Audi
La SQ8 Sportback e-tron détient officiellement le titre de SUV électrique de pointe dans la famille Audi. Un rang qu’elle pourra encore tenir même avec l’arrivée de la SQ6 e-tron ?
Nous voilà tous, enfermés dans nos boîtes grises climatisées et hermétiques au monde extérieur, coincés tous autant que nous sommes dans ces insupportables embouteillages matinaux. Le ciel plombe une ambiance déjà sinistre et je me vois coincé entre un représentant dont le pif se voit transformé en une fouille archéologique et une institutrice stressée à l’idée d’arriver en retard. Bref, c’est morose…
Saveur des sens
Pourtant, dans l’habitacle exigu de la F-Type, je reste sur un petit nuage, comme si je flottais au-dessus de ce monde en proie à un stress maladif. Le long capot réverbère les lumières changeantes d’un ciel menaçant, le V6 berce l’équipage de sa voix grave et, narcissiquement j’avoue, je profite de cette maîtresse affriolante… Une beauté surnaturelle que mes camarades d’infortune ne se lassent pas d’admirer et de jalouser !
Doucement, ça se libère…
Enfin, le trafic redevient fluide. Devant moi, ça gigote, ça s’énerve et ça dépasse de partout. Dans la F-Type, Louis Amstrong me rappelle de son timbre suave que nous sommes dans un monde merveilleux… Et il a bien raison, le bougre ! La F-Type en mouvement ronronne d’aise, alors que je perçois de subtiles vibrations, me rappelant que le fauve est avant tout taillé pour galoper et… qu’il a faim !
J’en ai marre…
Et puis flûte ! Je quitte ce convoi triste et sans âme pour partir à la conquête de la riante campagne… Enfin, pas si riante que cela puisque dès la sortie de l’autoroute, je me vois accueilli par un déluge tropical ! Bonne fille, la F-Type, en dépit de ses 340 chevaux et de ses roues arrière motrices, ne se laisse pas impressionner. L’équilibre remarquable de son châssis permet de se jouer de ces conditions et les réactions sont toujours saines et faciles. Avec un peu de talent et d’habitude, on arrive même à s’en régaler ! Et tant pis si, au niveau des lombaires, ça secoue un peu plus que de raison…
Après la pluie…
Au détour d’une colline, le paysage s’éclaircit. La route dégagée et le sol asséché m’enhardissent : j’appuie sur le bouton sport, qui libère les trompettes de l’échappement et soude l’accélérateur au plancher. Dans un rugissement rauque claquant dans l’air, la F-Type bondit, puis miaule alors que l’aiguille file vers la zone rouge ! Balancée en mode manuel, la boîte enquille les rapports en faisant pétarader l’échappement.
Freinage : le félin sort les crocs, s’agrippe au bitume, puis d’un geste franc, je balance l’embarcation vers la corde du virage. Stable et sûre, elle y plonge avec équilibre alors qu’une remise des gaz anticipée n’a pour d’autre effet que de me catapulter en avant, avec une légère dérive à la clé ! Non, cette version de base n’a pas d’autobloquant, ce qui se ressent principalement lors d’une grosse arsouille ou sur chaussée humide avec un pied droit plombé.
Face à la S ?
Ce modèle « de base » constitue le ticket d’entrée, à 68.800 €. Cela fait tout de même près de 12.000 € de moins que la V6 S ! Et honnêtement, avec l’échappement sport optionnel et un couple identique de 450 Nm, on ne ressent pas vraiment la différence en conduite souple ou un tantinet dynamique. Voilà qui permet déjà de bien combler l’équipement en lorgnant sur les options, voire de s’octroyer quelques vacances méritées !
A en croire mes quelques souvenirs de la présentation internationale, je me rappelle une version S plus affûtée sur itinéraire sinueux, plus efficace en sortie de virage et au moteur plus hargneux dans les tours. En clair, une monture plus acérée pour la conduite très enjouée ! A vous de voir, selon style de conduite et… portefeuille !
Un dernier détail : notre consommation se sera soldée par une moyenne très honorable de 10,8 l/100 km.
Conclusion
Mais par quelle sorcellerie la F-Type a-t-elle réussi à m’envoûter, même dans les situations les plus ingrates ? A l’aise et facile dans toutes les circonstances, la F-Type, même dans cette version « de base », dévoile un tempérament haut en couleurs dès la première pression sur la pédale de droite. Un félin digne de ses prestigieux aïeuls, d’une beauté à se damner et à la voix cristalline pour finir de vous ensorceler. Vous savez quoi ? Je me suis mis au lotto !
