parfaitement revêtues grâce à un amortissement nettement plus efficace. Bonne nouvelle : Mini propose un amortissement piloté à un tarif honnête (510€). Autant le savoir : la Mini, même plus conciliante avec les vertèbres, reste une Mini… et donc son confort de marche se veut relativement ferme !
Même avec la suspension de base de notre modèle d’essai (la suspension Sport est inutilement ferme), la Classe A reste très amusante à conduire. « Joueuse » à la limite, avec un train arrière mobile, elle affiche un train avant mordant efficace. Bref, une compacte agile et amusante à conduire.
Et côté pratique ? Par rapport à une Mini Hatch, l’empattement de la 5 portes s’allonge d’environ 7 cm. Une distance entièrement dévolue aux passagers arrière. Un supplément évidemment bienvenu. Mais qui ne transforme pas la Mini en modèle habitable pour autant ! A l’usage, l’accès vers les places arrière de la Mini reste également problématique : la largeur réduite des « portillons » (55 cm seulement) impose une certaine gymnastique pour pénétrer à bord voire pour installer un enfant.
Même si elle ne se profile pas comme la plus habitable du segment, la Classe A s’en sort nettement mieux sur ces plans. Le constat est identique côté coffre. La Mercedes profite de ses centimètres supplémentaires pour libérer 341 l contre 278 l pour la Mini. Cela dit, c’est déjà 30% de plus que dans la Mini à 3 portes (211l).
Basée sur la nouvelle plateforme du groupe BMW destinée aux petites voitures, la Mini 5 portes bénéficie d’un attirail sécuritaire moderne. Si l’on concède à s’acquitter du pack Driving Assistant optionnel (995€), on jouit d’un système de prévention de choc frontal avec freinage automatique d’urgence en ville, du couple régulateur de vitesse et de distance, d’un assistant de feu de route automatique ainsi que d’une caméra déchiffrant les panneaux de limitation de vitesse.
De quoi tenir tête à la Classe A, pourtant référence du genre. Cette dernière se démarque tout de même grâce à ses nombreux équipements sécuritaires présents dans sa dotation de série comme le système de détection de somnolence ou le Collision Prevention Assist (avertissement de collision).
Si son esthétisme perd quelques plumes dans l’aventure, la Mini 5 portes se révèle nettement plus pratique à l’usage qu’une Mini 3 portes. C’est indéniable. Mais pas assez pour égaler la polyvalence d’une compacte premium comme la Mercedes Classe A. La Mini 5 portes arrive tout de même à point pour convaincre les familles qui souhaitent craquer pour le « peps » de la petite anglaise sans devoir accepter trop de concessions sur le plan pratique. A moins qu’elles n’attendent l’imminente version break Clubman ?
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