Essais

Mercedes E 220d vs Volvo S90 D4 : Chefs de files

Voiture la plus « intelligente » du marché, la nouvelle Classe E de Mercedes peut changer seule de file sur l’autoroute. Ok, bien, pourquoi pas… Mais, sinon, pour tout le reste, laquelle de ces deux nouvelles berlines d’affaires prend la tête du rang ?

  • Christiaens  Jean-Francois Christiaens Jean-Francois
  • 16 août 2016
  • Volvo
Volvo S90
    Mercedes-Benz E

      Ecrire que la Classe E s’avère primordiale pour Mercedes revient à manier l’euphémisme avec une pelle de maçon… Des chauffeurs de taxis aux hommes d’affaires en passant par les médecins et autres professions libérales, elle séduit tous azimuts. Le constructeur étoilé en a déjà écoulé plus de 13 millions, toutes carrosseries confondues, en neuf générations.

      On s’en doute, Mercedes compte bien continuer sur la même lancé avec la dixième mouture. Elle bataillera principalement avec les deux concurrentes allemandes qu’on n’a pas besoin de nommer. Cela dit, la Classe E voit se profiler une nouvelle concurrente aux « marteaux de Thor » acérés : la Volvo S90. Une alternative crédible ?

      SPA

      Ces derniers temps, le couple S80/V70 a laissé les coudés franches aux marques allemandes. Après neuf ans de bons et loyaux services, les grandes berlines/breaks suédoises commençaient en effet à tirer la langue. Se basant sur la toute nouvelle plateforme modulaire pour « grands modèles » élaborée par Volvo et étrennée par le SUV XC90 (la fameuse plateforme SPA), les S90/V90 profitent de dessous entièrement inédits. Dans l’opération, le couple profite d’un design moderne assez séduisant.

      A côté, la Classe E paraît plus banale. Enfin, on a davantage l’impression d’un air de déjà vu quand on se trouve face à la berline allemande. Il faut dire que Mercedes ayant décidé d’adopter la même photocopieuse qu’Audi dans son département design, l’air de famille avec les dernières Classe S et Classe C est pour le moins frappant.

      Paquebots

      Il suffit de sortir du parking de l’importateur Volvo pour s’en rendre compte dès les premiers mètres : quel long engin ! Ce n’est pas juste une impression. Par rapport à sa devancière S80, la nouvelle berline porte-drapeau de Volvo s’est encore étirée de 11 cm. Et l’air de rien, on frôle sensiblement avec la barre des 5 mètres : 4,96m. Un beau bébé. Et qui se pose sur un empattement XXL : 2,94m.

      À côté, le bébé de Mercedes n’a rien de chétif, lui non plus. La Classe E aussi a bien grandi au fil des générations. Mais la dixième mouture s’en est tenue à quatre petits centimètres supplémentaires pour contenir l’encombrement total à 4,92m. Le style de la voiture confère également l’impression de composer avec un engin moins encombrant lors des manœuvres. Cela dit, Mercedes a eu la bonne idée d’étirer sensiblement l’empattement (+6,5 cm) pour l’étendre à 2,94m. À égalité avec celui de la S90, donc.

      Classe affaire

      Même si sur le papier nos deux concurrentes partent avec les mêmes armes, la Volvo les utilise plus efficacement pour le plus grand bonheur des grands gabarits. Comprenez que l’habitabilité aux places arrière de la S90 est véritablement royale. Le dégagement pour les jambes flirte avec celui proposé dans le segment des limousines style Classe S. La Classe E n’impose pas de voyager avec les genoux dans le menton, on s’en doute. Mais indiscutablement, la Volvo confère davantage l’impression de voyager en classe affaire.

      Par contre, côté coffre, la suédoise perd un peu des points. Le volume proposé reste un peu inférieur à celui offert par la Classe E (500 contre 540l) et l’ouverture d’accès un peu moins pratique (plus étroite).

      Aux places avant, il faudra se faire une raison : l’heure n’est plus aux bons vieux traditionnels compteurs. Les écrans prennent le contrôle. Et il faudra une sérieuse dose d’apprentissage pour… en prendre le contrôle ! Les « pavés » tactiles sur le volant de la Mercedes semblent tout de même les plus simples à apprivoiser à l’usage.

      Confort ouaté

      Ah quel bonheur : avaler les kilomètres à bord de ces deux grandes berlines s’avère pour le moins reposant. A vitesse stabilisée, l’insonorisation, tant mécanique que de roulement, est parfaite. On n’entend, comme souvent quand les autres bruits figurent parmi les abonnés absents, seulement quelques petits chuintements aérodynamiques.

      Sur ce plan, la Volvo n’a pas à rougir face à la Mercedes. Dans le cas de notre variante haut de gamme Inscription, les sièges s’offrent même le luxe de se montrer plus confortables que ceux de notre Mercedes. Cela dit, Mercedes aussi peut vous offrir des « fauteuils » aux petits oignons moyennant option… Dans les deux cas, le confort de marche est ouaté : on « plane » au-dessus des autoroutes. Balle au centre.

      Sécurité au top

      Mercedes et Volvo ayant décidé de faire de la sécurité leur fer de lance, on ne s’étonne pas de trouver sur leurs deux dernières grandes berlines en date une ribambelle d’équipements qui partent dans tous les sens. A ce petit jeu, les « Herr Doktor » allemands semblent mener d’une courte tête.

      La Classe E peut s’équiper par exemple d’un petit airbag latéral qui déplace les passagers vers le centre du véhicule, juste avant un impact, pour mieux les protéger. Mieux encore : la Classe E s’équipe d’un système de protection auditive qui déclenche un réflexe de l’oreille interne, via un son strident, avant un choc pour limiter les lésions liées au bruit assourdissant d’un accident…

      Encore plus « intelligente » qu’une Classe S grâce à ses nouveaux capteurs, la Classe E est également capable de changer de bande sur l’autoroute de manière autonome. Il suffit d’enclencher le clignoteur, et la voiture peut se charger seule de la manœuvre. Voilà un nouveau pas vers la conduite autonome…

      Confort chaloupé

      Et si on se décidait à reprendre le volant ? Sur des petites routes, la Classe E se démarque par son direction assez tranchante et directe. C’est un peu surprenant au début. D’autant plus que le typage des suspensions laisse la voiture un peu « flottante ». Quand le tempo s’accélère, le train arrière a également un peu tendance à pomper.

      En même temps, en matière de suspension, tout est possible chez Mercedes… Jusqu’à l’Air Body Control pneumatique, le nec plus ultra, qui se configure automatiquement en fonction de votre style de conduite. Notre Volvo S90 Inscription semblait, quant à elle, toujours efficacement maîtriser ses mouvements de caisse. Le centre de gravité nettement plus bas que celui du XC90 s’apprécie ici !

      Nouveaux 2.0l

      En conduite dynamique, le 2.0l diesel Volvo laisse filtrer une sonorité un peu plus sympathique, quasi-sportive, lors des grosses relances. Le nouveau 2.0l diesel Mercedes se révèle, heureusement, bien moins sonore que l’ancien bloc 2.1l qu’il remplace. Mais en charge, il conserve une sonorité un peu rocailleuse.

      Par contre, il se marie mieux avec la boîte automatique Mercedes (9 rapports) que le 2.0l diesel Volvo avec la boîte auto 8 rapports d’Aisin. Cette dernière se montre parfois un peu hésitante aux allures saccadées. Enfin, dans les deux cas, avec 163 (E220d) et 190 (S90 D4) ch sous la pédale, on ne traîne pas en route.

      Conclusion

      Fidèle à sa réputation, la Mercedes Classe E reste toujours une référence dans le segment des berlines d’affaires. On n’a pas grand-chose à lui reprocher. Par contre, il faut bien avouer que la Volvo S90 se profile comme une alternative plus originale. Et, la bonne nouvelle, c’est qu’elle ne démérite pas et parvient à tenir tête à son illustre rivale dans quasiment tous les domaines. Alors, après tout, pourquoi ne pas se laisser tenter par le charme de la belle suédoise ?

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      Christiaens  Jean-Francois
      À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar. Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?
      Photos ©: Jean-François Christiaens.

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