Essais

Ford S-Max vs Renault Espace : La guerre des étoiles

En lorgnant vers la catégorie des crossovers, l’Espace change d’univers. Le S-Max, lui, reste fidèle aux principes du Galaxy. Quelle solution s’avère, au final, la plus pratique pour les familles ?

  • Christiaens  Jean-Francois Christiaens Jean-Francois
  • 29 mars 2016
  • Renault
Renault Escape
    Ford S-Max

      Les grands monovolumes souffrant de la concurrence des crossovers/SUV, Renault change son fusil d’épaule au moment de renouveler son modèle porte-drapeau. Inspiré par les codes stylistiques des SUV, tout en conservant l’ADN des voitures familiales, la cinquième génération d’Espace évolue dans une nouvelle catégorie. Il retrousse le bas de son pantalon et abaisse son pavillon. Chez Ford, par contre, on ne change pas un duo qui gagne. Les monovolumes familiaux (Galaxy) et sportif (S-Max) ne changent pas leurs fondamentaux.

      Tout dans le plancher !

      Les clients qui appréciaient la possibilité d’embarquer un vélo sans démonter les roues ou une armoire normande format XXL seront de la revue. En quittant l’univers de la « camionnette » à sièges pour lorgner vers celui, plus stylé, de maxi-SUV, l’Espace perd en aspects pratiques. Il n’est, par exemple, plus possible de sortir un ou deux sièges en fonction de ses besoins. Voire même d’ôter tous les fauteuils pour jouir d’un volume de chargement à faire pâlir de jalousie les véhicules utilitaires.

      Par contre, il faut bien reconnaître que la modularité gagne clairement en facilité d’usage. Tous les sièges sont rabattables dans le plancher électriquement. On perd en volume utile. Mais on ne se brise plus le dos et on n’encombre plus son garage quand il faut transporter des colis encombrant. C’est la même solution que Ford retient pour son S-Max (en option, les sièges se rabattent également de manière électrique). Par rapport à son devancier, le nouveau S-Max perd tout de même une cinquantaine de litres de chargement maxi. Cela dit, dans les deux cas, on conserve plus de 2.000l tous sièges rabattus. On a déjà de quoi voir venir…

      Réel univers

      En passant d’un modèle à l’autre, on voyage dans le temps. L’Espace se veut nettement plus moderne dans sa présentation. A nouveau, ce parti-pris impose de perdre les nombreux rangements disséminés partout sur la planche de bord de l’ancienne génération. Mais la finition devient moins « plas-toc » et plus raffinée. Et puis les différents grands écrans (devant les yeux du conducteur et sur la console centrale) ajoutent une touche d’élégance. A côté, le S-Max paraît plus basique. Classique en tous les cas avec ses compteurs inspirés « simplement » de ceux de la berline Mondeo.

      Habitabilité en retrait

      Si le nouvel Espace s’étire sur autant de centimètres que le précédent « Grand Espace », il n’offre plus la même habitabilité. Aux places avant, le confort reste royal, surtout dans notre finition Initiale avec sièges massant. Au deuxième rang, la garde au toit devient tout de même plus limitée pour les grands gabarits, surtout avec le toit panoramique.

      Le S-Max s’en sort nettement mieux sur ce plan. Par contre, le confort des sièges du deuxième rang n’est pas irréprochable à bord du Ford, moins « cosy ». Adieu habitabilité royale au troisième rang. L’Espace ne peut dorénavant pas offrir mieux que des sièges de dépannage, comme à bord du S-Max.

      Agrément en hausse

      Par contre, assurément, l’Espace roule nettement mieux que le modèle qu’il remplace. S’il était à l’aise sur les longs rubans asphaltés des autoroutes, où il faisait preuve d’un grand confort de marche, le précédent Espace perdait vite pied dans les successions de virages. Ce n’est clairement plus le cas. L’agrément de conduite est excellent, surtout une fois le mode « Multi-Sense » positionné en mode Sport. Sur la version Initiale, cela permet de jouir d’un amortissement plus fermement taré et de roues arrière directrices plus réactives. Bref, on s’amuse au volant de l’Espace. En mode confort, les mouvements de caisse restent, par contre, parfois insuffisamment freinés.

      Côté amortissement, c’est donc le S-Max qui se montre au final le plus convaincant. Ford démontre à nouveau son expertise du côté des liaisons au sol. Comment diable, un monovolume de ce gabarit peut-il se montrer aussi efficace et tranchant tout en restant confortable ? Inutile d’opter pour l’amortissement piloté optionnel. Bon point également pour la direction du S-Max, au rendu plus naturel.

      (t)dCi

      Le 1.6 dCi dans sa version la plus puissante (160 ch) n’est pas de trop pour animer l’Espace. Grâce à sa belle disponibilité, il se montre toutefois au final plus convaincant que le 2.0 TDCi de 150 ch proposé par Ford. Ce dernier manque un peu de réactivité sous 1.700 tr/min et impose davantage de jouer du levier. Par contre, chez Ford, on peut monter en puissance si l’on souhaite davantage de muscle.

      Le 2.0 TDCi se décline, par exemple, aussi en 180 ch (voire même en 210 ch pour les plus pressés !). Comme le 150 ch, le 180 ch peut être équipé de la boîte à double embrayage Powershift à 6 rapports moyennant 2.000 euros supplémentaires. Sur l’Espace dCi 160, par contre, la boîte double embrayage à six rapports de Renault est montée d’origine. Seule la version dCi 130 d’accès se contente d’une boîte manuelle.

      Conclusion

      L’Espace n’est plus la familiale zélée qu’on a connue. Mais ce grand monovolume/SUV monte clairement en gamme et devient plus statutaire. Le S-Max, même s’il suit la même tendance, affiche une présentation globalement moins « premium ». Mais il reste le plus pratique à l’usage et, surtout, le plus amusant à conduire. Quel train avant ! Il permet de conserver une longueur d’avance sur l’Espace même si, grâce à l’appui de ses quatre roues directrices et son amortissement piloté, ce dernier devient également nettement plus tranchant que par le passé.

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      Christiaens  Jean-Francois
      À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar. Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?
      Photos ©: Jean-François Christiaens.

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