Essai : Ford Galaxy Hybrid, mais pourquoi boudons-nous les monospaces ?

Le début des années 2000 était encore faste pour les monospaces en tout genre. L’idée sous-jacente à ce format tout en hauteur était en effet brillante : proposer une voiture offrant un maximum d’espace intérieur pour un minium d’encombrement extérieur. À ce petit jeu, certains constructeurs se sont détachés du lot. C’est le cas de Ford avec son Galaxy ! Mais depuis quelques années, c’est la dégringolade. Les grands monospaces ne représentent plus que 2,6 % des parts de marchés en 2020. Des chiffres qui ont d’ailleurs signé l’arrêt de mort de l’Américain qui ne sera pas renouvelé après cette génération. Dans un dernier baroud d’honneur, Ford nous livre toutefois une version hybride de sa grande familiale à 7 places. Mais est-elle vraiment intéressante ?

Comme on se retrouve

Sous le capot de ce Galaxy, on retrouve un 4 cylindres de 2.500 cm³ associé à une petite batterie d’à peine plus d’un 1kW et une boite automatique. Ce bloc, on le connait, puisqu’il équipait le Ford Kuga hybride que nous avions essayée au mois de mars dernier. Un point de repère intéressant, car si les monospaces sont aujourd’hui boudés, c’est justement au profit de SUV !

Bref : on avait beaucoup apprécié ce groupe motopropulseur dans le Kuga et le constat est identique dans le Galaxy. Les relances sont correctes, aucun problème pour s’insérer dans la circulation. Mais malgré ses 190 ch, le monospace est loin d’être un foudre de guerre. Son 0 à 100 en témoigne puisqu’il est chronométré à 10 s pile ! Le Kuga est un brin plus dynamique. Un avantage probablement dû à la différence de poids. Alors que le SUV pèse 1,7 t, le poids du Galaxy, lui, avoisine en effet les 2 t, et ça se ressent au volant.

Le monospace est plus sujet au sous-virage et s’affale davantage dans les courbes. Mais on ne lui reprochera pas. En effet, il est avant tout conçu pour transporter jusqu’à 7 passagers confortablement. Ce qu’il fait à merveille !

Confortable véranda sur roues

C’est effectivement dans ce domaine qu’il excelle, le confort. La suspension est souple et absorbe très bien les aspérités de la route. Il y a également un « agrément visuel » à cette silhouette. À bord, on voit tout ! Une fois installé derrière son volant, on se croirait en effet dans une véranda roulante. Il faut dire que l’exemplaire de notre essai était équipé d’un immense toit ouvrant, ce qui accroit cette sensation. Toute cette surface vitrée est très agréable, mais il y a un revers à la médaille. Cette véranda est un peu moins bien isolée que le cocon qu’était le Kuga. On y perçoit légèrement plus de bruits de vent et de roulement.

Un appétit de moineau

Un autre point sur lequel cette grande Ford excelle, c’est celui de la consommation. Durant notre essai mené paisiblement, nous avons relevé une consommation moyenne de 5,8 l/100 km (à l’ordinateur de bord). Encore moins que dans le Kuga, pourtant plus léger donc ! Contrairement au Kuga plus dynamique, le Galaxy incite toutefois à adopter une conduite douce et anticipative. Se rapprocher de l’homologation WLTP (6 l/ 100 km) annoncée par Ford n’a visiblement rien d’impossible. Avec de tels chiffres, cette motorisation hybride s’avère même moins gourmande que les autres blocs diesel qui complètent l’offre du Galaxy.

Mais pourquoi préférer un SUV ?

Depuis le début de cet essai, nous comparons ce Galaxy au Kuga, car tous deux sont équipés du même moteur. Mais en termes de dimensions, le SUV équivalent dans la gamme Ford serait plutôt le le plus imposant Edge. Ce dernier est en effet aussi long que notre monospace, à un centimètre près ! Ils présentent également une hauteur identique. Mais, alors que le Edge accepte 800 l de bagage en configuration 5 places, le Galaxy peut avaler jusque 1.206 l ! Une fois tous les sièges rabattus, le Edge atteint 1.847 l. Le Galaxy ? 2339 ! Dernier avantage, et non des moindres, les 7 places du monospace sont tout simplement inexistantes dans le SUV Edge. Il faut alors tirer jusqu’à l’Explorer. Mais le tarif s’envole.

Bref : avec un confort similaire, une consommation équivalente et plus de place à l’intérieur, pourquoi diable préférer un SUV ?

C’est vrai qu’il ne fait pas rêver …

Là où les SUV séduisent davantage que ce grand monospace, c’est grâce à leur style. Il faut dire qu’il se fait vieux notre Galaxy. Présenté fin 2014, l’habitacle de cette 3e génération n’a pas évolué depuis. On y retrouve toujours une multitude de boutons et une imposante signature Sony en plein milieu de la planche de bord ! Un élément qui est depuis longtemps passé de mode … L’écran central accepte tout de même ce qui se fait de plus récent en termes de connectivité, à savoir Android Auto et Apple CarPlay. Les compteurs, eux, sont majoritairement digitaux, mais malheureusement pas entièrement. Son dernier lifting en date remonte à 2019 ! Il ne fait pas (plus) rêver ce Galaxy, et c’est bien là son plus gros problème.

Pas donné, mais meilleur marché qu’un SUV

Équipé de sa nouvelle motorisation hybride, le prix du Galaxy débute à 44.840 €, mais il faut compter près de 3.000 € de plus pour s’offrir la version Titanium de notre voiture d’essai. C’est une somme, certes, mais c’est toujours moins que les 51.900 € d’un Edge, SUV de taille équivalente. Hop, encore un avantage pour le monospace ! Malheureusement, et tout comme le Kuga équipé du même bloc, ce Galaxy hybride souffre de sa grosse cylindrée à l’immatriculation en Wallonie et à Bruxelles.

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