Porsche
Pour sa nouvelle génération, le Macan passe au tout électrique. Voyons si ce SUV sans échappement, carburant exclusivement au courant, conserve un agrément de conduite enthousiasmant.
Voilà douze ans que l’ING Ardenne Roads est plébiscité comme l’un des plus beaux rallyes de régularité pour véhicules anciens en Belgique. Un parcours très soigné alternant les plus jolies routes de nos Ardennes, une organisation irréprochable et un plateau relevé en font un événement immanquable. Un événement sportif également, car les moyennes à tenir font gronder ces vénérables mécaniques !
Un plateau d’exception
Comme chaque année, les participants se rassemblent le samedi matin dans l’enceinte du parc des sept heures, à Spa. Et c’est un festival : on compte notamment une petite dizaine de voitures d’avant-guerre : Rolls-Royce Phantom II Tourer, Lagonda M45, Lanchester Sport Special, Bentley Tourer…
Du côté des après-guerre, on dénombre plus de 110 voitures : depuis la star, une exceptionnelle et rarissime Fiat V8 Zagato, à quelques mythiques Jaguar XK et Type E, en passant par une Maserati 3500 GT, une Ferrari 250 GTE et quelques engins plus « courants », comme des MGA et MGB, Triumph TR5 et GT6, Porsche 911 ainsi que quelques Alfa Romeo.
Une F-Type grondante
Au milieu de ce plateau d’exception, la F-Type n’a pas à rougir de sa jeunesse. L’héritage de la Type E est évident et si la belle est naturellement plus aseptisée que ses ancêtres, elle n’en distille pas moins son lot de sensations : charmantes petites vibrations au ralenti, sonorité démentielle (échappement en mode sport), commandes parfaitement calibrées… Il n’en faut pas plus pour donner le sourire avant même d'avoir effectué le moindre mètre ! Quant à sa ligne… Quelle éclatante réussite, même si le coupé semble encore plus élégant !
Un road-book splendide
Le cœur de nos Ardennes, en passant par le Luxembourg et les cantons rédimés : une merveille naturelle, où les routes sinuent langoureusement entre vallées et collines. Le relief parfois abrupt donne lieu à quelques virages serrés, pour le plus grand plaisir des conducteurs… Et des spectateurs ! Bercé par tant de beautés, je me laisse aller à un rythme paisible. Le V8 compressé de 495 chevaux gargouille de bonheur, à l’instar d’un yacht bordant le rivage.
Tenir la cadence !
Mais tout le monde ne tient pas un rythme de promenade ! Voyant derrière moi une très belle Alfa Giulia revenir en flèche et n’ayant aucune envie de passer pour « l’obstacle ambulant » sur cette route très étroite, je décide de faire parler la poudre. D’une flexion du pied droit, je réveille le V8 qui vocifère sa colère et expédie le demi-millier de chevaux sur les roues arrière ! A ma grande surprise, aucune ruade ne se manifeste et je me retrouve catapulté tel l’homme canon vers le virage suivant.
Mode sport…
Le mode sport permet d’exploiter au mieux la cavalerie… Sur sol lisse ! Sur cette route bosselée, autant laisser le mode « normal » qui apporte une souplesse bienvenue, avec la stabilité qui va avec. L’ESP proposant trois modes (on, sport et off), il est tout à fait possible de se faire plaisir en sécurité, selon le degré de talent… et les situations dans lesquelles on évolue ! Le circuit reste encore le meilleur endroit pour exploiter une telle bombe atomique !
Equilibre…
Soigneusement équilibrée, la F-Type V8 S n’a cependant pas la finesse de comportement d’une version V6 S. Mais son moteur explosif efface toutes les difficultés dans un festival de sonorités et de jappements, tonitruants à souhait ! A essorer l’accélérateur avec tant de verve, on se retrouve vite derrière les voitures précédentes et… avec une jauge à essence qui panique ! Revenons donc à une allure plus calme… Dans ces conditions, la F-Type fait merveille également, le couple du V8 se chargeant de tracter avec souplesse l’équipage… Et le tout, sans oublier l’habituelle dose d’esbroufe !
Conclusion
Sagement rangée au milieu de quelques glorieux ancêtres du passé, la F-Type tient son rang. Sa ligne sublime, son tempérament bestial à la demande et sa voix de diva : elle présente toutes les qualités des vedettes qui l’entourent. A n’en pas douter, ce grand moment automobile aura lui aussi sa place aux ING Ardenne Roads d’ici quelques dizaines d’années. Et comme toute fille de caractère, on lui pardonne volontiers ses quelques défauts, comme un coffre ridicule, un tarif salé et une liste d’options fort longue…
